Déroulé grossesse
–
Depuis que vous êtes enceinte, vous avez pu entendre le mot “percentile”… Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Derrière ce mot mystérieux se cache un ensemble de valeurs permettant, notamment, d’évaluer les mesures de plusieurs parties du corps de votre bébé pour déterminer si elles sont bien dans les normes.
Dans cet article, May vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir sur le percentile de croissance ⬇️.
Qu’est-ce qu’un percentile dans le contexte de la grossesse ?
Quand on parle de percentiles, on parle de l’ensemble des valeurs possibles d’une mesure donnée pour 100 bébés du même terme. Cette estimation permet alors d’établir une statistique et ainsi de situer la mesure effectuée par rapport aux autres. C’est comme ça que l’on détermine si cette donnée est “dans la moyenne”.
Il existe donc des percentiles pour la mesure du périmètre crânien, du cervelet, du fémur… et aussi (et surtout, parce que c’est ce qui vous intéresse le plus) pour l’estimation de poids fœtal.
Les courbes qui définissent les percentiles sont déterminées à partir de populations de référence. Il existe des courbes prénatales et postnatales qui permettent de déterminer si le poids (ou l’estimation de poids) du bébé est dans les normes.
Comment le percentile est-il utilisé pour évaluer la croissance fœtale ?
Les percentiles sont représentés sur un tableau : ils vont de 0 à 100.
Une fois que le·la professionnel·le de santé a effectué plusieurs mesures du fœtus (détaillées ci-dessous) et obtenu un résultat d’estimation de poids fœtal, il va le faire correspondre à un percentile qui lui permet par la suite de savoir si son évolution est normale.
On considère que le fœtus a une estimation de poids adaptée pour son âge gestationnel quand celle-ci se situe entre le 10e et le 90e percentile.
Lorsque le poids d’un fœtus est estimé supérieur au 90e percentile, on parle de fœtus gros pour l’âge gestationnel (GAG) ou de suspicion de macrosomie (un poids de naissance supérieur à 4 kilos à terme pouvant entraîner des complications à la fois pour la mère et pour le bébé).
Lorsque le poids est estimé inférieur au 10e percentile, on parle de fœtus petit pour l’âge gestationnel (PAG). La majorité de ces fœtus est en bonne santé, on dit qu’ils sont simplement “constitutionnellement petits”.
On parle de retard de croissance intra-utérin (RCIU) pour les fœtus estimés très petits (inférieurs au 3ème percentile) ou pour les PAG présentant des signes de restriction de croissance (anomalies du doppler ombilical ou ralentissement de la croissance).
Vous avez d’autres questions ? Téléchargez l’application May, une équipe de sages-femmes est disponible 7 j / 7 de 8 heures à 22 heures pour vous répondre.
Comment détermine-t-on les percentiles lors de l’échographie ?
On obtient les mesures du fœtus grâce aux mesures :
- Du périmètre crânien.
- Du périmètre abdominal.
- De la longueur fémorale.
Avec ces mesures, un algorithme calcule l’estimation de poids fœtal.
Ensuite, cette estimation de poids fœtal (EPF) est placée sur les courbes de référence pour obtenir le percentile correspondant. Ainsi, pour exemple : un bébé dans le 50ème percentile se situe pile dans la moyenne de référence.
Que faire si mon fœtus est dans un percentile faible ou élevé ?
Si le fœtus se situe dans un percentile faible ou élevé, les protocoles sont différents :
👉 Pour les PAG (petit pour l’âge gestationnel donc inférieur au 10e percentile) : cela nécessite la mise en place d’une surveillance particulière avec des échographies et un monitoring réguliers dans le but de surveiller la croissance et le bien-être fœtal. Un déclenchement peut être nécessaire si le·la professionnel·le constate une cassure de la courbe de croissance ou des signes que le bébé se porte moins bien.
👉 Pour les GAG (gros pour l’âge gestationnel donc supérieur au 90e percentile) : s’il y a un diabète gestationnel, une échographie de croissance sera faite vers la 36ème semaine d’aménorrhée et il est possible que les professionnel·les vous proposent un déclenchement.
Quelles sont les implications d’un changement de percentile entre les consultations ?
L’estimation de poids, comme son nom l’indique, reste une estimation entre 10 et 20 % de marge d’erreur. Il est donc possible que le percentile diffère un peu selon les rendez-vous médicaux.
Si l’échographiste constate un changement drastique entre l’échographie du deuxième trimestre et l’échographie du troisième trimestre (par exemple, il passe du 80ème au 20ème), il est possible qu’il·elle demande de réaliser une échographie de contrôle à 36 semaines d’aménorrhées afin de vérifier qu’il n’y a pas de retard de croissance intra-utérin.
💡 Les estimations de poids sont plus fiables si elles sont toujours faites par le·la même échographiste puisqu’il·elle aura la même façon de mesurer à chaque rendez-vous. Ajoutons également que le fœtus n’a pas forcément une croissance totalement linéaire.
Quel rôle la nutrition joue-t-elle dans les percentiles de croissance fœtale ?
Bien que de nombreux autres facteurs entrent en jeu (comme le tabac, le stress, un âge avancé, l’hérédité…), la nutrition de la mère peut avoir un impact sur la croissance du fœtus. En effet, le cordon ombilical relie la mère et son bébé indispensable pour le nourrir et garantir son bon développement.
👉 Pour les PAG (petit pour l’âge gestationnel) : la nutrition peut agir sur sa croissance en cas de dénutrition de la mère. L’Assurance maladie recommande un apport d’au moins 1600 kcal/j.
👉 Pour les suspicions de macrosomie (un poids de naissance supérieur à 4 kilos à terme) : un diabète gestationnel ainsi qu’une alimentation grasse et sucrée peuvent en être la cause.
Ce n’est pas toujours facile, nous le savons, mais pendant la grossesse il est recommandé de surveiller encore plus votre alimentation qu’en temps normal – en limitant au maximum le sucre et le gras – , mais aussi de maintenir, si possible, une activité physique régulière.
À quelle fréquence doit-on surveiller les percentiles de croissance pendant la grossesse ?
Les mesures sont faites à toutes les échographies de grossesse. Pour vous y retrouver, voici un petit récapitulatif :
La première échographie
C’est à ce rendez-vous médical que l’on date la grossesse. Ensuite, le·la professionnel·le vérifie l’anatomie du fœtus et sa bonne vitalité. Enfin, on mesure l’épaisseur de la nuque du fœtus afin de vérifier qu’il n’y ait pas d’anomalies chromosomiques comme la trisomie 21.
La deuxième échographie
C’est le moment où l’on observe bien le bébé. En effet, c’est une échographie au cours de laquelle votre bébé nage dans une grande quantité de liquide amniotique par rapport à son volume, ce qui permet de bien visualiser son corps (il n’est pas collé aux parois et le liquide amniotique permet une meilleure transmission des ondes de l’appareil d’échographie).
On compare les mesures à l’âge gestationnel estimé : si c’est dans les normes, pas de contrôle supplémentaire. Cela vaut aussi pour la troisième échographie dont on parle ci-dessous.
La troisième échographie
Cette échographie sert à vérifier que le bébé a bien grandi, bien que l’on vérifie à nouveau toute son anatomie et sa vitalité. A ce terme, il pèse environ 2 kilos et mesure autour de 40 cm de la tête aux fesses.
Après la naissance de votre enfant, sa croissance est encore suivie par un·e professionnel·le de santé. Vous pourrez suivre la courbe directement sur son carnet de santé, d’où l’importance de toujours l’avoir sur vous au moment des consultations 😉.
Écrit par Andréa Lepage avec les expert·e·s May.
–
Photo : sofiiashunkina
