Les terreurs nocturnes sont très fréquentes chez les enfants. Alors que votre enfant dort paisiblement, il se met à hurler et semble terrifié. Comment distinguer une terreur nocturne d’un simple cauchemar ? Que se passe-t-il réellement pendant cette phase de sommeil ?
Terreur nocturne chez l’enfant : on fait le point.
Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ?
Les terreurs nocturnes affectent fréquemment les enfants, souvent à partir de l’âge de 18 mois. Contrairement aux cauchemars qui surviennent pendant le sommeil paradoxal, les terreurs nocturnes se produisent généralement en début de nuit, lors de la phase de sommeil profond. Pendant ces épisodes, votre enfant semble éveillé et terrifié alors qu’en réalité il dort encore et ne vous entend pas.
Symptômes typiques des terreurs nocturnes
Pour reconnaître une terreur nocturne, voici les signes principaux :
- Un éveil partiel : votre enfant peut sembler éveillé, mais il est en fait coincé entre le sommeil et l’éveil. Il est difficile à réveiller et ne répond pas aux tentatives de réassurance.
- Des signes de panique : accélération de son rythme cardiaque et respiratoire, sueurs et parfois des pleurs ou des cris soudains.
- Votre enfant est inconsolable : pendant une terreur nocturne, vous n’arrivez pas à consoler votre enfant malgré vos différentes tentatives.
- Absence de souvenir : contrairement aux cauchemars récurrents, votre enfant n’aura généralement aucun souvenir de cet épisode au réveil.
Ces épisodes peuvent être perturbants pour vous, mais en réalité ils sont souvent inoffensifs et ne durent pas très longtemps, votre enfant se rendort rapidement après.
Bon à savoir : il est conseillé de ne pas essayer de réveiller votre enfant pendant une terreur nocturne car cela pourrait compliquer ensuite son endormissement.
Terreur nocturne, somnambulisme ou syndrome des jambes sans repos ?
Les terreurs nocturnes sont souvent confondues avec les cauchemars, qui sont pourtant différents par leur nature et leur timing dans le cycle de sommeil. Les deux font partie des parasomnies, tout comme le somnambulisme ou l’éveil confusionnel.
Différence entre terreur nocturne et cauchemar
Comprendre la différence entre une terreur nocturne et un cauchemar permet de réagir adéquatement aux troubles du sommeil de votre enfant. Bien que ces deux phénomènes puissent sembler similaires, ils se distinguent par différents points.
Les cauchemars se produisent principalement pendant le sommeil paradoxal, souvent en fin de nuit. Pendant cette phase de sommeil, votre enfant peut se réveiller, vous appeler et exprimer sa peur. Il se souvient généralement de son cauchemar, ce qui peut l’empêcher de se rendormir ensuite. Les cauchemars récurrents peuvent entraîner une appréhension à l’endormissement et parfois même une forme d’insomnie légère.
En revanche, les terreurs nocturnes surviennent en début de nuit, pendant le sommeil profond. Lors de ces épisodes, votre enfant semble être dans un état de sommeil confus avec des signes visibles de panique, tels que des pleurs, des cris et une accélération de son rythme cardiaque et respiratoire. Contrairement aux cauchemars, votre enfant est difficile à réveiller et ne se souvient pas de cet épisode au réveil. Il se rendort généralement rapidement une fois l’épisode terminé.
Causes des terreurs nocturnes chez l’enfant
Les terreurs nocturnes chez l’enfant sont des épisodes impressionnants qui peuvent laisser les parents déconcertés. Comprendre les causes potentielles de ces événements peut contribuer à vous rassurer. Plusieurs facteurs peuvent participer à l’apparition des terreurs nocturnes :
- Des facteurs génétiques : les parasomnies, dont font partie les terreurs nocturnes, peuvent avoir une composante génétique. Si un parent a connu des troubles du sommeil similaires pendant l’enfance, il est possible que l’enfant en hérite également.
- Le stress et les émotions : les journées chargées émotionnellement ou des changements dans la routine quotidienne peuvent perturber le cycle de sommeil de votre enfant, augmentant ainsi le risque de terreurs nocturnes. Un emploi du temps surchargé ou des événements marquants peuvent entraîner une insomnie ou des difficultés à s’endormir.
- Des troubles du sommeil sous-jacents : les enfants qui souffrent de troubles du sommeil tels que le somnambulisme peuvent également être plus enclins à vivre des terreurs nocturnes. Ces conditions peuvent perturber la phase de sommeil profond, où les terreurs nocturnes surviennent généralement.
- Le développement neurologique : le développement rapide du cerveau de votre enfant peut jouer un rôle dans l’apparition des terreurs nocturnes. Pendant cette période, le cerveau travaille intensément, ce qui peut se manifester par des réveils fréquents et des épisodes de terreurs nocturnes.
- Le manque de sommeil : un manque de sommeil dû à des horaires irréguliers ou à des cauchemars récurrents peut également contribuer aux terreurs nocturnes. Vous assurer que votre enfant a un temps de repos suffisant et une routine de coucher stable peut aider à réduire leur fréquence.
Bien que ces épisodes puissent être effrayants, il est important de se rappeler qu’ils sont souvent bénins et que votre enfant dort profondément pendant ces épisodes.
Comment réagir face à une terreur nocturne ?
Les terreurs nocturnes peuvent être impressionnantes pour les parents, mais il est important de garder votre calme et de savoir comment réagir pour aider votre enfant à traverser au mieux ces épisodes. Pendant une terreur nocturne, votre enfant est en fait en train de dormir, même s’il crie, se débat ou semble terrifié. Voici quelques conseils pratiques pour faire face à cette situation :
- Ne pas essayer de réveiller votre enfant : bien que cela puisse être instinctif, tenter de réveiller votre enfant pendant une terreur nocturne peut aggraver la situation. Cela risquerait de le plonger dans un état de confusion et rendrait l’endormissement ensuite plus difficile.
- Rester calme et présent : la meilleure chose à faire est de rester à ses côtés. Votre présence rassurante peut aider à apaiser votre enfant, même s’il ne semble pas réagir. Assurez-vous que son environnement est sécurisé pour éviter qu’il ne se blesse pendant cet épisode.
- Vérifier la sécurité de l’environnement : assurez-vous que le lit et la chambre de l’enfant sont sûrs en éloignant les objets dangereux et en vous assurant que l’enfant ne peut pas tomber du lit ou se heurter à quelque chose.
- Attendre que l’épisode passe : les terreurs nocturnes sont généralement de courte durée, souvent entre 1 et 10 minutes. Votre enfant continuera de dormir sans en garder aucun souvenir.
Rappelez-vous, ces épisodes sont souvent bénins et font partie des parasomnies courantes chez les enfants.
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Conseils pour prévenir les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes chez les enfants peuvent être source d’inquiétude pour les parents, mais il existe quelques astuces à mettre en place pour essayer d’en réduire la fréquence. Voici quelques conseils pratiques pour aider votre enfant à bien dormir et à limiter ces épisodes perturbants :
- Établir une routine de coucher apaisante : vous pouvez créer un rituel du coucher qui soit apaisant et surtout prévisible (dire bonne nuit aux doudous ou à la famille, lire une histoire…). Une routine stable aide l’enfant à se préparer mentalement et physiquement à l’endormissement, réduisant ainsi les risques de troubles du sommeil.
- Assurer un environnement de sommeil sûr et confortable : nous vous conseillons de vérifier que la chambre de votre enfant est propice au sommeil. Un espace calme, sombre et à une température agréable favorise le sommeil profond.
- Gérer le stress et les émotions : nous l’avons vu, les journées chargées émotionnellement peuvent perturber le cycle de sommeil. Encourager des activités calmes avant le coucher et discuter avec votre enfant de sa journée peut l’aider à réduire son anxiété.
- Surveiller le temps de sieste : un temps de sieste adapté peut aider à prévenir les terreurs nocturnes. Trop ou pas assez de sommeil diurne (en journée) peut affecter le sommeil nocturne. Essayez de maintenir des horaires réguliers et veillez à ce que la sieste se déroule en début d’après-midi pour éviter des difficultés d’endormissement le soir.
Quand consulter un·e professionnel·le de santé ?
Les terreurs nocturnes chez les enfants sont souvent bénignes et ne nécessitent généralement pas d’intervention médicale. Cependant, il existe certaines situations où il est conseillé de consulter un·e professionnel·le de santé pour s’assurer que tout va bien et pour obtenir un accompagnement adapté. Voici quelques signes qui peuvent vous inciter à consulter.
- Fréquence et intensité des épisodes : si les terreurs nocturnes sont très fréquentes ou particulièrement intenses, perturbant le cycle de sommeil de votre enfant et empêchant un sommeil profond régulier, il est judicieux de consulter. Un·e professionnel·le pourra évaluer si un trouble du sommeil plus complexe est en jeu.
- Impact sur la vie quotidienne : lorsque les réveils fréquents et les terreurs nocturnes affectent le comportement de votre enfant durant la journée, comme des difficultés de concentration, une irritabilité accrue, ou des signes de fatigue excessive, il est important d’en parler à un·e spécialiste. Ces signes peuvent indiquer que le sommeil de votre enfant n’est pas réparateur, ce qui peut avoir des répercussions sur son développement et son bien-être.
- Présence d’autres symptômes : si les terreurs nocturnes sont accompagnées d’autres symptômes tels que l’énurésie (pipi au lit), des hallucinations ou du somnambulisme, il est conseillé de consulter. Ces éléments peuvent signaler d’autres troubles du sommeil ou des conditions médicales sous-jacentes qui nécessitent une attention particulière.
- Changements récents ou stress : les périodes de stress intense ou des changements majeurs dans la vie de votre enfant, comme un déménagement ou l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, peuvent exacerber les terreurs nocturnes. Un soutien professionnel peut aider à gérer ces transitions et à apaiser les nuits de votre enfant.
- Recommandation de l’école ou d’autres professionnel·le·s : si l’école ou d’autres adultes qui interagissent avec votre enfant quotidiennement remarquent des changements significatifs dans son comportement ou ses performances, il peut être utile de consulter pour évaluer l’impact des terreurs nocturnes sur sa vie scolaire et sociale.
Les terreurs nocturnes chez l’enfant sont donc des épisodes impressionnants mais généralement bénins, survenant principalement en début de nuit, pendant le sommeil profond. Comprendre la différence entre ces épisodes et les cauchemars, qui se produisent durant le sommeil paradoxal, est important pour réagir de manière appropriée et aider votre enfant à bien dormir. Si les terreurs nocturnes deviennent fréquentes ou perturbent le quotidien de votre enfant, n’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de santé.
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