Votre date de terme approche et peut-être avez-vous déjà entendu parler du déclenchement ainsi que des différentes méthodes qui peuvent être utilisées ? Dans cet article, on se concentre sur le déclenchement par ballonnet : avantages, risques et alternatives.
On vous dit tout !
Qu’est-ce qu’un ballonnet de déclenchement et comment fonctionne-t-il ?
Le ballonnet est l’une des méthodes qui peut être employée en cas de nécessité de déclenchement. Le déclenchement artificiel du travail consiste à lancer le travail par des méthodes mécaniques ou hormonales, et donc à provoquer l’accouchement lorsqu’il n’arrive pas naturellement au-delà d’un certain stade après le terme ou qu’il s’avère nécessaire pour différentes raisons concernant la santé de la mère et de l’enfant. Le déclenchement s’oppose au travail spontané (qui se met en route sans intervention).
Le saviez-vous ? En France en 2021, le déclenchement artificiel concerne 25,8 % des naissances, soit environ une naissance sur quatre !
Concrètement, comment ça se passe ? Le ou la professionnel·le de santé à la maternité insère un tuyau souple dans le col de l’utérus. Ce tuyau vient gonfler un ou deux petits ballonnets remplis de sérum physiologique qui vont permettre de :
- Décoller les membranes, ce qui libère de la prostaglandine (une hormone qui aide le col à se ramollir) et provoque des contractions qui déclenchent le travail.
- Exercer une pression sur le col pour l’encourager à s’ouvrir.
Quels critères déterminent l’éligibilité à l’utilisation d’un ballonnet ?
Le déclenchement (par ballonnet ou une alternative) ne vous sera proposé que si l’on estime qu’il est nécessaire selon votre situation et votre état de santé ainsi que celui de votre bébé.
En plus des critères qui vous rendent de facto plus susceptible de vous voir proposer un déclenchement (maladie qui compromet votre santé ou celle du bébé, terme dépassé, rupture de la poche des eaux ou antécédents d’accouchement très rapide), le choix du ballonnet plutôt qu’une autre méthode de déclenchement reposera sur la façon dont se présente votre col.
Si votre col n’est pas ou peu modifié et en fonction des maternités, on vous proposera de choisir entre l’administration de prostaglandines (des hormones sécrétées lors du travail) dans le but d’initier la modification de votre col ou, la pose d’un ballonnet qui gonflera votre col pour l’aider à se dilater.
Si votre col est un peu modifié mais trop peu pour passer en salle d’accouchement, c’est encore une fois le ballonnet qui vous sera proposé. Si ce n’est pas votre premier accouchement, il est possible que l’on vous propose de rompre la poche des eaux à la place.
A l’inverse, si votre col est déjà bien modifié et propice à l’accouchement, votre maternité vous proposera plutôt une perfusion ocytocine ou une ouverture artificielle de la poche des eaux.
Quels sont les avantages de l’utilisation d’un ballonnet pour l’induction du travail ?
Il est possible que l’on vous propose un déclenchement pour plusieurs raisons. Le déclenchement par ballonnet est une méthode de maturation, c’est-à-dire qu’elle permet de préparer le col pour que le déclenchement soit efficace. Cette méthode est par exemple différente de l’injection d’ocytocine qui déclenche le travail de façon normalement beaucoup plus directe.
Léa Kourganoff, sage-femme chez May, énonce les bénéfices d’une telle méthode :
« L’avantage du ballonnet c’est que c’est une méthode de maturation qui sollicite vos propres ressources : en décollant les membranes, il vous aide à sécréter vos propres hormones afin de préparer le col voire même de lancer le travail. C’est une première méthode douce et bien tolérée par les patientes ».
Le déclenchement via un ballonnet vous est donc proposé lorsque votre équipe médicale estime que la balance bénéfices/risques penche plus en faveur du déclenchement et que votre situation est adaptée à cette méthode de maturation de votre col.
Y a-t-il des risques associés à l’utilisation d’un ballonnet pendant l’accouchement ?
Lorsque votre équipe médicale opte pour cette option, c’est qu’elle estime qu’elle est la plus adaptée à votre situation et pour votre santé à ce moment précis. Bien sûr, comme toute intervention médicale elle n’est pas sans risque : l’utilisation d’un ballonnet vous expose aux risques liés au déclenchement de manière générale, à savoir principalement des risques accrus d’extraction instrumentale ou une césarienne.
Cela étant, ce sont surtout les motifs de déclenchement (dépassement de terme, maladie compromettant la santé de la mère et/ou de l’enfant…) qui majorent ces risques plutôt que la technique de déclenchement en elle-même.
❕Notez que comme tout acte médical, le déclenchement est soumis à l’obtention de votre consentement. Vous avez donc le droit de refuser mais soyez bien certaine que votre décision ne vous porte pas préjudice. Aussi, n’hésitez pas à aller chercher l’avis d’un·e autre praticien·ne et surtout à engager une discussion ouverte avec l’équipe qui vous prend en charge.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Est-ce qu’un déclenchement par ballonnet fait plus mal qu’un accouchement classique ?
Qu’un accouchement soit déclenché ou non, la mécanique du corps reste la même. Un déclenchement ne rend donc pas l’accouchement plus douloureux, ne fait pas plus mal. En revanche, un déclenchement peut avoir quelques spécificités :
- Le début du travail peut être un peu allongé.
- L’intensité des contractions peut sauter un palier ou deux en passant directement de 1 à 3 par exemple.
- L’intervalle entre deux contractions peut être un peu plus court.
Cela ne rend pas l’accouchement plus douloureux en soi mais la gestion de la douleur peut devenir un peu plus difficile. La péridurale peut vous permettre de gérer un peu mieux votre ressenti (même s’il vous reste possible d’accoucher sans si c’est votre souhait !) et c’est pour cela qu’en cas de déclenchement, elle vous est souvent conseillée..
Comment se prépare-t-on pour une procédure d’insertion de ballonnet ?
Le déclenchement vous a été conseillé, mais que va-t-il se passer maintenant concrètement ? Réponse de Léa Kourganoff, sage-femme chez May.
“Lorsque l’indication de déclenchement est posée, on expose à la mère la méthode la plus adaptée pour commencer. Selon l’urgence du déclenchement, on peut soit le débuter tout de suite, soit on le programme un jour donné.
Le jour de votre déclenchement, vous vous présenterez en salle de naissance ou aux urgences et serez prise en charge par l’équipe de garde. Vous serez installée dans une salle pour un monitoring puis la sage-femme ou le médecin procèdera à la pose du ballonnet (après avoir vérifié que votre col nécessitait toujours bien une maturation !). La pose peut se faire soit pendant un toucher vaginal, soit à l’aide d’un speculum. Un monitoring sera pratiqué pendant au moins 30 min après la pose.
De votre côté, il n’y a rien de particulier à faire en amont ou à préparer si ce n’est prévoir de quoi vous occuper à la maternité car un déclenchement peut prendre plusieurs jours ! Venez détendue et confiante pour ce grand jour. «
Quelles sont les alternatives au ballonnet pour induire le travail ?
Le choix de la méthode de déclenchement dépend de l’examen de votre col de l’utérus. Plusieurs critères sont observés : la position du col, sa longueur, sa consistance, son ouverture et la position de la tête du bébé.
En fonction de ces observations et des protocoles de votre maternité, votre équipe médicale optera pour l’une de ces différentes méthodes (soit hormonale, soit mécanique).
➡️ Le décollement des membranes : aussi appelé décollement du pôle inférieur de l’œuf (DPIO), il permet – lors d’un toucher vaginal – de décoller la poche des eaux de la paroi inférieure de l’utérus. Cela permet de libérer la prostaglandine afin d’aider le col à se ramollir et provoquer des contractions aidant à la mise en travail.
➡️ Le gel, les comprimés ou la bandelette (petit tampon) à base de prostaglandines : ces dispositifs libèrent également des prostaglandines pour favoriser la maturation du col et la mise en travail.
➡️ La rupture de la poche des eaux : lors de l’examen vaginal, le ou la professionnel·le de santé place le long de ses doigts un amniotome (ou “perce membrane”), un petit crochet en plastique avec lequel il gratte la poche des eaux provoquant sa rupture. Le liquide amniotique contient des prostaglandines (pour aider à la modification du col) et la tête du bébé vient appuyer directement sur le col, facilitant son ouverture.
➡️ La perfusion d’ocytocine : l’ocytocine commande les contractions de l’utérus. Le débit de la perfusion est augmenté progressivement jusqu’à être efficace, c’est-à-dire que les contractions sont rapprochées, intenses et que le col se modifie.
Un déclenchement par ballonnet peut donc vous être proposé si l’on considère qu’il est plus sûr pour vous et votre bébé et si l’examen de votre col laisse penser qu’il s’agit de l’option la plus indiquée. Souvenez-vous que, comme tout acte médical, un déclenchement nécessite votre accord.
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Photo : seventyfourimages