Qu’est-ce que la cholestase gravidique ?

Publié le 22 novembre 2023
Douleurs grossesse
3 minutes

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Le terme “cholestase gravidique” est assez inquiétant, on vous l’accorde. Rassurez-vous, “gravidique” ne signifie pas “grave” mais “lié à la grossesse”. Bien qu’elle puisse entraîner des complications, ce n’est pas systématique et elle est prise en charge !

May fait le point sur le sujet.

Cholestase gravidique : définition et symptômes

La cholestase gravidique, autrement appelée cholestase obstétricale, est une maladie du foie et de la vésicule biliaire, propre à la grossesse. Elle survient généralement à la fin du deuxième trimestre de grossesse et au cours du troisième trimestre de grossesse.

Elle se manifeste par d’importantes démangeaisons, potentiellement localisées davantage sur le ventre, la paume des mains et la plante des pieds, sans lésions dermatologiques. Elles surviennent surtout de façon répétée, en particulier la nuit. Ces signes doivent vous faire consulter le ou la professionnel·le de santé qui suit votre grossesse.

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Quelles sont les causes de la cholestase gravidique ?

La cholestase gravidique est due aux changements hormonaux de grossesse. Pendant ces 9 mois, les hormones se bousculent et peuvent conduire à des changements au niveau du foie et ainsi augmenter le taux d’acides biliaires.

Comment diagnostique-t-on la cholestase gravidique ?

Les médecins et sages-femmes procèdent par un diagnostic d’élimination (c’est-à-dire qu’ils éliminent toutes les causes possibles petit à petit pour arriver à une conclusion on peut voir ça comme un entonnoir). Cette méthode est utilisée pour les pathologies difficiles à diagnostiquer.

Le diagnostic se fait sur prise de sang :

  • Les acides biliaires, mesurés à jeun, sont augmentés en cas de cholestase gravidique.
  • Les transaminases, enzymes du foie, peuvent également être anormalement élevées.

Si aucune autre raison au prurit (démangeaisons) n’est trouvée (maladie dermatologique, autre maladie du foie…) et que le bilan sanguin est évocateur, on conclura alors à une cholestase gravidique.

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Quels sont les risques pour le bébé en cas de cholestase gravidique ?

Malgré le prurit invalidant, la cholestase gravidique ne présente pas de risque pour la future mère.

En revanche, il existe un risque de complications fœtales, en particulier la naissance prématurée spontanée et la mort fœtale in utero. Ces risques sont d’autant plus importants que le taux d’acides biliaires dans le sang est élevé, bien que les mécanismes d’action soient encore peu connus. Dans de rares cas, l’accouchement peut devoir être déclenché.

Ainsi, si les acides biliaires dépassent 100 µmol/L, un déclenchement dès 36 SA pourra être proposé afin de réduire le risque de complications fœtales. Si le taux d’acides biliaires reste bas, on proposera plutôt un déclenchement entre 37 et 40 SA, en fonction de chaque situation.

Comment traite-t-on la cholestase gravidique ?

Avant tout, il faut savoir qu’on ne guérit pas de la cholestase gravidique pendant la grossesse. La seule façon d’en guérir est d’accoucher. Cependant, une prise en charge est évidemment mise en place. Voici à quoi s’attendre :

  • S’assurer du diagnostic : à l’aide d’une prise de sang à jeun le matin pour détecter les taux de sels biliaires dans le sang.
  • S’assurer que la cholestase est bien due à la grossesse (et non un autre problème de foie) : toujours par prise de sang pour vérifier l’absence d’hépatite ou d’infection ainsi que par échographie du foie et des voies biliaires pour s’assurer de l’absence de calculs.
  • Mise en place du traitement médicamenteux par de l’acide ursodésoxycholique : il permet de diminuer l’intensité du prurit et ainsi d’améliorer la qualité de vie sur la fin de la grossesse. Il permet aussi de maintenir les acides biliaires à un taux bas voire négatif, et donc de diminuer les risques liés à la maladie, notamment l’accouchement prématuré.
  • Mise en place d’une surveillance régulière : de la mère (pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de conséquence sur les enzymes du foie) et du fœtus (par échographie et monitoring) ainsi que l’apparition d’autres pathologies plus fréquentes en cas de cholestase (hypertension artérielle ou anomalies des prises de sang par exemple).

Peut-on prévenir la cholestase gravidique ?

La cholestase gravidique ayant une composante héréditaire, il peut être intéressant d’en parler au ou à la professionnel·le qui vous suit si vous avez déjà eu une cholestase à une grossesse précédente ou si la maladie se déclare souvent chez les femmes de votre famille. Ainsi, le gynécologue ou la sage-femme pourra en tenir compte pendant le suivi de grossesse.

Autrement, il n’existe malheureusement pas de moyen de la prévenir.

Y a-t-il une différence entre la cholestase gravidique et la cholestase ?

La cholestase est une diminution d’une fonction hépatique (c’est-à-dire en rapport au foie). Cela peut entraîner plusieurs maladies différentes en dehors de la grossesse qui nécessitent d’être traitées. Tandis que la cholestase gravidique est une pathologie unique, propre à la grossesse.

Est-il possible d’avoir une grossesse normale avec la cholestase gravidique ?

La réponse est oui, il est possible d’avoir une grossesse normale avec cette maladie. Cependant, dès l’apparition des symptômes cités ci-dessus, il est nécessaire de consulter pour traiter rapidement la cholestase gravidique si elle est diagnostiquée. La grossesse sera donc davantage surveillée puisque les complications citées ci-dessus sont risquées pour le fœtus.

La cholestase gravidique est une maladie du foie à prendre au sérieux. Même si les démangeaisons ne paraissent pas être un symptôme inquiétant, il est important d’en parler à son gynécologue ou à sa sage-femme toujours là pour vous écouter et vous rassurer.

Écrit par Andréa Lepage avec les expert·e·s May


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