La mononucléose est souvent surnommée la maladie du baiser. Un nom charmant certes, mais ne vous y trompez pas : la mononucléose reste une infection virale. Comme toutes les infections, elle peut susciter quelques inquiétudes pour une femme enceinte. Symptômes, complications, transmission, traitement…
On fait le point sur la mononucléose pendant la grossesse.
Qu’est-ce que la mononucléose ?
La mononucléose est une infection virale fréquente, surtout chez les adolescents et les jeunes adultes. Elle est principalement causée par le virus d’Epstein-Barr, mais peut parfois être due à d’autres virus. Cette infection est caractérisée par un “syndrome mononucléosique”, soit une augmentation significative de certains types de globules blancs dans le sang.
Transmission de la mononucléose
La mononucléose se transmet principalement par la salive, d’où son surnom de “maladie du baiser”. En effet, le virus peut être transmis par :
- un baiser,
- le partage de verres ou d’ustensiles (comme des couverts),
- des gouttelettes respiratoires (postillons, toux), bien que cela soit moins commun.
Il est important de noter que le virus peut également être transmis par des personnes asymptomatiques, c’est-à-dire celles qui ne présentent pas de symptômes mais qui sont quand même porteuses du virus.
Les symptômes de la mononucléose
Les symptômes de la mononucléose peuvent varier d’une personne à l’autre, mais voici les plus fréquents :
- Une fatigue intense : la fatigue est souvent le premier et le plus persistant des symptômes.
- De la fièvre : habituellement modérée la fièvre peut aussi être élevée.
- Une angine : rougeur et douleur de la gorge, au niveau des amygdales (situées au fond de la gorge, elles jouent un rôle important dans notre défense immunitaire).
- Des ganglions lymphatiques enflés : surtout autour du cou (les ganglions sont de petits organes répartis dans tout le corps, ils jouent également un rôle dans la défense immunitaire).
La majorité des symptômes disparaissent en quelques semaines, mais la fatigue peut persister plusieurs mois. Bien que la mononucléose soit généralement bénigne, dans de rares cas, elle peut entraîner des complications comme une splénomégalie (augmentation de la taille de la rate) ou, rarement, des problèmes hépatiques (de foie).
Mononucléose enceinte : quels risques pour la mère et le bébé ?
La mononucléose, même pendant la grossesse, reste généralement bénigne et ne présente pas significativement plus de risques, si ce n’est concernant la fièvre. Bien entendu, si vous pensez avoir la mononucléose, ou toute autre infection/maladie, il est important de consulter la personne qui suit votre grossesse afin de limiter les risques de complications.
Les risques pour la mère
La contraction de la mononucléose pendant la grossesse nécessite une attention particulière en raison des modifications immunitaires et physiologiques chez la femme enceinte. Pendant la grossesse, le système immunitaire est modifié, à cause des nombreux bouleversements hormonaux, ce qui peut augmenter le risque de complications et le rend plus sensible aux infections.
La mononucléose chez la femme enceinte peut donc se manifester de manière plus intense et ainsi être plus difficile à gérer. Notez également que certains symptômes peuvent venir se cumuler avec certains effets secondaires des changements hormonaux qui ont lieu en ce moment dans votre corps :
- La fatigue : symptôme typique de la mononucléose, mais également de la grossesse.
- L’angine : elle peut venir compliquer votre quotidien, surtout si vous êtes sujette aux nausées durant la grossesse.
Pas d’inquiétude cela étant : rappelez-vous, une mononucléose (même pendant la grossesse) reste généralement bénigne, surtout si elle fait l’objet d’un suivi médical adapté. En cas de symptômes inhabituels, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou sage-femme.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Les risques pour le fœtus
Selon les études actuelles, la mononucléose n’est généralement pas associée à des complications fœtales directes (la mère ne transmet pas directement la mononucléose au bébé). Cependant, les effets de la fièvre peuvent affecter le fœtus. C’est pourquoi toute fièvre pendant la grossesse doit faire l’objet d’une consultation médicale rapide. Pour rappel : on parle de fièvre à partir de 38,0°C.
Diagnostic de la mononucléose pendant la grossesse
Chez les femmes enceintes, le diagnostic de cette maladie peut être un peu plus complexe en raison des changements immunitaires et physiologiques inhérents à la grossesse provoquant des symptômes proches de ceux de cette infection virale.
Le diagnostic de la mononucléose se fait principalement par une prise de sang. Voici les tests spécifiques comme le test de détection des anticorps. Il recherche les anticorps spécifiques au virus Epstein-Barr. Il permet de distinguer une infection récente et une exposition antérieure au virus.
Traitement de la mononucléose chez la femme enceinte
Il n’y a pas de traitement spécifique à la mononucléose, que ce soit pendant la grossesse ou en dehors. La maladie du baiser est généralement traitée de manière symptomatique. C’est-à-dire que l’on va chercher à soulager les symptômes en attendant que l’infection passe d’elle-même. Votre professionnel·le de santé vous recommandera donc de faire attention aux points suivants.
- Le repos : la mononucléose provoque souvent une fatigue intense (encore plus chez la femme enceinte), il est donc recommandé de diminuer ses activités quotidiennes et de se reposer autant que possible.
- L’hydratation : boire suffisamment d’eau aide l’organisme à combattre l’infection et à réduire le risque de déshydratation, surtout en cas de fièvre.
- La gestion de la fièvre : en cas de fièvre ou de douleurs, le paracétamol est souvent conseillé car il est sûr pendant la grossesse. Il est important d’éviter l’aspirine ou d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), sauf indication de votre professionnel·le de santé.
- Le suivi médical : les suivis avec votre médecin sont essentiels pour surveiller l’évolution de la maladie et prévenir les complications.
En cas de doute ou de symptômes persistants, n’hésitez pas à consulter de nouveau.
Prévention de la mononucléose pendant la grossesse
On dit toujours qu’il vaut mieux prévenir que guérir : voici donc quelques conseils pour prévenir la mononucléose.
- Éviter le partage d’objets se mettant à la bouche : le virus d’Epstein-Barr, responsable de la mononucléose, se transmet principalement par la salive. C’est pourquoi il vaut mieux éviter de partager des couverts, des verres, des brosses à dents…
- Se laver les mains régulièrement : permet d’éviter la propagation des infections, y compris de la mononucléose. En rentrant des transports en commun, avant et après le repas, après avoir toussé ou éternué… Cela préviendra la mononucléose, mais pas que.
- Limiter les contacts étroits : si votre partenaire ou une personne de votre entourage a la mononucléose, mieux vaut limiter les contacts étroits comme les baisers.
- Consulter régulièrement votre médecin ou sage-femme : les visites prénatales régulières permettent de surveiller votre santé et celle de votre bébé. N’hésitez pas à en informer votre professionnel·le si vous pensez avoir été exposée au virus ou si vous présentez des symptômes tels qu’une fatigue intense, de la fièvre, des ganglions enflés ou un mal de gorge.
- Adopter une alimentation équilibrée et rester hydratée : une bonne nutrition et une hydratation suffisante sont essentielles pour soutenir votre système immunitaire.
- Se reposer le plus possible : la grossesse entraîne de gros bouleversements dans votre corps. En vous reposant suffisamment, vous aiderez votre corps à maintenir un système immunitaire fort. Si vous n’êtes pas encore en congé maternité, n’hésitez pas à demander des aménagements d’horaires ou du télétravail.
La mononucléose pendant la grossesse est donc généralement bénigne. En revanche, elle demande tout de même une certaine vigilance afin de limiter tous risques de complication, notamment en cas de fièvre. Comme toujours, en cas de doutes, d’inquiétude ou de symptômes inhabituels, n’hésitez pas à consulter rapidement votre médecin/sage-femme.
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