Monitoring grossesse : en quoi cela consiste ?

Publié le 12 février 2024
Préparation à l'accouchement
5 minutes

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Le monitoring, ou cardiotocographe, est un appareil médical très largement utilisé en obstétrique lors de certains examens de suivi mais aussi et surtout le jour de l’accouchement. Comment ça fonctionne ? A quelles informations permet-il d’avoir accès et dans quel but ?

On vous explique tout !

Comment fonctionne le monitoring de grossesse ?

Le monitoring de grossesse, concrètement, comment ça marche ? Il s’agit d’un appareil qui allie écran digital, imprimante (afin d’imprimer en direct les données récoltées) et deux capteurs : un capteur à ultrasons et un capteur de pression (rattachés à la machine par des câbles).

Ces capteurs sont positionnés sur le ventre de la future mère grâce à des sangles :

  • le capteur à ultrasons est positionné au niveau du cœur du fœtus et sert à enregistrer son rythme cardiaque.
  • le capteur de pression est placé sur le haut de l’utérus, et mesure les variations de tension au niveau du ventre de la mère, et donc les contractions. Il en apprécie la durée, la fréquence et le bon relâchement.

Une fois l’installation terminée, les capteurs transmettent les informations à l’appareil qui retranscrit l’enregistrement en direct sur une impression papier. On distingue alors deux courbes (une pour chaque capteur) : les battements de cœur du bébé et les contractions de la mère.

Quelles informations peut-on obtenir grâce au monitoring du fœtus ?

Nous l’avons vu, les capteurs permettent de récolter deux informations principales : les battements de cœur du bébé et le rythme des contractions de la future mère.

De nombreux critères sont analysés lors de l’étude du rythme cardiaque fœtal :

  • le rythme de base : la fréquence de base à laquelle bat son cœur. La norme se situe entre 110 et 160 battements par minute.
  • la variabilité : le cœur ne bat pas toujours exactement à la même fréquence, il varie.
  • la réactivité : le rythme cardiaque accélère de temps en temps.
  • les ralentissements : le rythme cardiaque peut être amené à ralentir

Tous ces éléments sont analysés en regard de l’activité utérine (les fameuses contractions).

Si tout ce qu’il se passe à l’intérieur reste en partie mystérieux, l’étude du rythme cardiaque du fœtus est à ce jour le meilleur examen pour évaluer la bonne oxygénation du bébé et il permet en cours de travail de savoir comment le bébé s’adapte aux contractions. Autant vous dire qu’il s’agit d’une information de la plus haute importance pour les médecins et sages-femmes présent·e·s à vos côtés.

Bon à savoir : le monitoring peut également être utilisé hors accouchement dans le cas des surveillances de grossesse à risque (on parle d’explorations fonctionnelles) : menace d’accouchement prématuré, bébé estimé de petit poids, diabète gestationnel, dépassement de terme…

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

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Quels sont les avantages et inconvénients du monitoring fœtal ?

Le monitoring fœtal présente donc de nombreux avantages lors d’une grossesse : il permet de vérifier que le bébé va bien in utero et, le jour de l’accouchement, il permet d’avoir de précieuses informations sur la santé du fœtus et d’adapter le travail en fonction pour que tout se passe au mieux.

On peut tout de même lui trouver quelques désavantages, plutôt minimes en comparaison de ses bénéfices :

  • Les sangles ou les capteurs peuvent être inconfortables au bout de plusieurs heures d’enregistrement.
  • Le dispositif peut paraître impressionnant pour certaines occasionnant un peu de stress en plus : n’hésitez pas à demander à cacher l’écran et à baisser le son, pour permettre à votre esprit de retourner dans sa bulle. Rappelez-vous également que cet appareil est là pour assurer la sécurité de votre enfant !
  • En parlant de stress, il peut arriver qu’une lumière s’allume ou qu’une sonnerie se fasse entendre : cela ne veut pas forcément dire qu’il y a un problème, faites confiance au personnel qui veille sur vous (parfois, ils indiquent simplement que le signal est perdu si vous ou le bébé bougez beaucoup).
  • L’analyse du rythme cardiaque fœtal (RCF) peut inquiéter plus que de raison et donner lieu à des mesures prises pour hâter la naissance alors que le bébé va finalement bien. C’est cependant aujourd’hui le meilleur outil de surveillance dont nous disposons et les professionnel·le·s se forment régulièrement pour affiner leurs capacités d’analyse des enregistrements.
  • Nous pouvons également parler des ultrasons émis par les capteurs même si pas d’inquiétude, ces techniques sont aujourd’hui considérées comme sûres si elles sont pratiquées dans le respect des consignes d’utilisation.

Le monitoring peut-il prévenir les complications à l’accouchement ?

Nous l’avons évoqué plus haut, le monitoring est en effet d’une aide précieuse le jour de l’accouchement puisqu’il permet de garder un œil et sur le fœtus et sur la mère.

Cela permet aux professionnel·le·s de santé qui vous accompagnent pendant le travail de vérifier que le bébé supporte bien la pression exercée par l’utérus (en observant le rythme cardiaque du bébé).

La présence de ralentissements du rythme cardiaque doit toujours faire l’objet d’une analyse minutieuse : fréquence, durée, type de ralentissement (il en existe un certain nombre, selon leur forme !). Alors que certains sont inoffensifs, d’autres peuvent être le signe d’un manque d’oxygène chez le fœtus : on parle de risque plus ou moins fort d’acidose fœtale (manque d’oxygène chez le fœtus et diminution de l’acidité du sang dû à un manque d’oxygénation).

Selon l’importance du risque, on peut mettre en place différentes actions :

  • changer la mère de position et s’assurer qu’elle s’oxygène bien
  • corriger les causes possibles du ralentissement (hypotension, contraction qui ne se relâche pas…)
  • prélever une goutte de sang au scalp du fœtus pour mesurer des paramètres sanguins (pH, lactates, …) et objectiver l’acidose
  • décider d’une naissance rapide, par instruments ou par césarienne selon la phase du travail.

Suivant ces données, les médecins pourront, selon la situation, rassurer la mère ou décider d’accélérer la naissance en procédant à une césarienne ou à l’utilisation d’outils obstétricaux comme la ventouse ou les forceps.

En revanche, bien que le monitoring permette d’éviter les complications dues au manque d’oxygénation chez le nouveau-né, il ne permet malheureusement pas d’éviter toutes les complications de l’accouchement chez le bébé. Concernant les complications maternelles à l’accouchement, le monitoring ne permet pas de les prévenir.

Le jour de l’accouchement, il vous est possible d’opter pour une surveillance continue du fœtus (avec le monitoring) ou une surveillance discontinue (au doppler) si :

  • Il y a suffisamment d’effectif (soit un·e praticien·ne par patiente),
  • Vous ne présentez pas de risques particuliers ou d’anomalies.

Notez qu’il n’est pas possible d’avoir recours à une surveillance intermittente au monitoring sous péridurale.

Si vous optez pour le doppler, le rythme cardiaque du bébé sera surveillé toute les 15 minutes pendant la contraction puis immédiatement après pendant 1 minute. On prendra également le poul de la mère. Avec ce type de surveillance, on observe toutefois une augmentation du taux de risque de convulsions du nouveau-né puisqu’on ne peut pas vérifier son oxygénation.

Sachez que le monitoring reste fortement recommandé pour éviter tout risque de passer à côté d’un ralentissement grave repérable grâce au monitoring continu, même s’il est vrai qu’on observe une augmentation du taux de naissances opératoires en cas de surveillance continue. En effet, les équipes médicales ont tendance à intervenir plus fréquemment si les ralentissements du cœur du bébé sont inquiétants au monitoring.

Il existe maintenant des monitorings sans fil, qui permettent plus de confort et de mobilité qu’un monitoring classique ou un doppler.

Monitoring et doppler foetal : quelles différences ?

Attention, le monitoring fœtal ne doit pas être confondu avec le doppler fœtal !

Le monitoring est :

  • doté de deux capteurs reliés à un appareil et une imprimante,
  • utile pour écouter le cœur du bébé mais aussi surveiller les contractions utérines de la mère,
  • utilisé surtout le jour de l’accouchement mais aussi pour la surveillance des grossesses à risque (explorations fonctionnelles)
  • interprétable seulement par un·e professionnel·le de santé.

De son côté, le doppler fœtal est :

  • doté d’une sonde enduite de gel (qui fonctionne de la même façon que le premier capteur du monitoring),
  • utile pour écouter le cœur du bébé (pas pour surveiller les contractions de la mère),
  • utilisé fréquemment lors des examens de routine et, dans de très rares cas, le jour de l’accouchement à la place du monitoring.

En résumé, le monitoring est d’une aide précieuse surtout le jour de l’accouchement car il permet aux équipes médicales de s’adapter lors du travail, pour que la naissance se déroule au mieux. Surtout, n’hésitez pas à poser toutes vos questions le jour J, ou même avant, en consultation.

Pour aller plus loin : actualisation_rbp_accouchement_normal.pdf (has-sante.fr)

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

Photo : Rawpixel

Notre astuce
  • Le monitoring de grossesse est une technologie médicale utilisée en obstétrique essentiellement pendant l’accouchement.
  • Il intègre des capteurs à ultrasons et à pression positionnés sur le ventre de la future mère, mesurant les battements cardiaques du bébé et les contractions utérines.
  • Bien que le monitoring offre des avantages considérables en permettant aux professionnels de santé de surveiller en temps réel le bien-être du fœtus et de la mère, il peut présenter quelques inconvénients, tels que le potentiel inconfort des sangles (même s’il existe des monitoring sans fil, qui permettent plus de mobilité) et la possibilité d’induire un stress additionnel.
  • À ne pas confondre avec le doppler fœtal, le monitoring est un outil plus complet utilisé principalement le jour de l’accouchement.
  • Ces avancées technologiques contribuent à un suivi plus approfondi de la grossesse, offrant des informations précieuses aux professionnels de santé pour garantir un accouchement sûr.

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