Ça fait si mal que ça l’accouchement ? Avec ou sans péridurale, bonne tolérance à la douleur ou non, hypnose ou techniques de relaxation… Les témoignages et techniques sont tous plus variés les uns que les autres. Mais à quoi s’attendre exactement le jour J ?
Douleur de l’accouchement : comparaison.
A quoi peut-on comparer la douleur de l’accouchement ?
Le ressenti de la douleur varie énormément d’une personne à l’autre : personne n’a le même seuil de tolérance. Seuil de tolérance qui peut lui-même varier en fonction de la localisation de la douleur ou même des conditions qui l’accompagnent. Il en va de même lors d’un accouchement.
Chaque femme vit la douleur de l’accouchement de façon différente, aussi, il est impossible de trouver une comparaison universelle qui puisse décrire correctement cette expérience. Il s’agit également d’une douleur unique puisqu’elle est généralement nouvelle et inextricablement liée à un événement généralement vécu comme positif : la naissance de votre enfant. Ainsi, certaines femmes témoignent qu’au moment de leur accouchement, elles n’ont pas assimilé leur ressenti à de la douleur, mais plutôt à de la puissance qui émanait de leur corps.
On pourrait classer ces douleurs en fonction des différentes phases de travail :
- La dilatation : les contractions de l’utérus (qui permettent à votre col de se dilater et de s’ouvrir pour faciliter le passage du bébé) sont la première source de douleur lors de l’accouchement. Elles débutent généralement au niveau du ventre et/ou du bas du dos. Elles peuvent parfois irradier jusqu’aux cuisses. Pour certaines femmes, les contractions de l’utérus peuvent être comparées à des crampes menstruelles très intenses, qui se manifestent dans le bas du dos et le ventre. D’autres les décrivent comme une pression forte et continue, semblable à une ceinture qui se resserre progressivement.
- La descente : au moment où votre bébé le fœtus commence sa descente, une forte pression peut être ressentie au niveau du rectum, provoquant une envie de pousser. Certaines femmes comparent cette sensation à une envie urgente d’aller à la selle, mais de manière amplifiée.
- La sortie de la tête de votre bébé : à ce stade, le périnée est fortement sollicité et une sensation de brûlure intense peut être ressentie au niveau de la vulve aussi appelée “cercle de feu”. Notez néanmoins que cette sensation est généralement de courte durée.
Mais la nature est bien faite ! Le corps dispose de mécanismes naturels pour aider à soulager cette douleur. La libération d’endorphines, hormones du bien-être, joue notamment un rôle important. Elles agissent comme des analgésiques naturels, aidant à atténuer la perception de la douleur et permettant aux femmes enceintes de mieux vivre l’accouchement.
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Comment soulager la douleur de l’accouchement ?
En plus de la libération naturelle d’endorphines par votre corps, il existe de nombreuses méthodes qui ont pour but d’atténuer la douleur de l’accouchement. Là encore, leur efficacité peut varier en fonction des sensibilités de chacune. Le choix d’une méthode plutôt qu’une autre dépend généralement de vos préférences personnelles et de votre condition médicale.
Approches médicamenteuses
L’analgésie péridurale fait partie des options les plus courantes. Il s’agit d’une anesthésie loco-régionale qui bloque la douleur dans la partie inférieure du corps tout en vous permettant de rester consciente et mobile. Cette technique est particulièrement efficace pour soulager les contractions de l’utérus et la pression ressentie dans le bas du dos. Une péridurale sous faible dose peut être envisagée pour permettre de conserver une certaine mobilité.
En cas de complications, comme lors d’une césarienne ou d’une hémorragie de la délivrance, d’autres formes d’anesthésie peuvent être nécessaires. Cela fait partie des raisons pour lesquelles le rendez-vous avec l’anesthésiste lors du dernier trimestre de grossesse est obligatoire.
Techniques naturelles
Il existe également d’autres méthodes plus naturelles pour vous aider à gérer la douleur. L’hypnose, par exemple, a gagné en popularité pour sa capacité à induire un état de relaxation profonde et ainsi atténuer la douleur. L’acupuncture peut également être une option : des études montrent qu’elle peut aider à réduire l’intensité des douleurs pendant le travail.
D’autres méthodes comme la relaxation par la respiration, le yoga ou encore la sophrologie sont de plus en plus utilisées. Ces techniques encouragent une connexion corps-esprit et peuvent aider à gérer le ressenti de la douleur en focalisant l’attention ailleurs. Les massages, pressions ou les bains chauds peuvent également être recommandés pour leur capacité à détendre le corps et à soulager les tensions musculaires.
A savoir : pour faciliter la détente et l’efficacité des méthodes comme l’hypnose et la sophrologie, certaines structures peuvent vous proposer de respirer un mélange d’oxygène et de protoxyde d’azote. Ce “gaz hilarant” ne vous fera pas rire mais vous permettra d’atteindre un état de détente et de lâcher prise plus profondément.
Choisir vos professionnel·le·s de santé
Au-delà des techniques que nous venons d’évoquer, le choix de vos professionnel·le·s de santé peut également avoir un grand impact sur la façon dont vous allez gérer le ressenti de la douleur pendant l’accouchement.
Les femmes qui accouchent avec des professionnel·le·s de santé avec qui elles ont noué des relations de confiance et avec qui elles se sentent en sécurité ont tendance à mieux vivre leur accouchement. C’est pourquoi il est recommandé de maintenir une communication ouverte avec les personnes qui suivent votre grossesse et de demander à changer de professionnel·le dès le suivi de grossesse ou votre arrivée en salle de naissance si vous ne vous sentez pas suffisamment à l’aise.
Évolution des pratiques d’accouchement
Au cours des dernières décennies, les pratiques d’accouchement ont considérablement évolué, notamment concernant la gestion de la douleur. Aussi, il est intéressant de noter que de plus en plus de femmes enceintes cherchent à vivre cette expérience de manière plus naturelle, avec un recours réduit aux interventions médicales.
On suppose que cette évolution est en partie due à une meilleure compréhension de l’impact des hormones libérées naturellement par le corps, comme les endorphines, qui aident à atténuer la douleur. De plus, de nombreuses femmes choisissent d’accoucher sans péridurale, préférant explorer des méthodes alternatives comme l’hypnose ou les exercices de méditation pour atténuer la douleur des contractions.
Les cours de préparation à l’accouchement jouent également un rôle clé dans cette transition. Ils offrent aux futures mères des outils pour mieux comprendre leur corps et les processus naturels de l’accouchement. Ces cours incluent souvent des techniques de respiration, des positions pour faciliter la descente du bébé et des méthodes pour soulager la douleur sans recours à l’anesthésie.
Le soutien apporté par les sages-femmes ou les accompagnant·e·s est également de plus en plus valorisé. Ce soutien, à la fois émotionnel et physique, peut aider à réduire la perception de la douleur et à créer un environnement sécurisant. Les accouchements à domicile ou en maison de naissance, où les femmes bénéficient d’un environnement plus intime et moins médicalisé, gagnent aussi en popularité.
La douleur de l’accouchement est donc difficilement comparable puisqu’elle varie très fortement d’une femme à l’autre. Les méthodes (qu’elles soient médicamenteuses ou naturelles) pour gérer le ressenti de cette douleur ont également énormément évolué. Dans tous les cas, n’hésitez pas à discuter de toutes les options possibles avec votre professionnel·le de santé lors des consultations de suivi de grossesse et à indiquer vos préférences dans votre projet de naissance.
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Photos : snegok1967 | DC_Studio | gpointstudio