La fausse couche précoce, aussi appelée arrêt naturel précoce de grossesse, touche environ 15 % des grossesses. Apparaissant relativement tôt pendant cette période, elle peut être confondue avec l’apparition de règles. Comment différencier ces deux événements ?
May fait le point ! 😉
Qu’est-ce qu’une fausse couche précoce ?
Une fausse couche est précoce lorsqu’elle survient avant la 14 semaines d’aménorrhées c’est-à-dire durant le premier trimestre d’une grossesse en cours. La grossesse qui a débuté dans l’utérus cesse de se développer de manière naturelle chez la femme enceinte.
Entre 14 et 22 semaines d’aménorrhées, on parle de fausses couches tardives qui sont bien plus rares (dans 1 % des grossesses). Au-delà de 22 SA, on ne parle plus de grossesse arrêtée mais d’accouchement prématuré.
Quels sont les signes d’une fausse couche précoce ?
Les signes de la fausse couche précoce sont particuliers car il est difficile de s’y fier. Ils peuvent être confondus avec des signes de début de grossesse ou de menstruations. Voici une liste de signes couramment décrits lors d’une fausse couche précoce :
- Des saignements vaginaux rouges, bruns ou rosés, plus ou moins abondants qui peuvent être fluides ou sous forme de caillots. Rendez-vous aux urgences en cas d’écoulements de sang trop abondants (utilisation d’une protection hygiénique toutes les demi-heures) !
- Les douleurs pelviennes ou abdominales : elles sont synonymes de contractions utérines. Ces douleurs peuvent s’apparenter aux douleurs de règles. Vous ressentez alors des crampes au niveau du bas ventre. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à consulter le·la professionnel·le qui suit votre grossesse.
Comment faire la différence entre des règles tardives et une fausse couche ?
La fausse couche précoce peut passer inaperçue chez certaines femmes puisqu’elle survient majoritairement dans les premiers jours de la grossesse. Elle est souvent assimilée à un retard de menstruations.
Avant 8 semaines d’aménorrhée, il est difficile de différencier la fausse couche des règles tardives. Après ces 8 SA, la fausse couche est plus facilement détectable, notamment car le retard de règles est plus conséquent :
➡️ La femme a des saignements vaginaux ou des métrorragies (saignements en dehors de sa période de menstruations) qui durent plus longtemps que les règles.
➡️ Ces pertes vaginales passent d’une couleur rouge claire à une couleur rouge foncée. Une expulsion de caillots et de tissus embryonnaires brunâtres est parfois observée, ce qui n’arrive pas lors de menstruations.
➡️ Pour finir, la douleur pelvienne ou abdominale est plus intense que celle des règles lors d’une fausse couche.
Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/ 7 de 8h à 22h.
Quelles peuvent être les causes d’une fausse couche précoce ?
La cause d’une fausse couche précoce est rarement recherchée. Dans la majorité des cas, elle est le résultat de phénomènes naturels que l’on ne peut pas maîtriser. Dans d’autres cas, une prévention peut potentiellement réduire le risque de survenue de la fausse couche précoce. Voici les causes les plus connues :
- L’anomalie du développement de l’embryon est la première cause de fausse couche. Il s’agit d’une anomalie génétique qui survient au cours des divisions cellulaires. L’embryon est alors non viable et cesse naturellement d’évoluer. Le risque d’anomalies génétiques augmente avec l’âge des parents.
- Le cas particulier de “l’œuf clair” dans lequel les membranes et le placenta se développent sans qu’un embryon ne se soit formé. Les hormones de la grossesse sont présentes car le test de grossesse est positif et les symptômes de grossesse sont ressentis par la femme sans qu’elle soit enceinte, il n’y aura donc aucune évolution.
- Les facteurs liés à la santé de la femme enceinte peuvent avoir une influence sur l’évolution de la grossesse. C’est notamment le cas des infections, des anomalies de l’utérus, du col de l’utérus et des maladies chroniques préexistantes mal équilibrées comme le diabète, les problèmes hormonaux, l’hypothyroïdie et les troubles de la coagulation.
- Les facteurs extérieurs peuvent aussi être à l’origine d’une augmentation des risques de fausses couches. On pense notamment à la consommation de drogues, d’alcool et de tabac. N’hésitez pas à contacter des équipes médicales spécialisées pour vous aider si vous éprouvez des difficultés. Une consommation trop importante de café et de thé peut également avoir un impact sur l’augmentation des risques. Tentez de diminuer leur consommation en prenant un café le matin et une tisane le soir par exemple.
? La pratique d’une activité physique et régulière diminue les risques de survenue de fausses couches. Ne vous privez pas de pratiquer un sport si vous le souhaitez et que vous n’avez aucune contre-indication de votre médecin. Si vous n’aimez pas trop le sport, la marche est une alternative pour rester active.
Quand faut-il consulter ?
Les fausses couches peuvent être spontanées. Cela signifie qu’elles se terminent d’elles-mêmes et que vous pouvez ressentir des contractions utérines et saigner de manière plus ou moins abondante. Il est conseillé de consulter un médecin ou un·e gynécologue dès que vous observez des saignements et ressentez une douleur abdominale. Généralement, une échographie pelvienne est recommandée afin de vérifier que l’utérus est bien vide et que la fausse couche est complète.
? On peut vous proposer une échographie endovaginale à la place de l’échographie abdominale pour effectuer le diagnostic. Une sonde est introduite dans votre vagin afin de visualiser l’utérus et les ovaires mais aussi localiser la grossesse afin de la dater et détecter l’absence ou la présence de l’embryon. Cette échographie ne peut se faire sans votre consentement ! Vous pouvez aussi demander à introduire vous-même la sonde d’échographie pour plus de confort.
Si les doutes persistent à la suite de l’échographie, le médecin, la sage-femme ou le gynéco compare l’échographie à l’évolution de l’hormone bêta-hCG grâce à une série de prises de sang qui s’effectuent toutes les 48 heures afin de savoir si la grossesse se poursuit ou non.
Quel traitement après une fausse couche ?
Une grossesse arrêtée peut mettre jusqu’à deux semaines pour s’évacuer naturellement. Si le·la professionnel·le de santé voit à l’échographie que l’utérus est vide, cela signifie que la grossesse est achevée. Toutefois, il arrive que la grossesse soit arrêtée mais que l’embryon soit toujours présent, on parle de rétention embryonnaire. Dans cette optique, deux options de traitement peuvent vous être proposées :
- Un traitement chirurgical qui consiste en une aspiration endo-utérine de la grossesse. Un tube est introduit dans la cavité utérine pour aspirer les tissus embryonnaires. Ce traitement se déroule sous anesthésie locale ou générale dans un bloc opératoire.
- Un traitement médicamenteux par Misoprostol, qui est administré par voie vaginale ou orale afin de provoquer des contractions utérines et évacuer la grossesse. Un contrôle échographique a lieu une dizaine de jours après afin de s’assurer que la fausse couche a été complète. Si ce n’est pas le cas, l’une des deux options peut vous être proposée à nouveau.
? Bon à savoir : après une fausse couche précoce, des questions peuvent émaner concernant votre fertilité. Rassurez-vous, vous n’êtes pas moins fertile après une grossesse arrêtée : une grossesse arrêtée n’a pas de conséquence sur les grossesses futures.
Les idées reçues sur la fausse couche
“L’activité physique augmente le risque de fausses couches”
Faux. Au risque de se répéter, l’activité physique diminue ce risque de grossesse arrêtée. En plus de vous maintenir en forme et de limiter la prise de poids, elle permet de prévenir l’apparition de pathologies, telles que le diabète gestationnel ou la pré-éclampsie ?♀️. Informez-vous auprès de votre professionnel·le de santé afin d’avoir un avis médical et de connaître les contre-indications de certains sports.
“Le sexe augment les risques de grossesses arrêtées”
Faux, encore une fois. L’activité sexuelle n’est en rien responsable d’une fausse couche, avec ou sans pénétration. Votre bébé est suffisamment protégé dans la poche des eaux.
“Oui, mais les orgasmes peuvent augmenter le risque de fausses couches”
Non, c’est faux. Les contractions dues à l’orgasme ne comportent aucun risque pour votre bébé. D’ailleurs, se faire plaisir lorsque vous en avez envie est très bénéfique pour votre corps et votre bien-être alors n’hésitez pas ?.
“La fausse couche peut avoir un impact sur la fertilité”
Faux. On l’a dit plus haut mais il est important de le rappeler : une grossesse arrêtée n’a aucun impact sur votre fertilité. Vous pourrez tout à fait retomber enceinte et espérer avoir un bébé après cet événement. Rassurez-vous.
Bien sûr, si vous avez d’autres questions ou si vous avez des doutes, téléchargez l’application May et n’hésitez pas à questionner notre équipe de sages-femmes disponible 7j / 7 de 8 heures à 22 heures. Elles sont là pour ça !
La fausse couche précoce n’est pas un événement anodin, elle nécessite de faire le deuil d’une projection. N’hésitez pas à vous entourer de votre famille et de vos amis. Si vous ne pouvez pas en parler à votre entourage, des groupes de parole existent pour accompagner les femmes concernées par une grossesse arrêtée. Les professionnel·le·s de santé sont également à votre disposition pour discuter de cet événement plus en profondeur si vous en ressentez le besoin.