Faut-il laisser son enfant croire au Père Noël ?

Rédigé par Sonia Monot
Publié le 8 décembre 2024
Quotidien bébé
6 minutes

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Le Père Noël est une légende populaire, issue en grande partie d’un mélange de traditions chrétiennes, nordiques et modernes. Comme chaque année pour les parents, ce vieil homme vêtu de rouge et voyageant en traîneau volant fait débat : faut-il laisser son enfant y croire ?

Père Noël et enfant : faisons le point.

A partir de quel âge peut-on parler du Père Noël ?

Le Père Noël est une légende particulièrement populaire chez les plus jeunes, aussi, que vous décidiez d’entretenir le mythe ou non, il y a peu de chances que votre enfant passe à côté de cette histoire de traîneau volant rempli de cadeaux et de cheminée. Peut-être voudrez-vous alors lui parler vous-même du Père Noël.

A partir de 3 ans, votre enfant a un imaginaire très puissant, bien plus que sa capacité à rationaliser les choses, ce qui le rend particulièrement réceptif aux différentes légendes du monde de l’enfance : son cerveau est très sensible à cet univers magique. Il ne demande qu’à rêver et faire voyager ses pensées vers ces mondes imaginaires aux mille histoires. Lui parler du Père Noël à cet âge-là peut alors être aussi intéressant pour vous que pour lui.

Bon à savoir : avant 6-7 ans, votre enfant aura beaucoup de mal à faire la distinction entre le réel et l’imaginaire.

Bien sûr, rien ne vous oblige à parler du Père Noël à votre enfant (à 3 ans ou même tout court).

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Parler du Père Noël à son enfant : pour ou contre ?

Il n’y a évidemment pas de bonne ou de mauvaise réponse ! Voici les arguments de chacun, pour vous aider à vous faire votre propre avis.

Les arguments en faveur du Père Noël

Voici les arguments qui encouragent le mythe du Père Noël : 

  • Le Père Noël n’est pas vraiment un mensonge, c’est plutôt un rite social, auquel nous avons plaisir à adhérer. On fait semblant d’y croire, ensemble, et ça nous fait du bien.
  • Le Père Noël est un mythe sympathique, un personnage positif et bienveillant.
  • Laisser son enfant croire au Père Noël, c’est lui donner droit au rêve, à la magie, à l’insouciance de l’enfance. Lui dire la vérité serait vouloir le faire entrer dans un monde d’adulte !
  • Croire au Père Noël nourrit l’imaginaire et la créativité de l’enfant pendant les longues semaines qui précèdent le jour J et rendre son Noël inoubliable.
  • Au-delà des cadeaux, Noël peut être l’occasion d’aborder des thèmes comme la générosité ou le partage.

Les arguments des partisans de la vérité

BIen sûr, des contres arguments existent :

  • La magie de Noël, ce n’est pas le Père Noël, c’est l’atmosphère de fête, la famille, les décorations, la bonne humeur …
  • La confiance de nos enfants se mérite : leur parler du Père Noël, c’est comme leur mentir.
  • Il est plus intéressant de transmettre à nos enfants des valeurs de partage, d’attention aux autres, en préparant des cadeaux pour les proches, plutôt que de se contenter d’apprécier les cadeaux arrivés par la cheminée.
  • Certains enfants ont plus peur du Père Noël qu’ils ne l’apprécient !

La voie du milieu

Vous êtes hésitant·e sur le sujet ? Voici quelques propositions pour emprunter une voie plus neutre :

  • Lorsque votre enfant vous demande si le Père Noël existe, vous n’êtes pas obligé·e de lui mentir, vous pouvez plutôt lui retourner la question : “Je ne sais pas, et toi, qu’en penses-tu ?”
  • Vous pouvez aussi expliquer que le Père Noël existe pour ceux qui ont envie d’y croire, ou qu’il existe dans la magie de Noël (et pas dans la vraie vie).
  • Vous pouvez aussi choisir de favoriser des réunions familiales avec distribution anonyme de cadeaux, sans pour autant faire venir quelqu’un déguisé en père Noël, lui préparer une assiette de biscuits, un verre de lait et faire sonner les grelots d’un traîneau imaginaire derrière la fenêtre… Pour chaque légende, vous pouvez choisir de quelle façon vous positionnez votre curseur de la vérité !

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Est-ce que croire au Père Noël est bénéfique pour un enfant ?

Les légendes varient en fonction des époques, des régions et des familles. Elles ont généralement pour but d’enseigner, de transmettre des valeurs, d’apaiser ou tout simplement faire plaisir aux enfants.

Un Père Noël qui descend par la cheminée (ou passe par la fenêtre) pour distribuer des cadeaux aux enfants sages peut donc très bien être une façon d’enseigner à votre enfant que les bonnes actions ou comportements peuvent être récompensés. Ou même d’aborder des valeurs morales telles que la générosité et le partage. 

Concernant la petite souris (ou fée) qui passe la nuit pour récolter les dents de lait des enfants pour leur donner un sou en échange : est-ce que ça ne pourrait pas être une façon d’apaiser la crainte ou la douleur de cette dent perdue ?

Comme nous le disions, les plus jeunes ont une imagination débordante : parler à votre enfant de mythes et de légendes en tout genre peut également l’encourager à travailler encore plus son imagination.

Bien sûr, il existe bien d’autres façons de transmettre ces valeurs à votre enfant et d’apaiser ses craintes. Aussi, lui parler ou non du Père Noël est un choix très personnel. Ne pas entretenir le mythe ne veut pas dire le priver de ces bienfaits.

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Mon enfant à peur du Père Noël : que faire ?

Comme vu plus haut, entre 3 et 6-7 ans, l’imaginaire de votre enfant est si développé qu’il a du mal à différencier l’imaginaire de la réalité. C’est d’ailleurs généralement à cet âge-là qu’un enfant commence à développer des peurs : du noir, du monstre dans le placard ou sous le lit, des cauchemars… 

Aussi, il arrive que l’idée qu’un homme inconnu se glisse par la fenêtre ou la cheminée pendant son sommeil lui fasse peur. Là encore, plusieurs stratégies sont envisageables : 

  • Défendre le mythe : vous pouvez par exemple insister sur le fait que le Père Noël est gentil et ne fait que passer.
  • Lui révéler la vérité : si votre enfant est terrifié, il peut être bienvenu de lui expliquer que c’est vous qui déposez les cadeaux sous le sapin et que le Père Noël n’est rien d’autre qu’une histoire.
  • Repositionner votre curseur de vérité : vous pouvez également adapter le mythe pour le rassurer en lui disant par exemple que les cadeaux apparaissent seuls, sans que personne n’entre dans la maison, ou bien que le Père Noël vous a confié les cadeaux en avance et que c’est vous qui les posez au pied du sapin.

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Premiers doutes : quand et comment intervenir ?

En grandissant, ou parce que quelqu’un a laissé échapper une part de vérité (à l’école, son grand frère ou sa grande sœur, un étranger dans un magasin…), il se peut que votre enfant se mette à douter de l’existence du Père Noël. Voici quelques conseils pour accompagner le questionnement de votre enfant.

A quel âge lui révéler la vérité ?

Il n’existe pas un âge fatidique à partir duquel il faut absolument lui révéler la vérité. En revanche, notez que plus votre enfant grandit, plus il est susceptible de se poser des questions ou que quelqu’un laisse échapper une maladresse.

Plutôt que de casser le mythe à son entrée à l’école pour éviter que quelqu’un lui révèle la vérité en votre absence, vous pouvez par exemple commencer à doucement faire la transition en le laissant croire mais en cessant d’entretenir le mythe (fini les petits gâteaux à moitié mangés devant le sapin par exemple).

Comment aider son enfant à accepter la vérité ?

Si votre enfant vous interroge ouvertement sur la véracité d’une légende et que vous ne souhaitez pas encore lui répondre “honnêtement”, vous pouvez lui retourner la question ainsi “et toi, qu’en penses-tu ?”. Cela vous permettra de jauger s’il souhaite être rassuré sur le fait que la légende est bien réelle ou si au contraire il cherche à connaître la vérité.

Il est possible qu’il vous réponde “moi je crois que c’est vrai” et vous pourrez alors le rassurer sur le fait qu’il peut bien croire ce qu’il veut, du moment que cela lui fait du bien. Si par contre il vous dit “toi tu sais et j’ai besoin que tu me dises”, n’hésitez pas, en fonction de son âge, à lui répondre ouvertement : c’est important pour lui de sentir qu’il peut vous faire confiance et que vous le considérez comme une personne digne d’entendre la vérité s’il le désire.

Il est possible que votre enfant se montre rassuré par la vérité mais aussi un peu déçu : il est alors courant de lui confier cette transmission comme un secret en lui demandant de ne pas le révéler aux plus jeunes ou aux enfants qui “y croient encore” et de fait se retrouver “promu” au stade de grand “qui sait”.

Quid de la Petite souris et des cloches de Pâques ?

Il existe une myriade de mythes et légendes à travers le monde, dont la teneur varie d’une famille à l’autre. 

  • la Petite souris ou la fée des dents,
  • les cloches ou les lapins de Pâques,
  • le marchand de sable ou la fée dodo,
  • la marraine la fée,
  • les citrouilles chantantes d’Halloween,
  • le cupidon de la Saint-Valentin

Là encore, c’est à vous de voir. Vous pouvez présenter tous ces mythes à votre enfant, ou seulement quelques-uns, ou aucun en fonction de votre préférence. Il n’y a pas de règles en la matière. 

Le fait de laisser croire son enfant au Père Noël ou non est donc une question qui divise et à laquelle il n’existe pas de réponse irréfragable (qu’on ne peut contredire). Chacun décide de placer son curseur de vérité à un échelon qui lui est propre, et c’est très bien ainsi. Joyeuses fêtes !

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Crédits photos : drazenphoto | wosunan | Lena_May | maksimovata | factory2702 | ionadidishvili


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