Qu’il s’agisse d’une fausse couche précoce ou d’une fausse couche tardive, le fait qu’une autre fausse couche arrive lors de la grossesse suivante est rare mais possible.. Quelles sont les causes des fausses couches à répétition ? Y a-t-il un moyen de les traiter ?
On fait le point ! ?
Fausses couches à répétition : définition
La fausse couche, aussi connue sous le nom d’arrêt naturel de la grossesse, concerne 1 grossesse sur 5. Lorsqu’elle survient une fois, on parle alors de fausse couche isolée. Dans certains cas, il arrive que plusieurs fausses couches se succèdent. On parle alors de fausses couches à répétition. Une fausse couche à répétition est la succession d’au moins 3 fausses couches précoces avant la 14ème semaine d’aménorrhée. Les symptômes de la fausse couche à répétition sont les mêmes que ceux d’une fausse couche isolée. Il s’agit majoritairement de saignements vaginaux (métrorragies) plus ou moins abondants accompagnés, le plus souvent, de douleurs pelviennes.
Quels sont les facteurs de risque et causes de fausses couches à répétition ? Peuvent-elles être héréditaires ?
Plusieurs causes peuvent expliquer les fausses couches à répétition. Elles peuvent être d’origine génétique, anatomique, hormonale, immunologique ou encore infectieuse. Voici quelques exemples des facteurs de risques et des causes les plus courantes :
- Les anomalies chromosomiques : une anomalie accidentelle lors de la fécondation ou portée par l’un des membres du couple peut compliquer la grossesse car elle va entraîner la répétition d’œufs anormaux.
- Les causes utérines : un utérus cloisonné ou bicorne, des synéchies, une endométriose… toutes ces malformations congénitales ou pathologiques peuvent compliquer l’implantation de l’oeuf dans la cavité utérine et entraîner un avortement spontané chez la femme.
- Les causes ovariennes : le SOPK et une réserve ovarienne basse se traduisent souvent par de mauvaises ovulations qui peuvent compromettre le développement de la grossesse.
- Le dérèglement des hormones : une augmentation de la prolactine, un déficit en œstrogène ou en progestérone ou un désordre thyroïdien peuvent être en cause.
- Le compagnon : les spermatozoïdes de l’homme peuvent être la source des fausses couches à répétition, l’homme doit alors passer des examens notamment un spermogramme pour en évaluer la qualité.
- Des anomalies de la coagulation : les femmes atteintes de thrombophilie présentent un risque augmenté de fausses couches.
- Des maladies maternelles : diabète, obésité, lupus…
D’autres facteurs de risque peuvent entrer en jeu comme le stress, l’âge des parents, la consommation de médicaments, drogues, tabac, alcool…
Après combien de pertes de grossesses faut-il consulter ?
Une consultation chez le·la psychologue est vivement recommandée dès la première fausse couche pour peu que vous en ressentiez le besoin ! Il est par ailleurs conseillé de consulter un·e professionnel·le de santé (sage-femme, gynécologue…) après chaque fausse couche afin de s’assurer qu’il n’y a aucune rétention embryonnaire, soit une fausse couche incomplète et donc un embryon toujours visible à l’échographie.
Pour faire état de votre fausse couche, obtenir un diagnostic et une prise en charge adaptée, consultez directement votre médecin dès l’apparition de symptômes. Cela est d’autant plus important s’il s’agit de votre troisième fausse couche successive car un suivi médical particulier vous sera proposé par votre médecin pour tenter de déterminer les causes d’apparition de ces fausse couches.
Comment le diagnostic est-il établi ?
Le diagnostic est établi par des professionnel.le.s de santé. Pour déceler les causes de vos fausses couches à répétition, vous devrez sans doute réaliser de nombreux examens médicaux. Un entretien et un bilan étiologique complet vous seront proposés. L’entretien est réalisé avec un médecin pour évoquer le déroulé des grossesses antérieures, les examens déjà réalisés, les antécédents de pathologies ou encore les antécédents de fausses couches au sein de la famille.
Le bilan étiologique peut, quant à lui, consister en :
- Un caryotype sanguin du couple : l’analyse consiste en une prise de sang pour chaque membre du couple. Le professionnel de santé vérifie que votre nombre de chromosomes correspond à la normale et que ceux-ci ont une composition normale.
- Un bilan hormonal au troisième jour du cycle : il sert avant tout à détecter une anomalie liée à des dérèglements hormonaux.
- Une hystérosalpingographie (ou hystéroscopie), une IRM et/ou une échographie pelvienne avec un spécialiste en gynécologie : grâce à cet examen d’imagerie médicale, le médecin peut observer l’état de la muqueuse utérine, vérifier qu’il n’y a aucune malformation utérine et évaluer la réserve ovarienne.
- Des tests sanguins (TSH, prolactine, glycémie à jeun) : ils visent à identifier la présence d’un diabète, d’un SOPK ou d’une hyperthyroïdie par exemple.
- Un spermogramme et/ou une étude de l’ADN spermatique.
- Un dosage des vitamines B9 et B12 : les risques de fausses couches répétées sont plus élevés chez les femmes qui ont des carences en acide folique et en cobalamine.
Notez qu’il est malheureusement possible qu’aucune cause spécifique ne soit trouvée, même après plusieurs examens.
Si vous avez des questions sur ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.
Quels sont les traitements pour éviter les fausses couches à répétition ?
En fonction des résultats de vos divers examens médicaux, un traitement peut vous être proposé, il variera en fonction de la source des fausses couches multiples.
Lorsqu’il s’agit d’un dérèglement hormonal, un traitement à base d’hormones spécifiques est prescrit à un moment précis du cycle. La chirurgie est, quant à elle, envisageable en cas d’endométriose. En cas d’anomalies génétiques, chromosomiques ou utérines, le diagnostic préimplantatoire et la fécondation in vitro peuvent parfois être proposés. Si aucune cause n’a pu être détectée après la réalisation de plusieurs examens, les femmes peuvent se voir prescrire 75mg d’aspirine dès le début de la grossesse. L’héparine, un anticoagulant, est également parfois prescrit.
Comment gérer émotionnellement les fausses couches à répétition ?
Les fausses couches à répétition pèsent sur la santé mentale et leur effet n’est donc pas à minimiser ou à intérioriser. Dans ce cas particulier, un accompagnement psychologique par un·e professionnel·le de santé est plus que recommandé. Il est important que vous puissiez mettre des mots sur votre ressenti car cela favorise le processus de cicatrisation de la blessure intérieure créée par ces différentes fausses couches. N’hésitez pas à participer à des groupes de parole ou à écrire tout ce que vous ressentez si cela peut vous aider à surmonter le deuil périnatal que vous traversez. Ne restez pas seule, entourez-vous également de vos proches et confiez-vous à eux si vous le souhaitez.
Les fausses couches à répétition ne concernent qu’1 à 2 % des grossesses mais il est nécessaire d’en parler pour être informé·e si la situation se présente. Encore une fois, n’hésitez pas à consulter un·e psychologue spécialisé·e pour vous accompagner dans cette épreuve difficile.