Selon un rapport de l’ANSES, de sa naissance à l’apprentissage de la continence, votre bébé utilisera pas moins de 4000 couches. Alors comment faire si votre bébé montre des signes d’allergie ? D’ailleurs, comment les reconnaître et éviter leur apparition ? May vous répond.
Quels sont les signes d’une allergie aux couches chez un bébé ?
La peau de votre bébé est très sensible. C’est pourquoi, avec certaines couches, il est possible qu’elle réagisse : allergie, surinfection ou simple irritation, difficile de faire la différence.
Le plus souvent, cette réaction se manifeste sous la forme d’un érythème fessier. Dans ce cas, les fesses de votre bébé deviennent rouges, il peut y avoir l’apparition de petits boutons, d’une sensation de chaleur au toucher ou de douleurs au moment du change.
Il peut également s’agir d’eczéma de contact, autrement appelé dermatite de contact. Dans ce cas, il peut y avoir des plaques rouges à bords non réguliers, une peau sèche et de fortes démangeaisons.
Dans tous les cas, si vous remarquez l’apparition de rougeurs, de boutons, de démangeaisons (prurit) ou de douleurs au niveau du siège de votre bébé, il est important de chercher une solution.
Quelle est la différence entre une irritation due aux couches et une allergie ?
L’irritation et l’allergie sont différentes. L’allergie est liée au système immunitaire tandis qu’une irritation est liée aux frottements d’un tissu ou d’une autre matière sur la peau et à l’occlusion (le fait que la couche soit bien étanche et que les fesses de bébé ne respirent donc pas suffisamment).
Visuellement, il n’est pas facile de les reconnaître. Cependant, les allergies aux composants sont plus rares que les irritations. L’allergie peut se traduire par une rougeur nette présente sur toute la surface de la peau en contact avec la couche. Elle peut aussi déborder un peu sur le dos, le ventre et la racine des cuisses.
En tout cas, qu’il s’agisse d’une allergie ou d’une irritation, il est préférable d’opter pour une couche plus respectueuse de la peau de votre bébé s’il présente des signes d’inconfort.
Quand faut-il consulter un médecin pour une allergie aux couches ?
Tout dépend de la réaction allergique de votre enfant. S’il s’agit de simples rougeurs, nous vous recommandons d’attendre un peu pour voir si elles évoluent ou non. En revanche, si le siège de votre bébé est totalement rouge, inflammé, voire brûlé ou si votre enfant a mal, il est préférable de consulter votre professionnel·le de santé sans tarder.
Comment traiter une réaction allergique aux couches ?
Tout d’abord que la réaction soit allergique ou juste liée à une irritation voire une mycose, il existe des petits moyens simples pour limiter les rougeurs :
- Laisser votre bébé les fesses à l’air le plus possible.
- Ne pas trop serrer la couche et la changer le plus fréquemment possible.
- Mettre éventuellement une protection jetable en coton ou cotocouche entre la couche et les fesses de bébé.
- Laver le siège à l’eau en cas d’urine, l’eau et savon en cas de selles, bien sécher et appliquer une couche généreuse de crème pour le change.
- Éviter autant que possible les lingettes et les produits de soin parfumés.
- Si malgré tout cela vous ne constatez pas d’amélioration, en particulier si vous avez changé récemment de marque de couche : essayez de changer de type de couche ou de marque.
Vous avez d’autres questions ? Téléchargez l’application May, une équipe d’infirmières puéricultrices est disponible 7 j / 7 de 8 heures à 22 heures pour vous répondre.
Quels ingrédients dans les couches peuvent provoquer des allergies ?
Les couches jetables sont fabriquées avec des produits chimiques pouvant parfois provoquer des dermatoses et allergies.
Le rapport d’expertise de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentation, environnement, travail (ANSES) de 2019, fait suite à une publication en 2017 d’un magazine grand public, qui faisait état de la présence de substances toxiques dans la majorité des couches pour bébé : pesticides, dioxines, furanes, hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP, composés organiques volatils ou COV…
Cette publication a fait grand bruit à l’époque et la saisie de l’ANSES a été très utile car elle a permis d’évaluer la sécurité des couches pour bébé, en termes de risque d’infection, d’allergie et de tolérance et de pouvoir fixer des seuils d’exposition à certaines substances, et des recommandations.
Suite à ce rapport, les fabricants de couches se sont engagés à améliorer la composition de leurs produits. Un pari tenu si l’on en croit l’enquête de la Direction générale de la consommation, concurrence et répression des fraudes (DGCCRF) de 2020, qui confirme qu’aucun dépassement des seuils sanitaires liés à l’exposition aux couches pour bébés n’a été constaté.
Cependant certaines marques utilisent encore des composants chimiques jugés toxiques dans leurs couches, alors que d’autres font de vrais efforts aujourd’hui. Il est donc recommandé d’apporter une certaine attention à leur composition au moment de les choisir.
Comment choisir les couches les plus sûres pour un bébé à peau sensible ?
Afin de limiter ces risques de réaction et de protéger au mieux la peau de votre bébé, voici quelques critères à tenir en compte au moment du choix de ses couches :
- Un voile d’origine naturelle : c’est la partie qui est en contact en permanence avec le siège de votre bébé. Si vous le pouvez, essayez de le choisir sans parfum ni lotion et en fibres naturelles.
- Le choix de la cellulose (ce qui compose le matelas absorbant) : essayez de la choisir de préférence non blanchie au chlore et ses dérivés (TCF = totally chore free), ou totalement non blanchie.
- L’extérieur de la couche est généralement naturel (en maïs, bois ou coton). Vous pouvez retrouver la notion d’encre à l’eau sans solvant.
Quelles alternatives aux couches traditionnelles sont disponibles ?
Si vous souhaitez éviter les couches jetables, d’autres alternatives existent comme les couches lavables.
La plupart des couches lavables sont fabriquées uniquement avec des matières d’origine naturelle. Elles respectent donc la santé de votre enfant. De plus, elles diminuent considérablement votre production de déchets (150 kg au lieu d’une tonne pour les couches jetables).
Toutefois, certaines sont fabriquées avec du plastique, notamment la culotte de protection et les inserts. Si vous souhaitez avoir des couches lavables sans substances chimiques, veillez à prendre des culottes de protection en laine, polaire, tissu imperméable et respirant issu du label Oeko-Tex. Quant aux inserts, il en existe en coton, chanvre, bambou…
Les couches lavables existent sous différents modèles :
- La couche classique : elle est entièrement absorbante et nécessite donc une culotte de protection supplémentaire.
- La tout-en-un : cette couche lavable ressemble à une couche jetable, mais au lieu de la jeter, vous la mettez à laver. Il existe la tout-en-un intégrale dans laquelle la partie absorbante est cousue dans la couche. Il existe également la tout-en-un à poche dans laquelle vous pouvez glisser un insert absorbant. Pratique !
- La tout-en-deux : cette couche se compose d’une culotte de protection (qui n’a pas besoin d’être lavée à chaque fois) et d’un insert absorbant.
- La tout-en-trois : cette couche est composée d’une nacelle, d’un insert absorbant et d’une culotte de protection.
Si vous optez pour les couches lavables, veillez aussi à avoir une lessive adaptée pour les nettoyer : les noix de lavage et le savon de Marseille sont parfois déconseillés par certains fabricants.
En somme, n’hésitez pas à bien lire la liste des produits utilisés lors de la fabrication : plus il y en a, plus le risque est élevé. Vous pouvez aussi suivre les labels sur les paquets : OEKO TEX , TCF (totally chlore free), DERMATEST. Au moindre doute, n’hésitez pas à demander conseil à votre professionnel·le de santé.
En résumé, si vous suspectez une allergie à une couche, nous vous conseillons de la remplacer par un change plus respectueux de la peau de bébé. Si les rougeurs ou les boutons vous inquiètent, consultez votre médecin ou téléchargez May, nos équipes seront ravies de répondre à vos questions.
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Photo : OlhaRomaniuk