Alcool et grossesse : quels sont les risques ?

Vous l’avez beaucoup entendu et vous continuerez de l’entendre : consommer de l’alcool pendant la grossesse est une pratique à proscrire. En effet, l’alcool peut provoquer des effets néfastes pour votre santé et celle de votre bébé.

Alcool et grossesse : on vous explique tout.

Alcool et grossesse : de quoi parle-t-on ?

L’alcool peut se retrouver dans différents types de boissons et à différents degrés : le vin, la bière, le champagne, les apéritifs (muscat, porto…), les alcools dits “forts” (vodka, rhum, whisky, etc). On peut aussi en retrouver des traces dans les boissons fermentées comme le kéfir, surtout en fabrication artisanale, ainsi que dans certains plats en sauce. En effet, la cuisson ne garantit pas une évaporation de 100% de l’alcool incorporé au plat.

Il est recommandé de s’abstenir de boire de l’alcool pendant la grossesse, peu importe le terme de la grossesse et peu importe la quantité. Les études scientifiques ne permettent pas aujourd’hui de préciser s’il existe une quantité d’alcool sans risque pour le bébé.

A savoir : les femmes enceintes interrogées lors de l’Enquête nationale périnatale de 2021 ont été 3% à déclarer avoir consommé de l’alcool pendant leur grossesse. Ce chiffre est probablement sous-estimé car il existe un biais de déclaration : sachant que c’est fortement déconseillé, certaines femmes peuvent être amenées à minimiser leur consommation quand elles sont interrogées par un professionnel de santé.

Alcool et grossesse : les risques pour votre santé et celle de votre bébé

L’alcool traverse la barrière placentaire et atteint le fœtus in utero. D’après Santé Publique France, la consommation d’alcool pendant la grossesse est d’ailleurs la première cause de handicap mental, d’origine non génétique, chez l’enfant en France.

L’alcool est donc une molécule dangereuse pour votre santé de manière générale, et tout particulièrement lors de la grossesse car il peut également avoir des conséquences désastreuses sur la santé de votre fœtus.

Les risques pour la santé de la mère

La consommation d’alcool pendant la grossesse est associée à un plus grand risque de : 

• arrêt spontané de grossesse (fausse couche),
• accouchement prématuré.

L’alcool n’est généralement pas la cause première de ces événements mais il se positionne comme l’un des facteurs de risques, au même titre que la consommation de tabac, de drogues, les conditions socio-économiques défavorables…

Vous avez des questions à ce sujet ? N’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8 h à 22 h.

Les risques pour la santé de l’enfant

L’alcool circule dans votre sang et franchit la barrière placentaire. En d’autres termes, votre bébé a le même taux d’alcoolémie que vous. Or, votre foetus n’a ni le même gabarit que vous, ni un foie aussi fonctionnel ! En effet, la différence entre vous et lui c’est que son foie, étant encore en formation durant la période embryonnaire, ne peut assurer une bonne métabolisation de l’alcool. Actuellement, il n’y a aucun seuil établi pour définir la dose à partir de laquelle la consommation d’alcool devient toxique pour le fœtus.

L’alcool est tout d’abord tératogène, c’est-à-dire qu’il peut causer des des malformations chez le fœtus durant le premier trimestre. Il est donc important d’arrêter toute consommation d’alcool dès que vous apprenez que vous êtes enceinte. Si vous avez consommé de l’alcool avant de connaître votre état de grossesse, signalez-le au professionnel qui vous suit. Les échographies de dépistage prévues au cours de la grossesse permettront de vérifier l’absence de malformation chez votre enfant.

L’alcool est aussi neurotoxique. Il peut donc avoir des effets néfastes sur le cerveau du fœtus et ce tout au long de la grossesse. Consommer de l’alcool accroît les risques d’apparition d’un retard mental chez votre enfant. Autrement dit, il pourrait subir des retards d’acquisition du langage, de l’écriture, de la motricité fine, mais aussi une déficience mentale.

Par ailleurs, un enfant ayant été exposé à l’alcool in utero peut aussi être sujet à des troubles du comportement et montrer des signes d’agressivité, d’hyperactivité. Il peut également être atteint de handicaps mentaux et/ou cognitifs tels que la dyslexie, la dyspraxie. On parle de trouble neurodéveloppemental lié à l’alcool (TNDLA).

Le Syndrome d’alcoolisation foetale (SAF) combine malformations et retentissements neurologiques. L’enfant naît avec : 

• des malformations d’organes (cardiopathies, anomalies oculaires, squelettiques…),
• des atteintes neurologiques (retard intellectuel),
• une dysmorphie faciale (lèvre supérieure mince, sillon naso-labial lisse, allongé, effacé, fentes palpébrales raccourcies…), 
• un retard de croissance.

Si tous les enfants exposés à l’alcool ne font pas l’objet d’un SAF, ils peuvent tout de même présenter des séquelles.

Le saviez-vous ? : le 9 septembre est la journée mondiale de sensibilisation du syndrome d’alcoolisation fœtale.

Alcool et grossesse : les recommandation à suivre

Il est vivement conseillé d’éviter la consommation d’alcool pendant votre grossesse, voire idéalement dès la période pré-conceptionnelle, afin d’éviter toute séquelle physique ou neurologique pour votre enfant à venir.  Si vous avez consommé de l’alcool au début de votre grossesse sans savoir que vous étiez enceinte, le centre de référence des agents tératogènes (CRAT) se montre malgré tout rassurant : “l’option « zéro alcool » ne doit pas induire une inquiétude indue chez les femmes qui ont consommé de l’alcool ignorant leur grossesse. Une analyse au cas par cas doit être effectuée afin d’essayer de préciser la réalité d’un risque éventuel (en particulier pour les fortes alcoolisations ponctuelles), et de corriger cette consommation pour le reste de la grossesse”.

Alcool et grossesse : quel accompagnement en cas d’addiction ?

Si vous êtes victime d’une addiction à l’alcool, il est primordial d’en parler à vos professionnels de santé afin de pouvoir vous proposer une prise en charge adéquate. Diminuer votre consommation d’alcool pendant la grossesse est une nécessité. Votre gynécologue, les sages-femmes et les personnes qui vous suivent dans votre grossesse sont là pour vous et pour vous soutenir. En cas de difficultés à arrêter, vous pouvez aussi solliciter l’aide de psychologues. Il existe par ailleurs un numéro d’appel d’urgence, anonyme et non surtaxé, 0 980 980 930, où l’on vous répond de 8 h à 2 h 7j/7. Vous pouvez le retrouver sur le site internet d’Alcool Info service pour plus d’informations.

Pour le bon déroulement de votre grossesse et le bon développement de votre bébé, il est donc important d’éviter de consommer de l’alcool, même en petite quantité.

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