En tant que femme, vous pouvez être confrontée à une grossesse non désirée au cours de votre vie. Comment reconnaître les premiers signes d’une grossesse ? Que faire en cas de grossesse non désirée ? Qui consulter ?
Grossesse non désirée : faisons le point.
Qu’est-ce qu’une grossesse non désirée ?
On parle de grossesse non désirée lorsqu’une femme tombe enceinte sans l’avoir ni planifié ni souhaité. Une grossesse lorsqu’elle n’est pas voulue, peut être particulièrement difficile à vivre, tant sur le plan émotionnel que physique.
Plusieurs facteurs peuvent conduire à une grossesse non désirée, notamment l’échec (ou l’oubli) des moyens de contraception. En effet, les moyens de contraception comme la pilule, le stérilet, ou encore le préservatif – bien que généralement efficaces – ne sont pas infaillibles. D’ailleurs, on ne connaît à ce jour aucun moyen de contraception fiable à 100%.
Que faire en cas de grossesse non désirée ?
Premièrement, sachez que vous n’êtes pas seule. S’il vous est difficile d’aborder le sujet avec vos proches (amis, famille, partenaire), sachez que vos professionnel⸱le⸱s de santé sont là pour répondre à toutes vos questions et vous orienter vers d’autres professionnel⸱le⸱s qualifié⸱e⸱s en cas de besoin. Généralement, la prise en charge d’une grossesse non désirée se déroule en deux grandes étapes.
Confirmer la grossesse
Avant de vous lancer dans des démarches médicales, il faudra bien sûr prendre le temps de confirmer votre grossesse. Les signes de grossesse ne sont pas toujours fiables et peuvent parfois indiquer autre chose (un retard de menstruations de quelques jours peut par exemple s’expliquer par un retard d’ovulation dû à une période stressante dans certains cas).
Deux méthodes existent pour confirmer une grossesse :
- Les tests urinaires : disponibles en pharmacie et grande surface, ces tests sont simples et rapides. Ils détectent la présence de l’hormone bêta-hCG, produite par le corps uniquement au cours de la grossesse.
- La prise de sang : réalisée en laboratoire, elle mesure le taux de l’hormone bêta-hCG présente dans le sang et permet de confirmer une grossesse avec une grande précision, souvent dès les premiers jours de retard des règles. Généralement, la prise de sang vient confirmer les résultats du test urinaire.
Décider de la suite
Une fois que la grossesse est confirmée, il vous faudra prendre une décision afin de choisir si vous souhaitez la poursuivre ou l’interrompre. Il s’agit d’un choix qui vous revient entièrement, sans influence ni culpabilité. Quoi que vous décidiez, le corps médical vous soutiendra. N’hésitez pas à vous faire accompagner par des proches de confiance ou des professionnel⸱le⸱s de santé bienveillant⸱e⸱s.
Comment se déroule une interruption volontaire de grossesse (IVG) ?
Lorsque la grossesse est confirmée et non désirée, si vous le souhaitez, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) peut être envisagée. En France, elle est autorisée jusqu’à la fin de la 14ème semaine de grossesse soit 16 semaines d’aménorrhée. Deux types d’IVG existent :
- L’IVG médicamenteuse : réalisée jusqu’à la 7ème semaine de grossesse (ou 9 SA), elle implique la prise de médicaments qui provoquent des contractions utérines entraînant des saignements et l’expulsion de l’embryon. Cette méthode est souvent choisie pour sa simplicité et peut être effectuée à domicile ou sous supervision médicale.
- L’IVG chirurgicale : pratiquée jusqu’à la 14ème semaine de grossesse (16 SA), elle se déroule en milieu hospitalier. Elle consiste à aspirer l’embryon à travers le col de l’utérus, sous anesthésie locale ou générale. Cette méthode est rapide et généralement sans complications.
Pour pouvoir avoir accès à une IVG, il vous faudra consulter votre gynécologue, sage-femme, ou vous rendre dans un centre de planning familial pour discuter des options qui s’offrent à vous ainsi que des potentiels effets secondaires de l’IVG (comme des saignements). C’est également l’occasion pour vos professionnel⸱le⸱s de santé de vous proposer un accompagnement psychologique et de mettre en place un rendez-vous de suivi post-IVG.
Bon à savoir : vos professionnel⸱le⸱s de santé sont là pour répondre à vos questions, vous accompagner dans vos choix et vous soutenir tout au long de ce parcours. Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec le discours ou la pratique de votre professionnel⸱le de santé actuel⸱le, n’hésitez pas à vous adresser à un⸱e autre professionnel⸱le. Une grossesse non désirée est souvent difficile à vivre, vous avez besoin de tout le soutien et de toute la bienveillance possible.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Que faire si l’on souhaite poursuivre la grossesse ?
Dans le cas où vous décidez de poursuivre votre grossesse, vous allez pouvoir débuter le suivi de grossesse de votre premier trimestre. C’est-à-dire :
- Vers 8 semaines d’aménorrhées (SA) : l’échographie précoce(notez que cette dernière n’est pas obligatoire).
- Entre 11 et 13 SA + 6 jours : l’échographie du premier trimestre, qui permettra de dater le début de la grossesse, d’identifier une potentielle grossesse gémellaire et de dépister d’éventuels risques de complication comme une malformation ou une trisomie 21 (mesure de la clarté nucale confirmée par une prise de sang).
- Avant 14 SA : le premier rendez-vous de suivi de grossesse et bilan prénatal de prévention (alimentation, alcool, tabac, addiction…).
En plus de ces premiers examens, vous aurez également la possibilité d’avoir une aide psychologique, si vous en ressentez le besoin. N’hésitez pas à en informer votre professionnel⸱le de santé.
Comment éviter les grossesses non désirées ?
Le meilleur moyen d’éviter une grossesse non désirée est d’avoir recours à un moyen de contraception lors de vos rapports sexuels. Or, nous l’avons vu plus haut, nous ne connaissons à ce jour aucun contraceptif pleinement infaillible. Aussi, nous vous recommandons de consulter votre médecin ou sage-femme pour trouver ensemble le moyen contraceptif le plus efficace pour vous et adapté à votre situation.
Pour vous donner une idée, l’indice de Pearl évalue l’efficacité d’une méthode contraceptive en mesurant le nombre de grossesses non planifiées chez 100 femmes utilisant la même méthode contraceptive et compare le résultat avec ceux obtenus lors d’une utilisation optimale de cette même méthode (donc sans oublis ou mauvaise utilisation). Soit l’efficacité pratique en comparaison de l’efficacité théorique. Voici le tableau publié sur le site de l’Assurance maladie.
Les contraceptifs hormonaux, comme la pilule, sont très populaires. Ils fonctionnent en empêchant l’ovulation et en modifiant la muqueuse de l’utérus pour éviter la nidation. Bien que la pilule ait un indice de Pearl très bas, son efficacité pratique dépend de la régularité de sa prise.
Le stérilet, ou DIU, est l’un des contraceptifs les plus efficaces avec un indice de Pearl proche de zéro. Il est aujourd’hui le contraceptif le plus utilisé par les françaises. Il peut être hormonal ou au cuivre et est inséré dans l’utérus par un⸱e gynécologue ou un⸱e sage-femme. Le stérilet au cuivre, par exemple, empêche la fécondation en libérant des ions cuivre toxiques pour les spermatozoïdes et modifie la muqueuse utérine pour prévenir la nidation de l’embryon.
Pour celles qui préfèrent éviter les hormones, les méthodes mécaniques comme le préservatif masculin ou féminin représentent une bonne alternative. Bien qu’elles soient moins fiables que le stérilet, ces méthodes présentent l’avantage de protéger également contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Il est souvent recommandé de les associer à des spermicides pour augmenter leur efficacité.
De nombreuses femmes sont ou ont été confrontées à une grossesse non désirée au cours de leur vie. Il peut s’agir d’un moment difficile à vivre d’un point de vue émotionnel, c’est pourquoi nous vous recommandons de vous entourer le plus possible en vous appuyant sur des proches de confiance ainsi que sur des professionnel⸱le⸱s de santé à votre écoute.
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