Tout comprendre à la version par manœuvre externe (VME)

Publié le 29 mai 2024
Préparation à l'accouchement
6 minutes

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La fin de votre grossesse approche mais votre bébé ne semble pas déterminé à tourner la tête en bas ? Il est possible que votre praticien·ne vous parle alors de tenter une version par manœuvre externe ou VME comme on l’appelle souvent. On décrypte ensemble ce que veut dire ce terme qui peut paraître impressionnant et on répond aux questions les plus courantes.

La VME : on vous dit tout !

Qu’est-ce que la version par manœuvre externe (VME) et quand est-elle pratiquée ?

A quelques semaines du terme, votre bébé est normalement déjà en position pour sortir, c’est-à-dire en position céphalique, soit la tête vers le bas. Toutefois, on peut se rendre compte lors de l’échographie du troisième trimestre que le bébé s’est en fait placé en siège (tête vers le haut, comme s’il était assis) ou allongé sur le côté (en transverse).

Si la situation n’évolue pas durant le 8ème mois (le plus probable est ceci dit qu’il se retourne seul durant le 8ème mois !), le ou la professionnel·le de santé qui suit votre grossesse peut vous proposer de procéder à une version par manœuvre externe (VME) ou de tentative de verticalisation (si votre bébé est en position transverse).

Cette manœuvre peut être pratiquée entre 36 semaines d’aménorrhées et 37 SA à la maternité et a pour but de positionner votre bébé dans “le bon sens” en prévision de l’accouchement.

Concrètement, la VME, pratiquée par un·e professionel·le de santé, consiste à inciter votre bébé, par la pression des mains sur votre ventre (une au niveau de ses fesses, l’autre au niveau de sa tête) à basculer tête vers le bas.

Notez qu’une tentative de VME relève de votre choix ! Après que votre médecin vous a informé des bénéfices et des risques associés à cette manœuvre, c’est à vous de décider si vous l’acceptez ou si vous la refusez.

Quels sont les avantages de la VME pour l’accouchement ?

Nous l’avons vu, la VME vous est proposée lorsque votre bébé se présente par le siège après 36 SA. En effet, même si la probabilité que votre bébé se retourne seul n’est pas nulle, elle reste très faible au-delà du 8ème mois.

Le principal avantage d’une VME est donc précisément cela : faire tourner le bébé en position céphalique. Si cette tentative réussit, elle permet ainsi de réduire les risques de complication lors de l’accouchement : en écartant le risque d’une présentation par le siège à l’accouchement, on réduit les risques de complication associés à une telle présentation comme l’éventualité d’une césarienne.

En effet, si votre bébé est estimé trop costaud pour votre bassin et qu’il se présente par le siège ou si la maternité dans laquelle vous allez accoucher n’est pas formée aux accouchements en siège par voie basse, les équipes médicales auront tendance à vous proposer une césarienne programmée.

Même si l’accouchement par voie basse est possible en cas de présentation par le siège, il s’agit d’un accouchement statistiquement plus médicalisé avec un risque de césarienne en cours de travail plus élevé.

On estime à environ 70% le taux d’accouchement par voie basse réussi en cas de présentation par le siège. L’objectif de la VME est de diminuer le taux de présentation du siège à l’accouchement et ainsi le taux de césarienne.

Quels risques sont associés à la pratique de la VME ? Y a-t-il des complications possibles après une VME ?

La VME est une manœuvre simple dans la grande majorité des cas. Les complications sont très rares.

Toutefois, une tentative de VME est associée à certains risques :

  • Déclenchement de l’accouchement (c’est pourquoi elle est pratiquée entre 36 et 37 SA pour éviter tout risque de grande prématurité),
  • Césarienne (moins de 1% des cas),
  • Complications maternelles sévères (moins de 1% des cas),
  • Décollement placentaire (environ 1 cas sur 1000).

C’est pourquoi il est recommandé de réaliser cette manœuvre en milieu hospitalier, structure où le rythme cardiaque du bébé peut être surveillé et où il est possible de réaliser une césarienne en urgence.

Il existe également des contres-indications à la VME :

  • Si votre situation nécessite une césarienne pour une autre raison que la présentation par le siège,
  • L’antécédent de césarienne ne constitue en revanche pas de contre-indication en lui-même,
  • Si votre bébé présente un retard de croissance marqué,
  • Si votre utérus a été identifié comme étant bicorne ou cloisonné.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

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Comment se prépare-t-on à une procédure de VME ?

Les tentatives de VME sont le plus souvent réalisées par les gynécologues-obstétricien·ne·s mais peuvent aussi être réalisées par les sages-femmes en milieu hospitalier.

Selon les maternités, les protocoles de soins peuvent différer. Il existe néanmoins quelques lignes directrices concernant la préparation d’une procédure de VME :

  • On vous administre de la tocolyse, une molécule qui permet de limiter les contractions utérines, par voie orale ou intraveineuse.
  • En prévision de toute complication, on vous met en condition pour une éventuelle césarienne (retrait des bijoux, chemise d’hospitalisation, mise en place d’un cathéter veineux).
  • On enregistre le rythme cardiaque du bébé avant et après la manœuvre pendant au moins 30 minutes.
  • Les équipes s’assureront aussi de prévenir un éventuel risque d’immunisation en cas de rhésus maternel négatif.

La manœuvre n’est réalisée qu’après avoir vérifié l’absence de contre-indication.

Habituellement, le jeûne n’est pas demandé et une hospitalisation (au moins une nuit passée à la maternité) n’est pas nécessaire. Vous devrez vous présenter à la maternité, le plus souvent le matin, au lieu de rendez-vous que l’on vous indiquera. Il est par contre possible que vous deviez rester à la maternité toute la journée.

A votre arrivée, une vérification de votre dossier sera effectuée. Il est nécessaire que vous ayez réalisé au préalable votre consultation d’anesthésie et que vos bilans biologiques préopératoire et « de péridurale » soient à jour.

Ils peuvent être mis à jour le jour même dans certaines maternités. Vous serez installée dans une pièce qui dispose d’une table d’examen, d’un appareil d’échographie et d’un appareil à monitoring. Le plus souvent, un contrôle sera réalisé le lendemain de la manœuvre. Il peut s’agir d’un contrôle échographique et/ou d’un enregistrement du rythme cardiaque de votre bébé.

Quel est le taux de succès de la VME dans la reposition du bébé ?

Les taux de succès de la VME restent très variables. En France, on considère qu’il est proche de 50%. On parle plus généralement d’1 cas de réussite sur 2.

Ce taux de réussite dépend de plusieurs facteurs :

  • La réalisation de la VME avant 37 SA : idéalement entre 36 et 37 SA pour limiter le risque de prématurité.
  • La multiparité : au moins un accouchement antérieur.
  • La palpation aisée de la tête et du siège : placenta postérieur, absence de fibrome, absence d’obésité maternelle.
  • L’absence de contraction utérine.

Comment la douleur est-elle gérée durant la VME ?

Bien que la notion de douleur soit très subjective d’une personne à une autre, la VME reste une manœuvre assez inconfortable et/ou désagréable pour la mère. Rappelons que votre praticien·ne va exercer de fortes pressions sur votre ventre (et donc votre utérus) pour faire tourner le bébé.

Les pressions exercées seront plus ou moins fortes en fonction de la facilité avec laquelle la manœuvre est réalisée mais quelle que soit l’intensité des mouvements du ou de la praticien·ne, vous êtes libre de demander l’arrêt de la VME. Votre niveau de tolérance sera toujours respecté.

Outre votre seuil de tolérance personnel, le ressenti peut aussi varier en fonction de votre anxiété vis-à-vis de la VME ou encore de la tonicité de votre utérus.

Quelles sont les alternatives si la VME n’est pas possible ou échoue ?

Nous l’avons dit plus haut, votre professionnel·le de santé ne peut pas vous imposer de VME. Elle peut également être contre-indiquée en fonction de votre situation ou bien échouer. Plusieurs méthodes peuvent alors vous être proposées pour tenter d’inciter votre bébé à se retourner (que ce soit d’ailleurs en complément ou en alternative à la VME).

❕Notez néanmoins que, comme pour la VME, le succès de ces méthodes n’est pas garanti.

➡️L’acupuncture : réalisées entre 32 et 36 SA, deux à trois séances d’acupuncture sont susceptibles d’augmenter la probabilité que votre bébé se tourne tête en bas. Vous pouvez retrouver l’annuaire des sages-femmes acupuncteurs sur le site de l’AFSFA.

➡️ L’ostéopathie : elle mobilise vos articulations afin de rééquilibrer les ligaments grâce à des manipulations douces tout en permettant de résoudre d’éventuelles tensions musculaires. Concrètement l’ostéopathie cherche à offrir un maximum d’espace à votre bébé pour qu’il puisse se retourner.

➡️Certaines postures : adopter certaines positions peut encourager votre bébé à se retourner comme la position du pont passif de Bayer. L’avantage, c’est que vous pouvez réaliser ces petits exercices tranquillement chez vous. Attention cependant à bien demander l’avis de votre professionnel·le de santé, certaines positions ne sont peut être pas adaptées à votre état.

➡️L’haptonomie ou encore l’hypnose.

Pssst ! Pour retrouver nos fiches pratiques des postures pour encourager votre bébé à se retourner, direction l’application May.

Une VME, c’est donc une tentative de version par manœuvre externe qui consiste à appuyer sur votre ventre dans le but de faire tourner le bébé en position céphalique pour éviter un accouchement par le siège et ainsi éviter les risques associés à ce type d’accouchement. Comme toujours, votre équipe médicale est là pour vous informer et vous guider en respectant vos choix.

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

Photo : Wavebreakmedia

Notre astuce
  • La version par manœuvre externe (VME) est une technique de repositionnement fœtal proposée pour éviter un accouchement en siège et ainsi réduire les risques de complication associés comme la césarienne.
  • Cette procédure, réalisée idéalement entre 36 et 37 SA, consiste à effectuer des pressions sur le ventre pour tourner le bébé en position céphalique (soit tête vers le bas), position optimale pour l’accouchement.
  • Les risques de complications sont rares mais une surveillance médicale adaptée pendant la VME est essentielle pour assurer votre sécurité.
  • Si la VME échoue ou n’est pas possible, des alternatives comme l’acupuncture ou certaines postures peuvent être envisagées pour aider votre bébé à se retourner.
  • Le taux de succès de la VME dépend de différents facteurs mais on parle généralement d’une VME sur deux qui permettent de faire tourner le bébé.

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