La grossesse môlaire n’a malheureusement rien d’une grossesse normale. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène inquiétant, dans la majorité des cas, les femmes touchées se remettent sans séquelle d’une telle grossesse. May fait le point sur cette anomalie.
Qu’est-ce qu’une grossesse môlaire ?
Une grossesse môlaire est une maladie du trophoblaste (le futur placenta qui en début de grossesse forme une couronne autour de l’embryon). A la place d’un placenta et d’un fœtus, se développe ce qu’on appelle une “môle hydatiforme” composée de tissu trophoblastique anormal et éventuellement aussi de tissu embryonnaire anormal.
Ce type de grossesse intervient lorsque la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde ne se fait pas bien avec un mauvais équilibre entre les chromosomes.
Lors d’une grossesse classique, chaque cellule comporte 46 chromosomes (par paire). On compte 22 paires de chromosomes dits classiques et 1 paire de chromosomes sexuels : les fameux XX et XY qui définissent le sexe biologique. La moitié provient de la mère, l’autre du père. C’est différent dans le cas d’une grossesse môlaire. Il existe deux cas de figure:
- La môle hydatiforme complète : tous les chromosomes viennent du père, il n’y en a aucun de la mère (diandrie). Ici, il ne peut pas y avoir d’embryon, seul le trophoblaste se développe
- La môle hydatiforme partielle : la moitié des chromosomes vient de la mère mais il y en a le double du père (triploïdie androgénique). Ici, des tissus embryonnaires se développent provisoirement mais ne sont pas viables
Cette maladie trophoblastique, qu’elle soit complète ou partielle, ne peut malheureusement pas assurer le développement d’une grossesse.
Quels sont les symptômes d’une grossesse môlaire ?
Les symptômes de la grossesse môlaire peuvent se confondre avec les symptômes d’une grossesse classique, ce qui la rend difficilement détectable, voire pas du tout. On retrouve souvent les nausées, les vomissements, la constipation, les douleurs pelviennes…
Cependant, certains signes diffèrent de la grossesse classique puisque, lors d’une grossesse môlaire, le ventre gonfle plus rapidement et des saignements peuvent apparaître. Il est alors nécessaire de consulter un·e médecin.
Comment diagnostique-t-on une grossesse môlaire ?
Le diagnostic d’une grossesse môlaire est posé par un médecin lors d’une consultation de suivi de grossesse ou à la suite de saignements inexpliqués ou de tout autre symptôme inquiétant. Une échographie est d’abord réalisée. Ensuite, il procède à un examen biologique (analyse de sang) dans le but d’étudier le taux de l’hormone bêta-hCG. Le résultat des deux combinés permet de dire s’il s’agit d’une grossesse môlaire ou non .
Même si on ne suspecte pas la grossesse môlaire en tout début de grossesse, elle sera de toute façon identifiée lors de l’échographie du 1er trimestre.
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Quels sont les traitements pour la grossesse môlaire ?
Une fois la grossesse môlaire diagnostiquée, il est nécessaire d’interrompre cette grossesse non viable par aspiration pour vider le contenu de l’utérus. Cette intervention chirurgicale se fait sous anesthésie et n’a aucune incidence sur la fertilité. Il est tout à fait possible d’envisager une nouvelle grossesse par la suite.
Après cette opération, il sera nécessaire de surveiller chaque semaine la diminution du taux de l’hormone de grossesse bêta-hCG dans le sang. Si les résultats sont bons, il n’y a pas besoin de traitement supplémentaire.
Une grossesse môlaire est synonyme de grossesse arrêtée : un événement difficile pour la femme enceinte et son·sa partenaire. Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à vous faire aider. Un accompagnement psychologique peut être bénéfique pour avancer dans cette douloureuse épreuve. Vous pouvez en parler avec un·e psychologue, faire appel à des associations de soutien du deuil périnatal (SPAMA, Naître et vivre…) ou tester des pratiques comme la sophrologie, l’hypnose, la relaxation ou l’acupuncture. En tout cas, écoutez vos besoins et prenez soin de vous ❤️.
Quels sont les risques associés à la grossesse môlaire ?
Le risque associé à la grossesse môlaire est de développer une tumeur trophoblastique. Cette tumeur peut parfois se développer dans l’utérus, voire ailleurs dans le corps à la suite d’une grossesse môlaire.
La tumeur post grossesse môlaire se détecte facilement grâce à la surveillance de l’hormone bêta-hCG. Si, après l’aspiration, son taux stagne ou augmente, il est nécessaire de débuter un traitement contre cette tumeur trophoblastique post môlaire (comme une chimiothérapie ou une radiothérapie, par exemple).
Peut-on prévenir une grossesse môlaire ?
Aujourd’hui, il n’existe pas de moyen de prévenir la grossesse môlaire.
La grossesse môlaire est une grossesse qui n’est pas viable. Bien que le sujet soit inquiétant, il est important de garder en tête que la majorité des femmes concernées en guérissent sans séquelle sur leur fertilité. Au moindre doute, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour une rapide prise en charge.
Écrit par Andréa Lepage avec les expert·e·s May
Photo : Envato