Bébé en siège : conseils d’experts pour l’accouchement

Publié le 5 février 2024
Préparation à l'accouchement
7 minutes

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La plupart des bébés se positionnent la tête en bas vers le 7ème mois de grossesse. Seulement voilà : certains sont bien décidés à rester confortablement installés sur les fesses malgré un accouchement imminent, on parle alors de bébé en présentation par le siège.

Comment se passe l’accouchement avec un bébé en siège ? On vous dit tout !

Qu’est-ce qu’un bébé qui se présente en siège ?

Dans la grande majorité des cas, lors du 3eme trimestre de grossesse, le bébé va changer de position dans le ventre de sa mère et basculer sa tête vers le bas : il passe en présentation céphalique ce qui facilitera l’accouchement.

On parle de présentation par le siège, ou “bébé en siège”, lorsqu’il ne fait pas cette bascule. Le bébé garde sa position assise tête en haut dans le ventre durant toute la grossesse.

En France, environ 5% des femmes accouchent d’un bébé en siège. Ce pourcentage ne représente plus que 3% des accouchements ayant lieu durant le mois du terme (3741 semaines d’aménorrhée).

Quelles sont les causes d’un bébé en siège ?

Il n’y a généralement pas de cause évidente expliquant un bébé en siège. Il est donc difficile de déterminer exactement pourquoi un bébé se présente par le siège. Néanmoins nous sommes sûrs d’une chose : ce n’est absolument pas la faute de la mère !

On sait que certaines facteurs peuvent favoriser une présentation par le siège :

  • Une forme particulière de l’utérus (utérus séparé par une cloison médiane ou utérus “en forme de cœur” appelé bicorne),
  • Des fibromes utérins,
  • Un bébé de petit poids pour son terme qui reste donc à l’aise dans cette position,
  • Une quantité de liquide amniotique peu abondante,
  • Un placenta positionné sur la partie basse de l’utérus (placenta praevia).

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Comment savoir si mon bébé se présente par le siège ?

Généralement, c’est au cours de l’échographie du 3ème trimestre que l’on s’en rend compte. Cette échographie est faite idéalement à 32 SA, sinon entre 31 et 34 SA.

A cette période-là, le bébé a normalement la tête en bas. Si ce n’est pas le cas, votre échographiste vous parlera de présentation par le siège. Il ou elle vous demandera alors sûrement de revenir pour une échographie de croissance qui aura lieu 1 mois avant la naissance.

Cette échographie peut amener les équipes obstétricales à discuter avec vous de la voie et/ou moment d’accouchement : par voie basse ou par césarienne, un déclenchement avant la date de terme…

N’hésitez pas à poser toutes vos questions à l’équipe médicale qui vous entoure, afin de bien comprendre les enjeux de cette décision.

Notez que certains bébés sont un peu plus “farceurs” que d’autres : ils ne révèlent leur position en siège que le jour de l’accouchement… Heureusement, ces farceurs ne représentent qu’un faible pourcentage des naissances.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes et d’infirmières puéricultrices vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Comment encourager le retournement d’un bébé en siège ?

Si votre bébé se positionne en siège lors de l’échographie du 3ème trimestre, il vous reste une chance qu’il se retourne tout seul durant le 8ème mois. Au-delà, cela devient improbable mais pas impossible pour autant. C’est d’ailleurs pour ça que la sage-femme qui vous acceuillera pour votre accouchement vérifiera la position de votre bébé, même s’il était encore en siège la veille.

Après 36 SA, il est ainsi fréquent de proposer une tentative de version par manœuvre externe (VME) dans le cas d’un bébé en siège. Cette manœuvre consiste à inciter votre bébé, par la pression des mains voire d’une sonde d’échographie, à basculer en présentation céphalique en faisant une pirouette avant ou arrière.

Bien que la notion de douleur soit très subjective, il est certain que cette manœuvre est très désagréable pour la mère. Par ailleurs, son taux de réussite est variable mais avoisine les 50% en France et dépend de certains facteurs :

  • La VME est réalisée avant 37 SA : idéalement entre 36 et 37 SA pour limiter le risque de prématurité modérée,
  • La multiparité (au moins un accouchement antérieur),
  • La palpation aisée de la tête et du siège : placenta postérieur, absence de fibrome, absence d’obésité maternelle,
  • L’absence de contraction utérine.

❕Notez que cette manœuvre, dont les complications sont très rares, ne vous sera pas proposée si : votre situation justifie une césarienne pour une autre raison que la présentation par le siège, si votre bébé est en retard de croissance ou encore si votre utérus a été identifié bicorne ou cloisonné.

Vous n’êtes, bien sûr, pas obligée d’accepter : pratiquer une VME relève d’un choix personnel.

En complément ou à la place de la VME, vous pouvez également opter pour plusieurs options alternatives, dont le succès n’est néanmoins pas garanti :

  • L’acupuncture et la moxibustion dont les taux de réussite sont très variables selon les études (certaines annoncent quand même jusqu’à 50% de réussite !) mais qui semblent augmenter la mobilité du bébé et la probabilité qu’il se retourne.
  • L’ostéopathie dont le but n’est pas de retourner votre bébé mais de lui offrir plus d’espace pour le faire par la gestion de blocages articulaires et de tensions musculaires.
  • Les méthodes posturales comme la position genu-pectorale, le pont indien ou le pont passif de Bayer (pssst, sur May, on vous a fait des fiches pratiques qui vous détaillent ces postures).
  • L’haptonomie ou encore l’hypnose pourraient aussi aider.

Est-il possible d’accoucher par voie basse avec un bébé en siège ?

Oui ! Vous pouvez accoucher par voie basse, même si votre bébé est en siège. Sachez qu’une tentative d’accouchement par voie basse a lieu actuellement pour environ un tiers des femmes ayant un bébé en siège à terme pour un taux de succès estimé à 70%.

Vous pouvez donc accoucher par voie basse avec un bébé en siège, sous certaines conditions :

  • Votre maternité pratique ce type d’accouchement,
  • Vous souhaitez accoucher par voie basse,
  • Les mesures du bassin sont normales,
  • Une flexion normale de la tête du bébé,
  • Le bébé n’est pas attendu ni très gros, ni très petit,
  • Le travail se déroule sans complications,
  • L’absence de contre-indication à l’accouchement par voie basse autres que le siège (placenta recouvrant le col, plusieurs antécédents de césarienne…).

Si ces conditions ne sont pas réunies, alors un accouchement par césarienne sera recommandé. Si au contraire tous les voyants sont au vert, la décision finale vous appartient.

Votre équipe médicale vous proposera un temps d’information afin que vous puissiez choisir avec elle votre mode d’accouchement. Si elle ne pratique pas l’accouchement par voie basse en cas de siège, un transfert de votre dossier est possible et vous pouvez faire le choix de vous tourner vers une autre maternité.

A noter : l’accouchement par voie basse avec un bébé en siège n’est pas plus douloureux qu’un accouchement “classique”. Et il sera tout aussi facile (ou difficile selon comment on voit les choses…) qu’un accouchement voie basse avec un bébé en position céphalique.

Quels sont les risques d’un accouchement avec un bébé en siège ?

La particularité d’un accouchement par voie basse avec un bébé en siège résulte du fait qu’il n’est pas possible d’utiliser une aide instrumentale (forceps, ventouse…) ou de réaliser des manœuvres avant que la maman ait permis le dégagement, c’est-à-dire l’extériorisation, des fesses et du dos de son bébé.

Les efforts expulsifs sont donc de même intensité mais ne peuvent être assistés.

Aussi, sachez que chez votre bébé, la partie la plus volumineuse de son corps est sa tête. En cas de présentation céphalique, elle s’accommode progressivement à la forme de votre bassin grâce aux os du crâne qui ne sont pas soudés et au travail (dilatation du col et descente dans le bassin) qui se déroule progressivement. En cas de volume trop important ou de bassin trop petit, le passage de la tête dans le bassin ne peut pas se faire.

Parfois les efforts expulsifs de la maman permettent à eux seuls de dégager le corps du bébé puis sa tête, mais la plupart du temps des manœuvres sont nécessaires pour dégager la tête.

L’obstétricien·e qui sera présent·e lors de votre accouchement n’énoncera pas forcément ces manœuvres lors de leur réalisation car il ou elle doit agir vite mais leur nom peut être mentionné dans votre compte rendu de sortie.

  • La manœuvre de Bracht consiste, une fois les omoplates du bébé extériorisées, à le renverser progressivement sur le ventre de sa mère permettant ainsi le dégagement de ses bras puis de sa tête.
  • La manœuvre de Lovset consiste à dégager les bras du bébé après l’apparition de ses omoplates en le tournant sur le côté à 90° puis en effectuant une rotation dans le sens inverse à 180°. Cette manœuvre peut être suivie ou non par la manœuvre de Mauriceau.
  • La manœuvre de Mauriceau permet d’aider la flexion de la tête du bébé et donc son dégagement. Elle consiste à installer le bébé à cheval sur un avant-bras puis d’introduire deux doigts dans la bouche du bébé. Le deuxième avant-bras se positionne contre le dos du bébé, la main étant placée de part et d’autre de ses épaules de façon à le relever vers le ventre de sa maman.

Ces manœuvres ne nécessitent pas obligatoirement la réalisation d’une épisiotomie. Néanmoins, comme il existe un risque un peu plus important de lésions compliquées du périnée, votre obstétricien·ne pourra juger qu’une épisiotomie est nécessaire, notamment en cas de périnée tonique.

Enfin, il est habituel que les bébés qui naissent en présentation du siège soient un peu moins réactifs à la naissance et nécessitent une stimulation, voire une oxygénation transitoire.

Quand faut-il envisager une césarienne pour un bébé en siège ?

Effectivement, un bébé en siège présente une plus forte probabilité de naître par césarienne. Il existe plusieurs raisons à cela :

  • Les obstétricien·ne·s sont plus prudent·e·s avec les accouchements en siège en raison des risques évoqués et privilégient donc la césarienne surtout si la maternité n’a pas l’habitude de pratiquer ce type d’accouchements par voie basse,
  • Stagnation de l’ouverture du col (favorisée par le fait que la tête du bébé n’appuie pas sur le col),
  • Anomalies du rythme cardiaque du bébé prolongées,
  • Extériorisation du cordon ombilical,
  • Absence d’engagement du siège dans le bassin de la mère,
  • Efforts expulsifs maternels (efforts de poussée) ne permettant pas la progression du bébé.

Surtout que, comme nous l’avons vu plus haut, il n’existe pas de moyen de contrôle de l’oxygénation du bébé ou d’aide instrumentale comme pour la présentation céphalique.

Il est possible d’avoir recours à une césarienne programmée. Les risques de complications périnatales pour le bébé sont potentiellement moins élevés (mais non nuls) et les risques de complications maternelles sévères semblent comparables.

Notez tout de même qu’un antécédent de césarienne augmente le risque de complications pour une grossesse ultérieure.

La césarienne est une intervention chirurgicale : ses bénéfices et ses risques doivent être envisagés et son indication, réfléchie et justifiée.

En cas de décision de césarienne programmée, elle vous sera proposée, hors cas particulier, au milieu du 9ème mois, c’est-à-dire vers 39 semaines d’aménorrhée.

Quelles sont les différences entre un bébé en siège complet et un bébé en siège décomplété ?

On observe trois variantes à la présentation par le siège :

➡️ Le siège décomplété : il représente ⅔ des cas. Le bébé se présente les fesses vers le bas et les jambes relevées vers la tête.

bébé en siège

➡️ Le siège complet : environ ⅓ des cas. Le bébé positionne ses pieds sous ses fesses comme s’il était accroupi ou assis en tailleur.

bébé en siège

➡️ Le siège semi-décomplété : c’est une position bien plus rare. Le bébé fléchit l’une de ses jambes sous ses fesses et relève l’autre jambe vers sa tête.

bébé en siège

Envisager un accouchement avec un bébé en siège peut être angoissant. Rassurez-vous : votre équipe est régulièrement confrontée à cette situation et saura donc vous informer pour que vous puissiez vous y préparer et choisir avec elle le mode d’accouchement qui vous conviendra le mieux.

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

Photo : TrendsetterImages

Notre astuce
  • Lorsque le bébé adopte la position assise tête vers le haut dans le ventre de la mère, on parle de « bébé en siège », une situation concernant environ 5% des accouchements en France.
  • Les causes exactes de cette présentation particulière sont souvent inconnues, mais des facteurs comme la forme de l’utérus, des fibromes ou une faible quantité de liquide amniotique peuvent y contribuer.
  • Le diagnostic se fait généralement lors de l’échographie du 3ème trimestre.
    Pour encourager le retournement du bébé, diverses méthodes telles que la version par manœuvre externe, l’acupuncture ou l’ostéopathie peuvent être envisagées selon vos souhaits.
  • Si le bébé reste en siège, un accouchement par voie basse est possible sous certaines conditions mais la césarienne est souvent envisagée en raison des risques associés à cette présentation.
    Il existe des variantes du siège, dont le siège décomplété, le siège complet et le siège semi-décomplété.
  • La décision sur le mode d’accouchement doit être prise en concertation avec l’équipe médicale en tenant compte des facteurs spécifiques à chaque cas et de vos souhaits.
  • Il est essentiel d’être informée et de participer activement aux discussions.

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