Certains couples ont plus de difficultés que d’autres à faire un enfant. Ces difficultés sont parfois dues à des problèmes d’infertilité. A partir de quand consulter ? Quelles sont les options de traitement ? Faut-il envisager d’autres options ?
Infertilité masculine, on fait le point.
Causes courantes de l’infertilité masculine
Avant de commencer : notez que dans cet article, nous n’aborderons que les problèmes de fertilité masculine mais, lorsqu’un couple a du mal à concevoir, les professionnel·le·s de santé cherchent évidemment une cause des deux côtés.
Concernant l’infertilité masculine, plusieurs facteurs peuvent affecter la production de spermatozoïdes et la fécondation. Voici les plus courants.
Les facteurs génétiques
Les anomalies chromosomiques et les mutations génétiques jouent un rôle important dans l’infertilité masculine. Des conditions génétiques comme par exemple le syndrome de Klinefelter (lorsqu’un homme possède un chromosome X supplémentaire), peuvent perturber la spermatogenèse (le processus de formation des spermatozoïdes) et entraîner des soucis de fertilité (azoospermie, oligospermie…).
Les facteurs hormonaux
Les déséquilibres hormonaux peuvent également perturber la fertilité masculine. Un faible niveau de testostérone ou des troubles de la glande pituitaire (une glande qui sécrète de nombreuses hormones), peuvent affecter la production de spermatozoïdes et la qualité du sperme.
Les facteurs environnementaux
Les facteurs environnementaux incluent l’exposition aux toxines, aux radiations ou aux perturbateurs endocriniens, qui peuvent nuire à la fertilité masculine. Les emplois impliquant des radiations ou des produits chimiques toxiques peuvent endommager les gamètes et réduire la qualité du sperme. De plus, les habitudes de vie, comme le sédentarisme, le tabagisme et l’alcoolisme, peuvent aussi affecter la spermatogenèse.
L’âge
Comme pour les femmes, l’infertilité chez les hommes peut également être liée à l’âge. En effet, l’âge est l’un des premiers facteurs ayant une influence sur la production de spermatozoïdes. On sait notamment qu’après 35 ans, la quantité et la qualité du sperme commencent à diminuer.
Autres facteurs
Les problèmes de fertilité peuvent être liés temporairement à une infection ou une forte fièvre. On sait également qu’une exposition prolongée des testicules à une température élevée (lorsque l’on travaille en cuisine par exemple près d’un four ou en position assise prolongée : chauffeurs routiers, conducteurs de transports,..) peuvent avoir un impact sur la fertilité masculine.
Bon à savoir : on sait également aujourd’hui que le port du téléphone dans la poche peut avoir un impact sur la fertilité.
Diagnostic de l’infertilité masculine
Si vous rencontrez des difficultés à concevoir depuis un certain temps, il vous sera conseillé de consulter un·e spécialiste de la fertilité, afin de poser un diagnostic. Plusieurs méthodes permettent d’évaluer la fertilité masculine, notamment le spermogramme et les tests hormonaux.
Le spermogramme
Le spermogramme est l’un des examens les plus courant dans l’évaluation de la fertilité masculine. Il permet d’analyser la qualité et la quantité des spermatozoïdes présents dans l’éjaculat. Cet examen mesure plusieurs paramètres clés :
- Concentration des spermatozoïdes : un nombre inférieur à 15 millions de spermatozoïdes par millilitre d’éjaculat peut indiquer une oligospermie (une faible quantité de spermatozoïdes qui entraîne des soucis de fertilité).
- Morphologie : des anomalies dans la forme des spermatozoïdes peuvent affecter leur capacité à pénétrer l’ovule (on parlera alors de tératospermie).
- Motilité : les spermatozoïdes doivent être capables de se déplacer pour pouvoir atteindre l’ovule et le féconder. Si les spermatozoïdes sont suffisamment nombreux et correctement formés mais qu’ils ne parviennent pas jusqu’à l’ovule, alors votre professionnel·le de santé se penchera sur la possibilité de ce que l’on appelle l’asthénospermie.
Les tests hormonaux
Les tests hormonaux permettent également d’évaluer la fertilité masculine en analysant différents taux d’hormones dans le sang. Ces tests se concentrent principalement sur les hormones suivantes :
- La testostérone : une hormone clé pour la spermatogenèse et la santé génitale.
- Les hormones hypophysaires (LH, FSH) : elles régulent la production de spermatozoïdes dans les testicules.
- La prolactine et d’autres hormones : des niveaux anormaux peuvent indiquer des problèmes hormonaux affectant la fertilité.
D’autres examens peuvent être indiqués comme un examen du scrotum, une biopsie testiculaire, ou encore un bilan infectieux à la recherche d’une IST.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Traitements disponibles pour l’infertilité masculine
Les problèmes de fertilité peuvent être émotionnellement difficiles pour les couples qui y sont confrontés. En fonction de ce qui cause l’infertilité masculine, plusieurs options de traitements peuvent être envisagées afin d’augmenter les chances de concevoir.
Traitements médicaux
- Les traitements hormonaux : les déséquilibres hormonaux peuvent être corrigés grâce à des traitements hormonaux et stimuler la production de spermatozoïdes.
- Les antibiotiques : si une infection génitale est identifiée comme cause d’infertilité, des antibiotiques peuvent être prescrits pour traiter l’infection et améliorer la fertilité.
Interventions chirurgicales
Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour corriger certaines anomalies physiques qui contribuent à l’infertilité masculine.
- Correction des varicocèles : un varicocèle est une dilatation des veines dans le scrotum qui peut affecter la qualité du sperme. Une chirurgie peut être effectuée pour corriger cette anomalie et améliorer la fertilité.
- Réparation des obstructions : les obstructions dans l’appareil génital peuvent parfois empêcher le passage des spermatozoïdes. La chirurgie peut être utilisée pour enlever ces obstructions, permettant ainsi une éjaculation normale.
- Aspiration testiculaire de spermatozoïdes (TESA) : pour les hommes souffrant d’azoospermie, où aucun spermatozoïde n’est présent dans l’éjaculat, cette procédure peut être utilisée pour extraire des spermatozoïdes directement des testicules.
La procréation médicalement assistée (PMA)
Certaines causes d’infertilité masculine ne peuvent être traitées. En revanche, il reste tout de même possible de concevoir un enfant grâce à un parcours médicalement assisté, avec une FIV par exemple. Cette procédure permet en partie de sélectionner les spermatozoïdes destinés à féconder l’ovule, ce qui peut optimiser les chances de concevoir.
Conseils pour améliorer la fertilité masculine
En plus des traitements évoqués précédemment, certaines modifications dans vos habitudes de vie peuvent contribuer à améliorer votre fertilité (ainsi que votre santé globale d’ailleurs).
Mode de vie et alimentation
Un mode de vie sain et une alimentation équilibrée sont essentiels pour soutenir la fertilité masculine. Voici quelques conseils pour améliorer la qualité du sperme :
- Adopter une alimentation riche en nutriments : consommez des aliments riches en antioxydants, comme les fruits et les légumes, et des acides gras oméga-3 (naturellement présents dans les poissons gras) sont bénéfiques pour la spermatogenèse.
- Maintenir un poids santé : l’obésité peut affecter la fécondation en altérant les niveaux de testostérone et en réduisant la mobilité des spermatozoïdes. En cas de doutes sur votre poids, n’hésitez pas à consulter un·e diététicienne ou nutritionniste.
- Pratiquer une activité physique régulière : l’exercice modéré stimule la production de testostérone et améliore la circulation sanguine.
Éviter les substances nocives
Nous l’avons vu, certaines substances peuvent avoir un impact négatif sur la fertilité masculine.
- Le tabac : le tabagisme est connu pour réduire la qualité du sperme et augmenter les risques d’anomalies dans les gamètes. Arrêter de fumer peut considérablement améliorer la santé reproductrice.
- L’alcool : une consommation excessive d’alcool peut entraîner une diminution de la testostérone et perturber la spermatogenèse. Modérer sa consommation est recommandé pour préserver la fertilité.
- Les perturbateurs endocriniens : ces substances chimiques, présentes dans certains plastiques et produits ménagers, peuvent altérer l’équilibre hormonal et affecter la production de spermatozoïdes.
- Privilégiez les produits naturels et évitez les emballages plastiques lorsque cela est possible.
L’infertilité masculine peut donc être liée à différents facteurs (génétiques, hormonaux, environnementaux…). Si vous essayez de concevoir depuis un moment sans résultat, n’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de santé spécialiste de la fertilité afin de chercher une solution adaptée à votre situation.
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