Accouchement eutocique ou dystocique : tout savoir

Rédigé par Sonia Monot
Révisé par Équipe May
Publié le 21 janvier 2025
Préparation à l'accouchement
Risques accouchement
4 minutes

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L’accouchement eutocique et l’accouchement dystocique sont des termes à première vue bien compliqués… Il faut dire qu’ils sont majoritairement utilisés par vos professionnel·le·s de santé et souvent dans le cadre hospitalier. L’accouchement eutocique fait en fait simplement référence à un accouchement physiologique (ou “naturel”) alors que le terme dystocique se réfère à un accouchement qui nécessite une intervention médicale en raison de complications.

Accouchement eutocique : on fait le point !

Accouchement eutocique et accouchement dystocique : définitions

D’origine grecque, le mot “eutocique” tient sa provenance du préfixe “eu” qui signifie “vrai” ou “normal” et “tokos” qui désigne l’accouchement. Un accouchement eutocique est donc l’équivalent d’un accouchement physiologique ou naturel. C’est-à-dire un accouchement qui se déroule sans complication, par voie basse. Le travail, l’expulsion et la délivrance ne nécessitent aucune intervention instrumentale ou médicamenteuse. 

Bon à savoir : ce n’est pas parce que vous bénéficiez d’une anesthésie péridurale que votre accouchement n’est pas considéré comme eutocique.

Comme vous l’avez sans doute deviné, l’accouchement eutocique s’oppose à l’accouchement dystocique. En effet, l’accouchement dystocique désigne un accouchement où vos professionnel·le·s de santé sont dans l’obligation d’intervenir – soit par  voie chirurgicale (une césarienne par exemple) soit par voie médicamenteuse (avec l’administration d’ocytocine pour aider au déclenchement).

Les raisons d’un accouchement dystocique peuvent être diverses : présentation en siège ou transversale du bébé, dystocie des épaules (lorsque la tête est sortie mais que les épaules ne parviennent pas à passer) ou encore disproportion fœto-pelvienne (le bassin de la femme enceinte est trop étroit ou le bébé est trop gros). Dans ces cas, les forceps et les ventouses peuvent être utilisés afin de faciliter la venue au monde du bébé. Pour ce faire, le ou la sage-femme laisse la main à votre gynécologue-obstétricien·ne, qui est votre chirurgien·ne.

Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.

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Accouchement eutocique : les points clés

Voyons ensemble les grands axes d’un accouchement eutocique.

Quels critères pour déterminer si un accouchement est eutocique ou non ?

Selon l’OMS, un accouchement est considéré comme eutocique quand :

  • il débute spontanément entre 37 et 42 semaines d’aménorrhée,
  • peu de risques sont identifiés tout le long de l’accouchement pour la mère et son bébé,
  • l’enfant naît en position céphalique (la tête sort en premier),
  • la mère et le nouveau-né se portent bien en période post-partum (juste après l’accouchement).

Déroulé d’un accouchement eutocique

Un accouchement eutocique est donc un accouchement “idéal” dans le sens où tout se déroule sans que vos professionnel·le·s de santé n’aient besoin de recourir à la chirurgie où à une aide médicamenteuse (hors péridurale). Ce type d’accouchement suit donc les étapes classiques d’un accouchement.

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Accouchement eutocique : quelle équipe médicale ?

Dans une maternité publique, vous serez prise en charge par un·e sage-femme (normalement celle qui a suivi votre grossesse). Le ou la gynécologue-obstétricien·ne ne sera appelé·e que si sa présence est nécessaire au bon déroulement de l’accouchement (en cas de complication par exemple). En fonction des cas, il se peut également que le ou la sage-femme qui s’occupe de vous fasse appelle à d’autres professionnel·le·s de santé comme un·e anesthésiste.

Bon à savoir : dans une clinique privée, vous êtes normalement d’office prise en charge par un·e sage-femme et un·e gynécologueobstétricien·ne

Accompagnants autorisés pendant l’accouchement

Le jour de l’accouchement, le soutien d’un·e proche peut vous être d’une aide précieuse. Le choix de cette personne dépend entièrement de vous

  • Votre conjoint·e / co-parent,
  • Un membre de votre famille,
  • Un·e ami·e,
  • Un·e doula…

Notez cependant que peu de maternités acceptent la présence de plus d’un·e accompagnant·e en salle d’accouchement. Aussi, il vous faudra faire un choix. Nous vous conseillons de choisir cette personne bien en amont et, si possible, de suivre ensemble les cours de préparation à la naissance afin d’être le mieux préparé·e·s possible. Votre accompagnant·e pourra alors non seulement vous soutenir moralement, mais aussi vous masser, vous aider dans vos changements de position, etc. Mais aussi vous changer les idées ou vous faire rire

Généralement, on vous demandera d’inscrire le nom de la personne qui vous accompagnera dans votre projet de naissance.

Bon à savoir : la plupart des maternités ne considèrent pas les doulas comme faisant partie du corps médical. Une doula comptera alors comme une simple accompagnante. Vous ne pouvez donc pas avoir à vos côtés à la fois une doula et un·e proche au moment de l’accouchement.

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Quelles sont les formes de dystocies (difficultés) qu’un accouchement peut présenter ?

Malheureusement, tous les accouchements ne se déroulent pas toujours sans accroc. Dans certains cas, des difficultés peuvent arriver qu’il s’agisse d’une pathologie repérée pendant la grossesse ou d’une complication le jour de l’accouchement.

Les dystocies maternelles

Les dystocies maternelles s’expliquent par des anomalies dans l’organisme de la femme qui est sur le point d’accoucher. Il existe deux groupes de dystocies maternelles : les dystocies mécaniques et les dystocies dynamiques.

Les dystocies mécaniques affectent la structure osseuse du bassin des futures mères. Dans certaines situations, un manque d’espace dans la région pelvienne est observé alors que le col de l’utérus est dilaté. Certaines dystocies sont liées à l’utérus ou au canal de naissance et touchent les parties molles. Dans ce type de dystocies mécaniques, c’est à votre gynécologue-obstétricien·ne de choisir la procédure à suivre (aide instrumentale, manœuvre externe…).

Les dystocies dynamiques affectent la capacité de contraction de l’utérus. Concrètement, elles peuvent altérer l’intensité et la fréquence des contractions, au point où elles peuvent provoquer de très fortes contractions ou, au contraire, des contractions très faibles et peu fréquentes. Ces contractions non rythmiques, c’est-à-dire non régulières, peuvent compliquer l’accouchement des patientes enceintes.

Les dystocies fœtales

La dystocie foetale est une anomalie de l’accouchement. C’est le phénomène le plus fréquemment retrouvé dans les salles d’accouchement des maternités. Elle s’explique par un excès de volume fœtal ou une anomalie de présentation du bébé. La dystocie peut survenir lors d’une disproportion fœto-pelvienne, d’une dystocie des épaules ou d’une position anormale du bébé dans le ventre de la femme enceinte (présentation en siège ou transversale au lieu d’une présentation céphalique).

Peut-on éviter un accouchement dystocique ?

Malheureusement non, il n’est pas possible d’éviter un accouchement dystocique. Des complications peuvent arriver sans que l’on puisse avoir le contrôle dessus. En revanche, il est possible d’en limiter les risques grâce à un suivi de grossesse assidu.

Lors de ces consultations, votre professionnel·le de santé procède à toutes les analyses nécessaires pour identifier en amont toute complication potentielle et ainsi adapter votre suivi et votre prise en charge à la maternité (choix de la position d’accouchement, anticipation des risques, professionnel·le·s de santé présents le jour J…).

L’accouchement eutocique est donc un accouchement par voies génitales naturelles c’est-à-dire par voie basse. Toutes les femmes rêvent d’un accouchement eutocique mais ce n’est pas toujours le cas et ce n’est pas grave ! Si vous aviez à expérimenter un accouchement dystocique, rassurez-vous, les professionnel·le·s de santé savent faire. N’hésitez pas à poser des questions lors de vos cours de préparation à l’accouchement pour en savoir davantage et vous rassurer. Le plus important est que vous et votre bébé soyez en bonne santé et ce, même si ce n’est pas l’accouchement que vous auriez imaginé !

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Crédits photos : YuriArcursPeopleimages | BrittneyLeighAnn


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