Tout savoir sur la nidation de l’embryon

Publié le 7 novembre 2023
Développement du fœtus
5 minutes

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Grande étape de la grossesse, la nidation reste, encore aujourd’hui, assez méconnue du grand public. Qu’est-ce que c’est, à quoi sert-elle…?

On vous explique tout !

Qu’est-ce que la nidation de l’embryon ?

Il était une fois dans la fascinante histoire de la grossesse : la nidation de l’embryon. Quand le spermatozoïde rencontre l’ovule, un petit paquet de cellules se forme et migre le long des trompes pour s’implanter dans l’utérus puis s’installer dans l’endomètre. C’est ce qu’on appelle la nidation.

L’endomètre, c’est le tapis de muqueuse très vascularisée qui se forme puis s’épaissit chaque mois dans votre utérus pour accueillir un potentiel embryon.

Cette nidation provoque souvent de légers saignements en début de grossesse, ce sont les “saignements de nidation” : le futur placenta vient s’accrocher aux vaisseaux de l’endomètre grâce à de petits prolongements qui grignote l’endomètre, un peu à la manière d’un scratch.

Quand se produit la nidation ?

Comme nous l’avons vu ensemble, la fécondation se produit quand le spermatozoïde, qui a réussi à remonter les trompes, rencontre l’ovocyte. L’œuf devient alors “blastocyste” et va migrer pendant environ une semaine jusqu’à l’endomètre où il s’implantera. Dans ce même temps, le fameux petit paquet de cellules ne cesse de se diviser.

Le processus de nidation a donc lieu environ une semaine après l’ovulation, soit à 3 semaines d’aménorrhée. L’œuf se divise alors en deux parties distinctes : celle qui deviendra l’embryon et celle qui deviendra le placenta.

À l’échographie on ne voit pas encore grand chose, si ce n’est une petite bulle : c’est le sac gestationnel qui va contenir bientôt l’embryon.

Quels sont les symptômes de la nidation embryonnaire ?

Il n’est pas rare que la nidation entraîne de légers saignements vaginaux au moment de l’implantation. Ces saignements de nidation peuvent être plus ou moins réguliers, ce qui les rend difficilement différenciables des menstruations (c’est encore plus vrai pour les femmes dont le cycle est irrégulier ou qui viennent d’arrêter la pilule).

Si l’arrêt des règles est un bon indicateur de grossesse, le fait de saigner ne garantit donc pas l’absence de grossesse. Pour trancher, mieux vaut réaliser un test 15 jours après la date d’ovulation.

De façon générale, d’autres symptômes peuvent indiquer un début de grossesse et donc une nidation, ils se ressentent en général vers la fin du premier mois de grossesse (ou tout de suite après le rapport fécondant, ces symptômes et leur ressenti varient d’une femme à l’autre) :

  • un retard de règle (c’est souvent ce “petit” détail qui met la puce à l’oreille),
  • une augmentation de la quantité de pertes blanches : sous l’effet des hormones hCG (qui se développent lors d’une grossesse), la muqueuse vaginale se renouvelle plus vite, augmentant la quantité de perte blanche,
  • des envies d’uriner très fréquentes,
  • une sensation de tension dans les seins (gonflement et/ou douleur),
  • des problèmes digestifs (diarrhée, constipation, aigreur d’estomac, ballonnements),
  • de l’acné (causée par la forte production d’œstrogènes et de progestérone),
  • une grande fatigue, voire de la somnolence (en particulier après les repas),
  • des nausées et des vomissements (surtout lors du réveil),
  • une aversion marquée pour certaines odeurs ou aliments,
  • des fringales ou une perte d’appétit,
  • une prise ou une perte de poids marquée…

❗La plupart de ces symptômes peuvent également être associés au cycle menstruel, seuls des tests fiables et/ou une prise de sang sont à même de déterminer précisément si une grossesse a démarré.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Quels sont les taux de réussite de la nidation après une FIV ?

Dans le cas d’une FIV, les spermatozoïdes sont directement mis au contact des ovocytes en laboratoire, puis l’embryon est déposé dans la cavité utérine. Cette technique ne garantit malheureusement pas pour autant la nidation.

Dans son rapport national le plus récent, l’Agence de la Biomédecine a publié les résultats d’évaluations de 2017/2018 des centres d’assistance médicale à la procréation pratiquant la FIV en France. La moyenne nationale du taux d’accouchement après un transfert d’embryon frais ou congelé est de 28,4 %.gif SEO

Comment confirmer le début de la grossesse ?

Si les symptômes énoncés plus haut sont de bons indices, ils ne peuvent pas constituer une confirmation de grossesse à eux seuls. Une telle confirmation passe par des tests médicaux (qui permettent également de vérifier que tout se déroule au mieux pour vous et votre potentiel futur bébé).

Si vous remarquez un retard de règles, vous pouvez dans un premier temps faire un test de grossesse urinaire, disponible en vente libre en pharmacies, épiceries, supermarchés…

Ce test doit être réalisé de préférence avec les premières urines du matin, après la date initiale prévue des règles.

Il décèlera la présence de bêta-hCG, une hormone qui apparaît une dizaine de jours après la fécondation de l’ovule (l’hormone de grossesse par excellence qui assure durant 3 mois la sécrétion d’œstrogènes et de progestérone). Un test réalisé trop tôt risque de ne pas être fiable.

Si le test est positif, consultez votre médecin. Une prise de sang pourra confirmer ou infirmer le résultat du test urinaire. Votre médecin pourra également vous prescrire une échographie de datation.

Cette échographie n’est pas nécessaire pour toutes les femmes. Elle est plutôt destinée aux femmes :

  • N’ayant pas des cycles réguliers (qui ne valident donc pas le présupposé selon lequel la grossesse commence 14 jours après le premier jours des dernières règles ), ce qui crée un décalage sur la date estimée du début de la grossesse .
  • Ayant des antécédents de grossesse extra utérine pour vérifier que l’embryon s’est implanté au bon endroit.
  • Ayant des antécédents de fausse couche.

Elle permet de voir le sac gestationnel (ou les sacs) et éventuellement de découvrir la présence d’un hématome ou d’un décollement. L’hématome ou le décollement ne mettent pas forcément la grossesse en péril, mais il est important d’être suivie par un·e professionnel·le.

Quelles complications peuvent survenir lors de la nidation ?

Il se peut que la nidation ne se fasse pas, ou mal, ce qui entraînera alors un arrêt spontané de grossesse, communément appelée “fausse couche” (bien que ce terme soit peu approprié !).

Une autre complication de la nidation est la grossesse extra-utérine (GEU). On compte environ 16 000 cas par an, soit 2 % des grossesses. Lors d’une GEU, la nidation de l’œuf se fait en dehors de la cavité utérine : le plus souvent, il se loge dans l’une des trompes de Fallope.

Une grossesse extra-utérine ne peut pas aboutir et donner un enfant viable. Elle doit obligatoirement s’arrêter, que ce soit spontanément, médicalement ou chirurgicalement.

Une grossesse extra-utérine est parfois difficile à identifier au début de la grossesse : une femme faisant une GEU peut très bien être asymptomatique, ou bien, ses symptômes ressemblent à ceux d’une grossesse “normale”.

En revanche, certaines des femmes atteintes d’une GEU peuvent ressentir des douleurs abdominales (diffuses dans le bas du ventre ou localisées en bas à droite/gauche) ou et des saignements bruns voir noirâtres.

Une GEU peut aboutir à une rupture de la trompe si elle n’est pas identifiée rapidement. Il s’agit d’une hémorragie interne, urgence vitale, qui nécessite d’être prise en charge médicalement rapidement aux urgences gynécologiques.

Les symptômes associés peuvent être un malaise (avec ou sans perte de connaissance), de violentes douleurs abdominales, des vomissements, une douleur irradiant dans les épaules…

Les saignements extériorisés, en revanche, ne sont pas nécessairement le signe d’une rupture de la trompe ou d’une hémorragie interne.

Il est donc important de consulter un·e professionnel·le de santé dès vos premiers doutes concernant une potentielle grossesse, afin d’éliminer tout risque.

La nidation fait donc partie des toutes premières étapes d’une grossesse. Et quelle étape ! L’utérus devient le nid nécessaire au développement d’un futur bébé ! Et ce n’est que le début de tout ce que votre corps réalisera durant ces 9 mois.

Écrit par Sonia Monot avec les expert.e.s May.

Photo : ©Lazaro Rodriguez Jr, Pexels


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