A l’instar d’autres mesures, la surveillance du poids d’un enfant permet de vérifier qu’il se développe correctement. Entre risques de surpoids ou insuffisance pondérale, l’indice de masse corporelle (IMC) est un allié précieux pour évaluer la santé de votre enfant.
IMC chez l’enfant : faisons le point.
Qu’est-ce que l’IMC et pourquoi est-il important pour les enfants ?
L’indice de masse corporelle (IMC) est un outil précieux pour évaluer la corpulence d’un enfant en fonction de son âge et de sa taille. Calculé en divisant le poids en kilos par la taille en mètres au carré, l’IMC permet notamment :
- Un suivi de croissance : l’IMC aide à surveiller la croissance de votre enfant et à s’assurer qu’elle est harmonieuse. Les professionnel⸱le⸱s de santé utilisent cet outil pour suivre la courbe de corpulence de votre enfant, garantissant ainsi qu’il se développe de manière régulière.
- La prévention de potentiels problèmes de santé : un IMC trop élevé peut indiquer un risque accru de problèmes de santé comme le diabète ou des maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. À l’inverse, un IMC trop bas peut signaler une dénutrition et un besoin de bilan plus poussé.
- Une évaluation globale : l’IMC est un élément d’une évaluation de santé plus large qui inclut l’activité physique, le régime alimentaire et le métabolisme de l’enfant. Un⸱e diététicien⸱ne peut recommander des ajustements alimentaires ou des activités pour soutenir une croissance optimale.
Le saviez-vous ? Les professionnel⸱le⸱s de santé font autant attention à l’IMC de votre enfant qu’à son poids et à sa taille.
Notez que l’IMC est un indicateur parmi d’autres : il ne doit pas être utilisé pour stigmatiser ou culpabiliser ni être considéré isolément. Chaque enfant est unique et son idéal théorique de poids peut varier en fonction de nombreux facteurs comme son âge, son sexe (il y a des courbes de poids différentes pour les garçons et les filles) ou des conditions médicales particulières.
Comment calculer l’IMC d’un enfant ?
La formule de l’IMC est relativement simple, il suffit de diviser le poids en kilos par la taille au mètre carré. Par exemple :
- Poids : 30 kg (nous vous recommandons d’utiliser une balance précise)
- Taille : 1,2 m (vous pouvez la mesurer à l’aide d’un mètre, en demandant à votre enfant de se tenir debout bien droit, les pieds bien joints à plat sur le sol, talons collés contre le mur)
- Calcul : 30 / (1,2×1,2) soit poids divisé par taille au carré
- Résultat : 20,8
Si les calculs vous donnent de l’urticaire, n’hésitez pas à naviguer sur internet, de nombreux outils les font pour vous, comme IMC.fr. Pour les plus grands, vous pouvez également consulter le tableau de la Haute Autorité de Santé, où il suffit de croiser les résultats pour trouver son IMC.
Interprétation de l’IMC
L’OMS indique qu’un IMC entre :
- 18,5 et 25 signale une corpulence normale,
- 25 et 30 signale un surpoids,
- 30 et 35 signale une obésité modérée,
- 35 et 40 signale une obésité sévère.
Néanmoins, contrairement aux adultes, l’IMC des enfants est comparé à des courbes de corpulence spécifiques qui tiennent compte de l’âge, du contexte (un enfant plutôt musclé ou avec de l’embonpoint par exemple) et du sexe. Aussi, même si deux enfants ont le même IMC, ces facteurs influent sur l’interprétation de ce chiffre.
Notez également que chaque pays à ses propres protocoles et mesures d’interprétation de l’IMC. En France, les courbes de références pour les enfants sont les suivantes : courbes de corpulence de 0 à 18 ans (que vous pouvez retrouver dans le carnet de santé de votre enfant).
Concrètement, on parle de :
- Insuffisance pondérale : si la courbe de corpulence de votre enfant est inférieure au 3ème percentile (l’unité de mesure utilisée en France).
- Corpulence normale : si cette courbe est située entre le 3ème et le 97ème percentile.
- Surpoids (dont obésité) : si la courbe de corpulence va au-delà du 97ème percentile.
Evolution normale de l’IMC d’un enfant
Pour vous donner une idée, l’IMC d’un enfant évolue normalement de la façon suivante :
- il augmente de la naissance jusqu’à 1 an,
- diminue de 1 an jusqu’à 6 ans, au moment de l’acquisition de la marche et de l’intensification de l’activité physique,
- remonte de 6 ans à l’âge adulte, on parle de rebond d’adiposité.
C’est lorsque que ce rebond d’adiposité se présente précocement (soit avant 6 ans) qu’il est interprété comme un signe d’alerte par vos professionnel·le·s de santé.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Les risques d’un IMC élevé chez l’enfant
Un IMC élevé chez l’enfant peut avoir des répercussions importantes sur sa santé physique et parfois mentale.
Complications physiques
Un IMC trop élevé chez l’enfant peut entraîner diverses complications physiques :
- Des troubles respiratoires : un poids excessif peut provoquer des difficultés respiratoires, notamment de l’essoufflement lors d’activités physiques simples. Cela peut limiter l’activité physique de l’enfant, créant un cercle vicieux de sédentarité et de prise de poids.
- Des risques cardiovasculaires : l’obésité infantile est liée à un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Les enfants avec un IMC élevé peuvent présenter des signes précoces d’hypertension artérielle et de dyslipidémie (taux de lipides anormalement élevés dans le sang), ce qui nécessite une surveillance médicale régulière.
- Des problèmes orthopédiques : une surcharge pondérale peut également affecter les articulations et les os en développement, entraînant des douleurs et des problèmes posturaux.
Conséquences psychologiques
Les impacts psychologiques d’un IMC élevé ne doivent pas être sous-estimés. Certains enfants peuvent ressentir des effets négatifs sur leur bien-être mental, notamment :
- Leur estime de soi : les enfants en surpoids ou obèses peuvent être confrontés à des moqueries ou à des discriminations, ce qui peut affecter leur estime de soi et leur perception de leur propre corps.
- Anxiété et dépression : le stress lié à la corpulence peut conduire à des symptômes d’anxiété, voire dans les cas extrêmes, de dépression.
Dans tous les cas, essayez de rester attentif⸱ve aux préoccupations de votre enfant concernant son image corporelle. Encouragez les discussions ouvertes. En parallèle, vous pouvez également encourager votre enfant à se concentrer sur ses forces et ses talents, indépendamment de son poids, pour renforcer sa confiance en lui.
Si vous pensez que votre enfant a besoin d’un soutien psychologique, nous vous invitons à consulter un·e professionnel·le de santé qui pourra alors lui proposer un accompagnement personnalisé en fonction de ses besoins.
Si nous nous concentrons dans cet article sur un IMC élevé, notez qu’il en va de même avec un IMC faible : la maigreur peut également avoir un impact sur le bien-être physique et psychologique d’un enfant. IMC élevé ou faible, n’hésitez pas à consulter votre professionnel⸱le de santé pour mettre en place un suivi adapté.
Prévention d’un IMC élevé chez l’enfant
Essayer de donner de bonnes habitudes alimentaires à votre enfant dès le départ permet de limiter les risques de surpoids ou d’obésité. Voici quelques points clés pour aider votre enfant à maintenir un indice de masse corporelle sain.
Encourager au maximum une alimentation équilibrée :
- Varier les repas : proposer une variété d’aliments pour fournir tous les nutriments nécessaires (fruits, légumes, protéines et glucides) à votre enfant.
- Éviter les régimes restrictifs : ne pas catégoriser les aliments comme « bons » ou « mauvais ». Cela peut conduire à des troubles alimentaires. Encouragez plutôt une relation saine avec la nourriture, vous pouvez par exemple lui expliquer qu’il est possible de manger de tout, tant que cela reste en quantité raisonnable.
- Montrer l’exemple (autant que possible) : votre enfant aura tendance à s’inspirer de vos choix. Un environnement familial positif autour des repas incite donc les enfants à suivre le même modèle.
Promouvoir l’activité physique :
- Une activité régulière : n’hésitez pas à encourager votre enfant à participer à des activités physiques qu’il aime, comme le vélo, la natation ou des jeux en plein air. Essayez de laisser la voiture au garage quand vous pouvez effectuer des déplacements en marchant. Cela aide à équilibrer son métabolisme.
- Un temps d’écran limité : réduire le temps passé devant les écrans permet de favoriser des activités plus actives et interactives.
Mettre en place un suivi professionnel :
- Des consultations régulières : si vous pensez que votre enfant a des problèmes de surpoids (ou que ces soucis vous ont été signalés par votre professionnel⸱le de santé), n’hésitez pas à prendre contact avec un⸱e diététicien⸱ne pour suivre la croissance de votre enfant.
Suivi régulier de l’IMC : quand et comment ?
Un suivi régulier de l’IMC permet de détecter rapidement les éventuels problèmes de poids, qu’il s’agisse de surpoids, d’obésité, ou d’insuffisance pondérale..
La surveillance de l’IMC est généralement intégrée d’office aux visites médicales de votre enfant. Lors de ces consultations, votre médecin ou pédiatre mesure la taille et le poids de votre enfant pour calculer son IMC et le reporter sur les courbes de corpulence. Ces courbes, mises à jour dans le carnet de santé, permettent de suivre l’évolution de la corpulence de votre enfant par rapport à des références établies pour son âge et son sexe, dont nous parlions un peu plus tôt.
Le suivi régulier de l’IMC est donc un outil précieux pour s’assurer que votre enfant ait une croissance saine et équilibrée tout en permettant de détecter précocement tout déséquilibre pondéral tel que le surpoids ou la maigreur.
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