Comment se passe une grossesse avec endométriose ?

Publié le 22 mars 2023
Déroulé grossesse
Douleurs grossesse
4 minutes

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L’endométriose touche près de 10% des femmes. Cette maladie, longtemps méconnue, concerne pourtant de nombreuses futures mamans. Qu’en est-il de la grossesse lorsque l’on est atteinte d’endométriose ?

On fait le point ! ?

Qu’est-ce que l’endométriose et comment se manifeste-t-elle ?

L’endométriose se caractérise par la présence d’endomètre à l’extérieur de l’utérus. Lors des menstruations, les cellules de l’endomètre migrent de la cavité utérine pour s’implanter sur une des trompes de Fallope, sur un ovaire, dans le muscle de l’utérus (myomètre), sur les ligaments adjacents ou au niveau de l’abdomen.

L’endométriose se manifeste par différents symptômes :

  • une douleur abdominale
  • un trouble de la fertilité
  • une douleur pour uriner ou aller à la selle
  • des dysménorrhées (saignements abondants et douloureux)
  • des dypareunies (douleurs pendant les rapports sexuels)
  • une douleur pelvienne et ligamentaire

Ces symptômes peuvent être difficilement vécus par les patientes car ils ont un impact assez négatif sur la vie personnelle et professionnelle. Cette liste de symptômes n’est pas exhaustive. L’endométriose n’est d’ailleurs pas toujours douloureuse, certaines femmes ne sont donc pas concernées par tous ces symptômes.

Lors de la grossesse, les symptômes de l’endométriose ont tendance à disparaître. Parfois l’effet inverse est constaté, c’est-à-dire l’apparition de symptômes jusqu’à présent jamais ressentis par la femme enceinte. Dans la majorité des cas, les symptômes sont très présents (voire plus intenses) durant le premier trimestre de la grossesse. Cela s’explique par la modification de l’utérus mais aussi par les ligaments qui se détendent. Les nodules de l’endométriose se mobilisent et déclenchent de vives douleurs chez la femme enceinte. Rassurez-vous, grâce à la suspension des cycles menstruels et à l’imprégnation hormonale, une accalmie est observée lors du deuxième et du troisième trimestre de grossesse.

Si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Comment peut-on tomber enceinte lorsqu’on est atteinte d’endométriose ?

Nombreux sont ceux qui pensent que l’endométriose est synonyme d’infertilité, voire même de stérilité. Vous pouvez tout à fait avoir un enfant même si vous êtes concernée par cette maladie. L’infertilité concerne 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose.

Le processus de procréation peut ne pas toujours être aisé pour les femmes qui en sont atteintes. Les professionnel.le.s de santé conseillent aux femmes endométriosiques de ne pas trop attendre avant de concevoir un enfant car l’endométriose ne crée par un environnement favorable à la fécondation. Les étapes de reproduction se trouvent très souvent affectées. La femme peut faire face à des troubles de l’ovulation, des troubles du transport des gamètes ou de l’implantation mais aussi à une perturbation de la rencontre entre l’ovocyte et le spermatozoïde du fait de l’inflammation du liquide péritonéal.

Les relations sexuelles restent le premier moyen pour concevoir un enfant dès que vous êtes en âge de procréer. Néanmoins, leur fréquence peut être limitée du fait des dypareunies ressenties par la femme.

La procréation médicalement assistée (PMA), aussi connue sous le nom d’assistance médicale à la procréation (AMP), est une alternative aux rapports sexuels pour tomber enceinte.

Voici les différentes techniques de procréation médicalement assistée :

L’insémination artificielle

C’est la technique de PMA la plus connue car elle est plus simple et de ce fait, moins coûteuse. On parle d’insémination car le sperme du conjoint (ou du donneur) est recueilli et préparé en laboratoire afin d’être directement injecté dans l’utérus de la femme en période d’ovulation. Pour favoriser le bon fonctionnement de l’insémination, la femme suit généralement un traitement en amont qui stimule l’ovulation et permet d’obtenir des follicules pouvant être fécondés.

La fécondation in vitro (FIV)

Lors de cette technique, la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde est provoquée dans un laboratoire. Une stimulation ovarienne est réalisée à l’aide d’un traitement hormonal très fortement dosé. Les follicules matures sont ensuite prélevés et transmis dans le laboratoire où l’ovule et le sperme sont mis en contact (hors de l’utérus de la femme). Ils sont ensuite injectés 2 à 5 jours après dans l’utérus.

La fécondation in vitro ISCI (injection intra-cytoplasmique)

Dans cet autre type de FIV, on injecte directement le spermatozoïde dans l’ovocyte. Cette injection directe répond, le plus souvent, au problème d’infertilité masculine mais peut être choisie dans le cadre d’une endométriose. Généralement, le spermatozoïde le plus à même de féconder l’ovule est sélectionné.

? Ces techniques de PMA sont à 100% prises en charge par l’Assurance Maladie. Les seules conditions sont : ne pas dépasser 6 inséminations artificielles et 4 fécondations in vitro jusqu’à obtention d’une grossesse échographique et avoir moins de 43 ans.

Y’a-t-il des risques accrus dans le cas d’une grossesse avec endométriose ?

Les fausses couches ou encore l’accouchement prématuré…On entend beaucoup de choses concernant les risques lors d’une grossesse avec endométriose. Mais finalement, quels sont les risques ?

Il n’y a pas de consensus définitif quant au risque de fausse couche spontané chez les femmes endométriosiques. Seule une étude de l’INSERM a observé ce risque, tandis que d’autres études n’ont pas prouvé cette différence. De ce fait, on considère qu’il n’y a pas de risque accru de fausse couche pour les femmes atteintes de cette maladie. De même pour l’accouchement prématuré, selon plusieurs études, les risques ne sont pas plus élevés que pour une autre grossesse.

Parfois ce n’est pas tant la grossesse qui inquiète mais plutôt l’accouchement. Et bien encore une fois, l’accouchement n’est pas plus à risque que pour toute autre grossesse ! L’amélioration de l’endométriose lors de la grossesse permet de ne pas avoir d’augmentation de la douleur au moment des contractions et de la délivrance.

En quoi consiste le suivi de grossesse si on souffre d’endométriose ?

Le suivi de grossesse pour la patiente qui souffre d’endométriose est similaire à celui des autres grossesses. Rassurez-vous, elle fait quand même l’objet d’une attention particulière. Dans les cas de douleurs lors de la grossesse, les examens échographiques de suivi de grossesse effectués par votre médecin généraliste, gynécologue ou votre sage-femme (tels que l’échographie trimestrielle) peuvent être l’occasion de rechercher la source de ces douleurs. Le.la professionnel.le de santé va notamment partir à la recherche du placenta praevia, une anomalie de grossesse plus fréquente chez les femmes atteintes d’endométriose. On retrouve alors un placenta qui prend une position inhabituelle, c’est-à-dire à proximité de l’utérus ou totalement par-dessus.

La très grande majorité des grossesses sous endométriose se déroulent très bien. Le cycle menstruel étant suspendu, la grossesse a même tendance à calmer l’endométriose pour de nombreuses futures mamans. N’hésitez surtout pas à consulter vos professionnel.le.s de santé en cas de douleurs ou de questionnements en rapport avec votre endométriose ! ?


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