La fausse couche est un événement qui signe l’expulsion du fœtus et donc la fin prématurée d’une grossesse ayant débuté. Le sujet est souvent évoqué en surface alors qu’elle nécessite à la femme enceinte et au co-parent de faire le deuil d’une grossesse souvent invisible aux yeux des autres. Quelles sont les causes d’une fausse couche, quelles maladies peuvent en augmenter les risques, et quand voir un·e médecin ?
On vous dit tout sur la fausse couche !
Qu’est-ce qu’une fausse couche ? Quels sont les symptômes ?
La fausse couche est l’arrêt spontané d’une grossesse en cours. Une grossesse qui débute dans l’utérus cesse son développement de manière naturelle, jusqu’à l’expulsion du fœtus. Il ne s’agit donc pas d’une maladie, mais d’une réaction du corps à différents facteurs, parfois difficiles à identifiés. Il existe deux types de fausse couche :
La fausse couche précoce
La fausse couche précoce se produit au cours du premier trimestre, c’est-à-dire avant la 14ème semaine d’aménorrhée (ou la 12ème semaine de grossesse). Apparaissant dans les premiers jours de début de grossesse, il arrive qu’elle passe inaperçue et que la perte de sang liée l’expulsion du fœtus soit confondue avec des règles tardives. Les fausses couches précoces concernent un peu plus de 10% des grossesses.
La fausse couche tardive
La fausse couche tardive ne touche que moins d’1% des grossesses, elle est donc bien plus rare. Elle a généralement lieu entre 14 semaine d’aménorrhée et 22 semaines d’aménorrhée (entre le 3ème et le 5ème mois de grossesse). A partir de 22 SA, on ne parle plus de fausse couche tardive mais d’accouchement prématuré.
Les symptômes et les causes de la fausse couche
Il est difficile de se fier aux symptômes de la fausse couche. Certains peuvent être les même que des symptômes de grossesse. Voici une liste des symptômes les plus décrits lors d’une fausse couche :
- Les saignements vaginaux rouges, rosés ou bruns de faible ou de forte abondance qui peuvent être fluides ou sous forme de caillots. Rendez-vous directement aux urgences en cas de saignements trop abondants (une serviette hygiénique toutes les demi-heures) !
- Les douleurs pelviennes : synonymes de contractions utérines, elles s’apparentent aux douleurs ressenties lors des menstruations.
- La disparition franche des symptômes de grossesse tels que la nausée, les vomissements ou les douleurs mammaires.
La cause d’une fausse couche précoce est rarement recherchée. Dans la majorité des cas, elle est le résultat de phénomènes naturels que l’on ne peut pas maîtriser. Dans d’autres cas, une prévention peut potentiellement réduire le risque de survenue de la fausse couche précoce. Voici les causes les plus connues :
- L’anomalie du développement de l’embryon est la première cause de fausse couche. Il s’agit d’une anomalie génétique qui survient au cours des divisions cellulaires. L’embryon est alors non viable et cesse naturellement d’évoluer. Le risque d’anomalies génétiques augmente avec l’âge des parents.
- Le cas particulier de “l’oeuf clair” dans lequel les membranes et le placenta se développent sans qu’un embryon ne se soit formé. Les hormones de la grossesse sont présentes car le test de grossesse est positif et les symptômes de grossesse sont ressentis par la patiente, mais il n’y aura aucune évolution de la grossesse.
- Les facteurs liés à la santé de la mère peuvent avoir une influence sur l’évolution de la grossesse. C’est notamment le cas des infections, des anomalies de l’utérus, du col de l’utérus et des maladies chroniques préexistantes mal équilibrées comme le diabète, les problèmes hormonaux, l’hypothyroïdie et les troubles de la coagulation.
- Les facteurs extérieurs peuvent aussi être à l’origine d’une augmentation des risques de fausse couche. On pense notamment à la consommation de drogues, d’alcool et de tabac. N’hésitez pas à contacter des équipes médicales spécialisées pour vous aider si vous éprouvez des difficultés. Une consommation trop importante de café et de thé peut également avoir un impact sur l’augmentation des risques. Tentez de diminuer leur consommation en prenant un café le matin et une tisane le soir par exemple.
Combien de temps dure une fausse couche ? Comment se déroule-t-elle ?
Certaines femmes vivent une fausse couche sans jamais s’en rendre compte. L’évacuation du fœtus est parfois confondue avec des règles. La durée d’une fausse couche diffère en fonction des femmes et des facteurs (stade de la grossesse, grossesse multiple ou temps nécessaire au corps pour expulser le placenta et le tissu fœtal). Certaines femmes ont des pertes de sang et des crampes durant quelques heures uniquement. Tandis que le saignement vaginal peut être plus abondant et s’estomper au bout de deux semaines chez d’autres.
Une fausse couche peut être spontanée. En cas de fausse couche spontanée, la grossesse se termine d’elle-même et vous pouvez ressentir des contractions utérines et avoir des pertes de sang plus ou moins abondantes. Il est vivement conseillé de consulter un·e médecin, sage-femme ou un·e gynécologue dès que vous observez des saignements et ressentez des douleurs abdominales. La plupart du temps, une échographie pelvienne est recommandée afin de vérifier que la muqueuse utérine est bien vide et que la fausse couche est complète.
Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.
Est-ce que toutes les fausses couches ont les mêmes durées ?
Comme évoqué auparavant, les fausses couches n’ont pas toutes les mêmes durées. Cela dépend de différents facteurs. Une fausse couche peut mettre jusqu’à deux semaines pour s’évacuer naturellement. Si le/la professionnel·le de santé voit à l’échographie que l’utérus est vide, cela signifie que la grossesse est achevée. En revanche, il arrive que la grossesse soit arrêtée mais que l’embryon soit toujours présent à l’échographie : on parle alors de rétention embryonnaire. La fausse couche peut donc prendre un peu plus de temps. Dans ce cas, deux options (nécessitant une prise en charge médicale) peuvent vous être proposées par votre gynécologue ou votre sage-femme :
- Le traitement chirurgical : il consiste en une aspiration endo-utérine de la grossesse. Un tube est introduit dans la cavité utérine pour aspirer les tissus embryonnaires. Ce traitement chirurgical se déroule sous anesthésie locale ou générale dans un bloc opératoire.
- Le traitement médicamenteux par Misoprostol : administré par voie vaginale ou orale, il a pour but de provoquer des contractions utérines et l’expulsion de la grossesse. Un contrôle échographique a lieu une dizaine de jours après afin de s’assurer que la fausse couche a été complète. Si ce n’est pas le cas, l’un des deux traitements peut vous être proposé à nouveau.
Une fausse couche peut-elle causer des problèmes de santé à long terme ?
Une fausse couche ne cause pas de maladies ou de problèmes de santé à long terme. Nombreuses sont celles qui pensent être touchées par des problèmes de fertilité mais rassurez-vous, vous pouvez tout à fait retomber enceinte après une fausse couche car elle n’a aucune conséquence sur les grossesses futures ! Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à consulter un·e professionnel·le de santé qualifié·e (médecin, sage-femme, gynécologue…).
? Dans les rares cas de fausses couches à répétition, il est recommandé consulter un·e médecin qualifié·e afin de rechercher la cause éventuelle (comme une maladie génétique) qui pourrait expliquer cette répétition. Dans cette optique, plusieurs bilans sanguins et examens sont réalisés afin de trouver des réponses et proposer une prise en charge adéquate aux patientes souhaitant tomber enceintes.
La fausse couche n’est pas un événement anodin et il est tout à fait normal que vous ayez besoin de temps pour vous en remettre. Une grossesse arrêtée peut avoir un impact psychologique sur les futurs parents. N’hésitez pas à vous rapprocher de professionnel·le·s de santé afin d’obtenir une prise en charge et vous faire accompagner si vous en ressentez le besoin.
En effet, même si vous n’en étiez qu’au premier trimestre (ou bien plus avancée dans votre grossesse), il se peut que vous et le ou la co-parent vous soyez déjà projeté·e·s dans cette future naissance. La perte du fœtus peut alors être vécue comme un véritable deuil. On parlera de deuil périnatal. Voici quelques ressources pour vous aider à surmonter cette épreuve :
- Entourez-vous de personne à qui vous pouvez vous confier : psychologue, proches, parents, amis…
- Pour parler de cette perte, vous pouvez vous tourner vers des associations comme Agapa, la SPAMA, Naître et vivre ou Petite Emilie.
- Certains comptes sur les réseaux sociaux traitent également de la question et peuvent être d’un grand secours.
- Les podcasts permettent de libérer la parole de ceux et celles qui ont vécu la même perte.
- Vous joindre à un groupe de parole pour partager votre expérience et trouver du soutien auprès de personnes qui ont vécu des expériences similaires.
- Se concentrer sur une activité qui vous fait du bien : du sport, du dessin, du coloriage, du rangement, …
- Lire des livres sur le sujet peut également vous aider dans cette période douloureuse.
Nous l’avons vu, les fausses couches sont des événements douloureux et souvent méconnus qui peuvent affecter les femmes enceintes à n’importe quel stade de la grossesse, généralement caractérisés par des pertes de sang vaginales, des douleurs abdominales et l’expulsion du fœtus. Il est essentiel de consulter un·e médecin ou un·e gynécologue dès l’apparition de signes tels que des saignements, des douleurs, ou des anomalies lors d’une grossesse en cours. Le diagnostic précoce et les traitements adaptés, tels que des échographies, peuvent aider à évaluer les risques et à prendre en charge la situation. Il est également important de comprendre que les fausses couches ne sont pas toujours évitables et peuvent survenir pour diverses raisons, notamment des anomalies génétiques, des problèmes de santé de la femme enceinte, ou des facteurs extérieurs tels que la consommation de substances nocives. Malgré la douleur et le chagrin causés par une fausse couche, il est essentiel de se rappeler que cela ne compromet pas nécessairement la fertilité future et qu’une prise en charge médicale et un soutien psychologique peuvent être bénéfiques pour surmonter cette épreuve.