La tératospermie est une cause de stérilité masculine. De quoi s’agit-il ? Comment diagnostiquer une tératospermie ? Quels traitements existent ?
Problème de fertilité masculine : on vous dit tout sur la tératospermie.
Qu’est-ce que la tératospermie ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons par un petit point de définition ! La tératospermie est un trouble de la fertilité masculine qui touche les spermatozoïdes. Ces derniers présentent des anomalies morphologiques au niveau de la tête, de la partie intermédiaire et/ou de la queue.
Concrètement, chez une personne atteinte de tératospermie, on observe un nombre élevé de spermatozoïdes dont la forme est anormale.
Bon à savoir : on considère qu’un spermatozoïde a une forme normale s’il a une tête ovale et une pièce intermédiaire plus épaisse que la queue (qui doit être déroulée).
Quelles sont les causes de la tératospermie ?
Comme pour un grand nombre de problèmes de fertilité, il est difficile d’identifier de façon certaine quelles peuvent être les causes de la tératospermie. On sait cependant que plusieurs facteurs peuvent entrer en compte :
- l’âge,
- la consommation de drogue, de tabac et d’alcool (en grande quantité),
- un problème génétique (une anomalie au niveau du chromosome Y),
- une exposition prolongée des testicules à une source de chaleur (forte fièvre, portable dans la poche, bains chauds),
- certaines maladies et infections (diabète, méningite, orchite, …),
- les pesticides,
- une mauvaise alimentation,
- des vêtements trop serrés,
- des problèmes hormonaux.
Comment diagnostique-t-on la tératospermie ?
La tératospermie ne provoque pas de symptômes particuliers : le sperme a un aspect normal à l’œil nu. Généralement, les examens sont proposés au patient lors d’une consultation avec un·e professionnel·le de la fertilité.
La tératospermie est diagnostiquée grâce à une analyse de sperme au cours d’un spermogramme (ou séminogramme) réalisé en laboratoire. Grâce à un échantillon et un colorant, les professionnel·le·s de santé pourront alors observer la forme des spermatozoïdes au microscope. Idéalement, au moins 100 spermatozoïdes doivent être observés dans l’éjaculat.
Il existe deux classifications pour caractériser les malformations :
- La classification de Kruger, recommandée par l’OMS, se concentre sur 4 malformations : les anomalies de l’acrosome, de la tête, de la pièce intermédiaire et du flagelle.
- La classification de David modifiée, encore parfois utilisée, recense une quinzaine de malformations possibles.
On considère que la morphologie du sperme est bonne si au moins 4% des spermatozoïdes sont normalement formés selon la classification de Kruger, 15% selon celle de David.
La classification utilisée pour votre test vous sera indiquée par le laboratoire et sur les résultats. Si ce n’est pas le cas, nous vous recommandons de vous renseigner à ce sujet : l’interprétation ne sera pas la même s’il s’agit de la classification de David modifiée ou de Kruger.
- Si le nombre de spermatozoïdes normalement formés est au-dessus de la norme, c’est que le problème réside ailleurs. Nous vous conseillons alors de retourner consulter un·e professionnel·le de la fertilité.
- Si le nombre de spermatozoïdes normalement formés et en dessous de la norme, les chances de conception sont amoindries.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes et de médecins vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Peut-on concevoir naturellement malgré la tératospermie ?
La tératospermie peut être à l’origine de problèmes de fertilité masculine (même s’il peut exister d’autres facteurs à prendre en compte). En effet, la morphologie anormale des spermatozoïdes ne leur permet pas de féconder l’ovocyte.
Si les spermatozoïdes malformés sont nombreux, alors concevoir naturellement peut se révéler très difficile… mais pas impossible ! Notez qu’il existe plusieurs paliers de sévérité concernant la tératospermie. Les plus faibles peuvent permettre une grossesse sans traitement particulier. Également, rappelons que la capacité d’un couple à concevoir ne dépend pas que d’une seule personne, aussi c’est bien la fertilité du couple qui est évaluée lors des examens.
La tératospermie est-elle traitable ?
La tératospermie se traite… oui et non. Tout dépend de son origine. Si elle est provoquée par l’âge ou un problème génétique, la tératospermie ne pourra pas être réversible. En revanche, si elle est provoquée par vos habitudes de vie, il est possible d’agir !
Vous pouvez par exemple :
- réduire/cesser la consommation de drogue, de tabac et d’alcool,
- porter des vêtements moins serrés au niveau de l’entrejambe,
- adopter une alimentation plus saine (n’hésitez pas à consulter un·e diététicien·ne),
- adopter une activité physique régulière.
Si la tératospermie est causée par une forte fièvre ou une exposition prolongée des testicules à une forte chaleur, elle peut être réversible dès un retour à une température normale.
De même, si elle est due à une infection, une fois celle-ci traitée et soignée, il y a de bonnes chances que la tendance s’inverse d’elle-même.
La tératospermie peut-elle être liée à des problèmes de santé sous-jacents ?
Nous l’avons vu, la tératospermie peut en effet être causée par des problèmes de santé sous-jacents.
- Une mauvaise hygiène de vie : en plus de la tératospermie, une mauvaise hygiène de vie peut être la source d’un certain nombre de problèmes de santé (diabète, obésité, carences…).
- La tératospermie peut également être le signe d’un problème génétique, une anomalie (minime ou non) de certains gènes ou chromosomes..
- Elle peut également signaler un problème hormonal. Souvent, c’est l’hypophyse (une glande présente au niveau du cerveau) qui est en cause, en sécrétant de trop faible quantité de testostérone. Cela peut être dû à un problème génétique, une tumeur ou une alimentation non adaptée à votre activité physique.
Dans tous les cas, si vous avez le moindre doute, nous vous invitons à consulter un·e professionnel·le de santé.
Comment améliorer la qualité du sperme en cas de tératospermie ?
Nous l’avons évoqué plus haut : l’un des meilleurs moyens pour améliorer la qualité de son sperme en cas de tératospermie, c’est d’adopter de meilleures habitudes de vie. Alors oui, mais par où commencer ?
Pour les plus appliqués, vous pouvez prendre rendez-vous auprès d’un·e diététicien·ne par exemple. Vous pouvez également prendre un abonnement dans une salle de sport, ou adopter des routines sportives à la maison.
Si vous avez du mal à arrêter votre consommation de tabac, d’alcool ou de drogues, n’hésitez pas à vous faire accompagner. De nombreux sites existent pour vous aider dans cette démarche :
- J’arrête de fumer (tabac-info-service.fr)
- Arrêter l’alcool : Comment arrêter de boire – alcoolinfoservice – Alcool Info Service (alcool-info-service.fr)
- Arrêter, comment faire ? – Drogues Info Service (drogues-info-service.fr)
Quelles sont les perspectives pour les couples confrontés à la tératospermie ?
Si, malgré tous vos efforts, vous ne parvenez pas à concevoir naturellement à cause de la tératospermie, ces différentes options pourront vous être proposées :
- Une insémination artificielle : cette alternative peut vous être proposée en fonction de votre âge (et celui de votre partenaire) et si votre tératospermie est “isolée”, c’est-à-dire, si la malformation des spermatozoïdes est le seul obstacle à une grossesse.
- Une fécondation in vitro : la fécondation in vitro peut également vous être proposée dans les cas de tératospermie sévère.
- Bénéficier d’un don de sperme : en France, les couples (homme-femme ou deux femmes) ainsi que les femmes non mariées peuvent bénéficier d’un don de sperme. Le donneur reste anonyme.
- Une adoption : si la procréation médicalement assistée ne fonctionne pas ou ne vous intéresse pas, vous pouvez aussi envisager l’adoption.
Comme nous l’avons vu, la tératospermie est une malformation des spermatozoïdes. Selon les cas, la tératospermie peut représenter un véritable obstacle à la fertilité d’un couple. Si vous essayez d’avoir un enfant depuis un moment sans obtenir de résultats, n’hésitez pas à consulter (vous mais aussi votre partenaire) un·e médecin spécialiste de la fertilité pour rechercher d’éventuels problèmes sous-jacents comme une tératospermie.
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