
Le grand jour approche et vous avez sûrement de nombreuses questions concernant votre accouchement. Comment se déroule-t-il ? A quoi est comparable la douleur de l’accouchement ? Et surtout : combien de temps dure-t-il ?
Durée accouchement : faisons le point.
Les phases de l’accouchement
Avant de parler de la durée de l’accouchement, voici les différentes phases qui le composent. Concrètement, l’accouchement se déroule en quatre grandes étapes :
- Le travail : lui-même décomposé en deux phases (la phase de latence et la phase active), le travail marque le début d’un accouchement. C’est là que les contractions – d’abord irrégulières puis de plus en plus fréquentes – permettent au col de l’utérus de s’effacer et de s’ouvrir jusqu’à 10 cm.
- La descente : c’est le moment où le bébé commence à descendre dans le bassin, ce qui peut prendre de quelques minutes à quelques heures, en particulier pour les femmes primipares (dont c’est le premier enfant).
- La phase d’expulsion : c’est à ce moment que naît l’enfant.
- La délivrance : une étape parfois moins connue de l’accouchement, la délivrance est le moment où le placenta est expulsé par de nouvelles contractions, marquant la fin de l’accouchement.
Facteurs influençant la durée de l’accouchement
La durée d’un accouchement varie considérablement d’une femme à l’autre, influencée par divers facteurs : médicaux, personnels, circonstanciels… Aussi, il est difficile de déterminer combien de temps dure en moyenne un accouchement.
Antécédents médicaux
Vos antécédents médicaux et obstétricaux ont une grande influence dans la durée de votre accouchement. Voici quelques exemples d’antécédents à tenir en compte :
- Primiparité : les femmes qui accouchent pour la première fois vivent souvent un travail plus long en raison de la dilatation souvent plus lente du col de l’utérus, ainsi qu’une descente dans le bassin moins rapide
- Complications médicales préexistantes : une suspicion de macrosomie, une impossibilité de se mobiliser pendant le travail, une contre-indication aux efforts de poussée sont des exemples de raisons médicales qui peuvent allonger le temps de l’accouchement.
Interventions médicales
Il est possible que certaines interventions médicales soient nécessaires au moment de votre accouchement pour vous accompagner dans le travail, ce qui peut également avoir un impact sur la durée de l’accouchement.
- Direction du travail : les méthodes de direction du travail telles que la rupture de la poche des eaux ou l’administration d’ocytocine, peuvent être nécessaires si le travail ne progresse pas naturellement. Cela peut parfois raccourcir la durée de l’accouchement.
- Césarienne : en cas de complications ou de stagnation du travail, votre obstétricien peut décider de procéder à une césarienne. La durée d’une césarienne est différente de celle d’un accouchement par voie basse, plus rapide mais avec un temps de récupération plus important en post-partum.
- Analgésie péridurale : les sensations étant diminuées voire absentes lors d’un travail sous analgésie péridurale, la phase de descente et l’expulsion peuvent être plus longues en l’absence d’envie de pousser.
D’autres facteurs peuvent venir influencer la durée d’un accouchement. Par exemple, la nécessité de recourir à une aide instrumentale en cas de besoin (forceps, ventouse, ballonnet…) ou bien la position du bébé (un bébé en présentation postérieure – occipito-sacrée – peut prolonger le travail et rendre l’expulsion plus difficile).
Dans tous les cas, vos professionnel⸱le de santé vous tiennent informée de ce qu’il se passe tout au long de l’accouchement. N’hésitez pas à poser des questions si vous vous sentez un peu perdue ou si vous ne comprenez pas quelque chose.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Peut-on raccourcir la durée d’un accouchement ?
La durée d’un accouchement peut donc être influencée par différents facteurs, souvent imprévisibles. Aussi, il n’est pas possible d’agir sur la durée de l’accouchement. En revanche, il est possible d’agir sur votre confort durant cet événement afin de vous détendre au maximum et ainsi faciliter l’accouchement.
Gestion de la douleur
Différentes techniques peuvent être employées pour aider votre corps à se détendre et à “laisser faire” les contractions et ainsi faciliter le processus d’accouchement :
- L’anesthésie péridurale : cette méthode est largement répandue pour soulager la douleur des contractions. La péridurale peut aider les femmes à se détendre et à ne pas lutter contre les contractions. Le corps se relâche, ce qui peut aider le col à se dilater.
- Les techniques de respiration et de relaxation : apprendre à contrôler sa respiration peut aider à gérer la douleur du travail. Des techniques comme le yoga prénatal ou la méditation peuvent être très bénéfiques. N’hésitez pas à vous renseigner en amont afin de vous préparer pour le jour J.
- Mobilité et positions : bouger (autant que faire se peut) pendant le travail et adopter différentes positions peut aider à faciliter la descente du bébé dans le bassin, en particulier pendant la phase de dilatation. Le mouvement peut aussi soulager la douleur, mais il peut être utile même si vous avez une péridurale !
- L’hydrothérapie : prendre un bain chaud ou utiliser une douche peut soulager la douleur et aider à se détendre tout au long du travail.
Soutien pendant l’accouchement
Comme pour les techniques de gestion de la douleur, le soutien émotionnel peut jouer un rôle important sur votre confort et le bon déroulé de votre accouchement :
- Avoir le soutien de votre partenaire, d’un⸱e doula ou d’un⸱e sage-femme peut offrir du réconfort émotionnel et physique, ce qui peut favoriser une progression plus harmonieuse du travail.
- Les encouragements et les conseils pratiques de votre équipe médicale peuvent aider à maintenir votre moral haut et à vous guider à travers chaque étape de l’accouchement.
- Créer un environnement calme et rassurant, avec une musique douce ou des lumières tamisées, peut contribuer à une expérience plus sereine et détendue également.
Comparaison de la durée d’un accouchement naturel et d’une césarienne
Nous l’avons évoqué plus haut, l’expérience d’une césarienne est différente de celle d’un accouchement par voie basse.
- L’accouchement par voie basse : ce processus peut durer de plusieurs heures à plusieurs jours, surtout pour une femme primipare. Cependant, la récupération en post-partum est généralement plus courte qu’avec une césarienne.
- La césarienne : il s’agit d’une intervention chirurgicale, généralement plus rapide en termes de durée de l’accouchement. Elle peut être programmée à l’avance, souvent autour de 39 semaines d’aménorrhée, pour diverses raisons médicales, comme des risques de complications pour la mère ou le bébé. Bien que l’intervention elle-même soit plutôt rapide, le temps de séjour en maternité peut être plus long et nécessite une attention particulière pour éviter les complications post-opératoires.
Le choix d’avoir recours à l’une ou l’autre de ces méthodes sera étudié par votre équipe médicale en fonction de vos antécédents médicaux, des risques potentiels le jour de l’accouchement ou des complications qui peuvent se présenter durant le travail.
Durée accouchement : évolution des pratiques obstétricales
Si l’on compare avec quelques décennies en arrière, les pratiques obstétricales modernes ont eu pour conséquence de réduire la durée moyenne d’un accouchement.
Malgré tout, deux phénomènes s’opposent :
- D’un côté, la médicalisation du travail et de l’accouchement a permis d’intervenir plus rapidement en cas de complication pendant le travail (grâce au monitoring par exemple). La durée du travail se trouve donc parfois considérablement réduite.
- De l’autre, une meilleure connaissance de la physiologie a permis de revenir sur certaines pratiques de direction du travail qui s’étaient systématisées à partir des années 90. Aujourd’hui, les recommandations quant à la durée normale d’un accouchement tendent vers le respect de la physiologie des différentes phases du travail, sans intervention médicale.
Ces avancées témoignent d’une approche plus holistique (globale) et centrée sur la patiente, visant à rendre l’accouchement aussi sûr et confortable que possible, tout en respectant le rythme naturel de chaque travail.
La durée d’un accouchement est donc très variable d’une femme à l’autre et dépend de facteurs bien souvent imprévisibles. La médecine moderne a en revanche bien évolué et permet de rendre l’accouchement plus sécuritaire tout en respectant le rythme de chacune.
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Crédits photos : YuriArcursPeopleimages | titovailona | metod_ma | Anna_Om | o1559kip | krisprahl