Prendre soin de votre cicatrice après la césarienne

Entre 6 et 10 cm de long et située au-dessus du pubis, la cicatrice après une césarienne est un sujet de préoccupation chez de nombreuses femmes en post-partum. Est-ce qu’elle guérit correctement ? Va-t-elle disparaître ?

On vous explique comment prendre soin de votre cicatrice après une césarienne !

Comment prendre soin de ma cicatrice de césarienne pour favoriser une bonne guérison ?

Beaucoup de femmes sortent de leur accouchement avec une cicatrice : déchirure, épisiotomie, césarienne… Qui dit cicatrice dit plaie chirurgicale : plaie dont il faut prendre soin pour favoriser sa cicatrisation.

Après l’accouchement, les professionnel·le·s de santé à la maternité puis en ville vous expliqueront en détails la marche à suivre. Il faudra alors veiller à bien respecter ces recommandations et ne pas hésiter à leur poser toutes vos questions.

Voici les recommandations de base pour prendre soin de sa cicatrice de césarienne :

➡️ Laver soigneusement la cicatrice : l’hygiène est très importante dans la bonne cicatrisation d’une plaie. Il faut laver la cicatrice matin et soir, avec un savon ou un gel douche dont la composition ne contient ni colorants, ni parfums.

➡️ Sécher votre cicatrice : en tamponnant doucement la zone à l’aide d’une serviette (ou autre) qui ne servira à rien d’autre qu’à sécher la cicatrice. Éviter le sèche-cheveux qui a tendance à rétracter les fils et donc à accroître la douleur.

➡️ Faire surveiller la cicatrice : par un·e sage-femme libérale qui vient à domicile. Notez que ces visites sont prises en charge par la sécurité sociale.

➡️ Porter des sous-vêtements dont l’élastique ne tombe pas sur la cicatrice afin de ne pas entraver la cicatrisation. Trois possibilités : culotte extra taille basse, culotte extra taille haute ou vieille culotte dont vous découpez l’élastique.

Quelles sont les complications potentielles liées à la cicatrice de césarienne ?

En moyenne, vous serez hospitalisée 5 jours après une césarienne. Durant ce laps de temps, l’équipe médicale vous proposera des antalgiques et un traitement adapté à votre ressenti tout en surveillant l’état de votre cicatrice. Les agrafes, quant à elles, seront retirées entre 5 et 7 jours après l’intervention.

Nous l’avons vu, les soins pour une cicatrice sont relativement simples : nettoyer une fois par jour à l’eau et au savon neutre et garder au sec.

Cependant, même en appliquant scrupuleusement ces conseils, la cicatrice peut s’infecter, entraînant des complications.

❗Si vous constatez l’un des signes suivants, il faut impérativement consulter votre sage-femme ou médecin pour un examen et la mise en place de soins appropriés :

• Douleur : la cicatrice devient douloureuse.
• Aspect : elle est très rouge.
• Suintement : du liquide s’en échappe.
• Induration : les tissus s’épaississent, gonflent et/ou durcissent.
• Odeur : une odeur suspecte émane de la cicatrice.
• Les fils ne tombent pas.
• Les agrafes ou les points de suture lâchent.

Dans tous les cas, vous devrez prendre rendez-vous dans les 6 à 8 semaines après l’intervention avec le ou la gynéco-obstétricien·ne qui a pratiqué l’intervention (ou avec l’un·e de ses collègues) pour un examen de suivi qui permettra de vérifier qu’il n’y a pas de complication.

Outre les potentielles complications liées à la cicatrice, l’opération peut également vous rendre un peu moins opérationnelle lors des premiers moments avec votre enfant, par exemple si vous avez du mal à vous lever. Mais rassurez-vous, cela ne vous empêchera, ni de faire du peau à peau, ni d’allaiter. Faites vous aider et n’hésitez pas à demander à la maternité de vous aider à positionner votre bébé, de façon à éviter les douleurs liées à la césarienne.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Existe-t-il des méthodes ou produits efficaces pour réduire l’apparence de ma cicatrice ?

Si cette cicatrice est un rappel de l’incroyable puissance de votre corps qui a fait grandir un bébé pendant neuf mois, vous avez le droit aussi de ne pas être à l’aise avec cette marque sur votre corps. Dans ce cas, n’hésitez pas à parler de cette préoccupation aux professionnel.le.s de santé qui vous entourent. Des techniques existent pour agir sur l’aspect esthétique de cette cicatrice.

Dans un premier temps, voici un petit conseil maison : masser sa cicatrice. Cela permet d’aider à prendre conscience de sa cicatrice et à l’accepter, mais aussi à limiter l’adhérence (favorisant la souplesse de la peau) et dernier point – ce que nous cherchons ici – le massage aide à améliorer l’apparence de la cicatrice.

Quelques points pratiques avant de vous en détailler la méthode :

Quand ? A partir de 1 mois après l’accouchement et quand vous vous sentez prête.

Combien de temps ? 5 à 10 minutes par jour, en une ou deux fois.

Avec quoi ? Une huile ou crème adaptée (de l’huile d’olive bio par exemple).

Qui pour m’aider ? N’hésitez pas à demander conseil à votre sage-femme, médecin ou kinésithérapeuthe pour vous montrer de quelle façon procéder.

Point de vigilance ! Au début, les massages ne sont pas très agréables mais ils ne doivent pas être douloureux. Si c’est le cas, consultez.

Comment masser sa cicatrice ?

1 – Bien se laver les mains.

2 – S’installer confortablement. Dans l’idéal en position allongée, genoux fléchis, coussin sous les jambes et coussin dans le dos.

3 – Commencez par de petits cercles en appuyant doucement.

4 – Ensuite, effectuez des mouvements de gauche à droite et de droite à gauche.

5 – Puis, des mouvements de haut en bas et de bas en haut.

6 – Saisissez votre cicatrice entre le pouce et les autres doigts de la main (comme si vous pinciez) et soulevez doucement la peau pour la décoller des tissus situés en dessous.

Certaines femmes ont plus de mal à toucher leur cicatrice et à la masser. Si tel est votre cas, vous pouvez :

• Demander à votre sage-femme de le faire lors de ses consultations.
• Demander à votre kinésithérapeute de vous montrer comment procéder si vous faites des séances de rééducation abdominale (fortement recommandées).
• Demander à votre médecin de vous prescrire des séances de massage de votre cicatrice de césarienne.
• Mention spéciale soleil : vous vous en méfiiez déjà enceinte, avec une cicatrice, le soleil reste à surveiller. En effet, il peut donner une pigmentation plus foncée à votre cicatrice dans les premiers mois de cicatrisation. Notez que ce risque est d’autant plus important chez les personnes à peau mate. Il faut donc veiller à bien appliquer de la crème solaire à indice 50 sur votre cicatrice. Aussi, les 6 premiers mois, mieux vaut couvrir la cicatrice avec un maillot de bain taille haute ou une pièce pour la protéger afin de ne pas trop l’exposer au soleil.

Quelles activités devrais-je éviter pour ne pas compromettre la cicatrisation après la césarienne ?

Nous en avons déjà évoqué quelques-unes dans les parties précédentes. Durant la cicatrisation, mieux vaut éviter les activités suivantes :

Le bronzage : nous l’avons vu, le soleil en début de cicatrisation, c’est non. Il faudra donc mettre en attente les séances bronzettes à la plage ou sur votre terrasse et bien penser à protéger votre cicatrice avec de la crème solaire.

Certains mouvements : le piétinement, le fait de rester debout de façon prolongée, les mouvements assis/debout répétés… Tous ces gestes sont susceptibles de tirer sur votre cicatrice et d’en compromettre la cicatrisation. Dans la mesure du possible, évitez tout ce qui implique ces gestes comme les longues files d’attente au supermarché par exemple.

Certains sports : beaucoup d’activités sportives peuvent vous amener à faire les mouvements que nous venons d’évoquer, venant compromettre la cicatrisation (par exemple les squats). Une activité trop intense risque également de tirer sur les points de suture ou les agrafes. Avant de reprendre une activité sportive, nous vous conseillons d’en discuter avec un·e professionnel·le de santé.

La cicatrice de césarienne peut-elle affecter une grossesse future ?

Une césarienne ne vous empêche pas d’envisager une grossesse future. Par contre, les professionnel·le·s de santé vous recommanderont généralement d’attendre entre 6 mois et un an après l’opération avant de lancer un nouveau projet de conception avec votre partenaire.

Notez tout de même que ce délai est variable en fonction des situations et/ou des complications qui ont pu avoir lieu.

En revanche, il est vrai qu’un accouchement par césarienne est l’un des facteurs les plus susceptibles d’entraîner une nouvelle césarienne lors d’une grossesse future.

Si vous réfléchissez à une deuxième grossesse (que ce soit après une césarienne ou non), n’hésitez pas faire une consultation préconceptionnelle. Vous pouvez, idéalement en couple et dès que l’idée devient sérieuse, vous adresser à la personne qui suivra votre future grossesse : sage-femme, médecin généraliste, gynécologue…

Elle permet de faire le point sur votre état de santé, de rappeler les précautions alimentaires et d’hygiène de base, de mettre à jour votre suivi gynécologique mais aussi à faire le point sur vos antécédents personnels et familiaux : c’est donc le moment idéal pour parler de votre précédente grossesse et de faire le point sur d’éventuelles complications ayant eu lieu ultérieurement (comme une césarienne) afin de tout mettre en place pour que cette nouvelle grossesse se passe sereinement.

Comment gérer la sensibilité associée à la cicatrice de césarienne ?

La cicatrice de césarienne peut être sensible, surtout les premières semaines. N’hésitez pas à adapter votre garde-robe durant cette période :

• S’il fait assez chaud, privilégiez les robes ou tout autre vêtement qui vous évitent de vous baisser.
• Évitez les pyjamas, joggings ou pantalons avec un élastique au niveau de la ceinture (qui pourraient appuyer ou frotter sur la cicatrice).
• Pour les sous-vêtements, privilégiez les tailles basses ou au contraire très hautes pour que l’élastique, encore lui, ne vienne pas appuyer dessus. Si vous êtes en possession de vieilles culottes, c’est peut-être l’occasion de faire un peu d’upcycling en retirant l’élastique pour que vous soyez plus à l’aise.

Quel est l’impact émotionnel de la cicatrice de césarienne et comment le gérer ?

Lors d’une grossesse, le corps subit de nombreux changements en très peu de temps, une cicatrice qui s’ajoute à tout cela peut alors être difficile à gérer émotionnellement parlant.

Prenez le temps de vous rappeler que cette cicatrice, c’est la preuve de l’incroyable épreuve que vous avez traversée pour mettre au monde votre bébé ! C’est bien normal d’avoir du mal à faire la paix avec ce nouveau corps mais n’oubliez pas ce qu’il a accompli.

N’hésitez pas à prendre du temps pour renouer avec votre corps : mangez des aliments que vous aimez, chouchoutez-le avec des activités qui vous plaisent, refaites votre garde-robe si l’envie vous en prend, offrez-vous une séance de massage, etc. Bref, prenez du temps rien qu’à vous et faites-vous plaisir.

Alors oui, plus facile à dire qu’à faire avec un nourrisson à la maison : c’est là que vos proches entrent en jeu. Ils peuvent garder votre enfant quelques heures dans la journée pour vous laisser souffler, vous aider avec les tâches ménagères, les repas ou même à sortir le chien ! N’hésitez pas à leur demander un coup de main de temps en temps, tous les jeunes parents en ont besoin.

Bien sûr, il est aussi possible de vous faire aider par un·e professionnel·le de santé si vous sentez que vous en avez besoin.

La visite post-natale peut être une bonne occasion de le faire. Son but ? Vérifier que votre corps s’est bien remis de ses émotions : cicatrisation, saignements, forme, allaitement, utérus, bilan de contrôle… mais aussi votre tête ! Tout sera passé au crible en fonction de vos besoins. Vous pouvez également prendre rendez-vous avec un·e psychologue pour évoquer votre ressenti vis-à-vis de cette cicatrice.

La cicatrice de césarienne, c’est tout un sujet, vous l’aurez compris, et chaque femme aura un rapport unique avec sa cicatrice. Vos ressentis par rapport à cette cicatrice sont légitimes. N’hésitez pas en parler à vos proches ou un·e professionnel·le de santé.

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

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Photo : natalyaraeva