La perte des eaux, est-ce comme dans les films ?

Publié le 16 novembre 2023
Préparation à l'accouchement
6 minutes

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C’est l’heure de vous révéler un petit secret : la perte des eaux (comme pour beaucoup d’autres choses liées à la grossesse et l’accouchement ?), ça ne se passe pratiquement jamais comme dans les films !

On vous explique tout !

En quoi consiste la perte des eaux chez la femme enceinte ?

Si on commençait par le commencement ? Avant d’être “perdues”, ces “eaux” (à savoir le liquide amniotique dans lequel le fœtus baigne tout au long de son développement in utero) sont contenues dans ce qu’on appelle la poche des eaux.

La poche des eaux, c’est un peu comme une super barrière de protection naturelle : elle permet de garder le bébé bien au chaud et à l’abri dans le liquide amniotique. Ce dernier a de nombreuses vertues :

  • Il permet la formation des organes.
  • Il protège de potentielles secousses ou chocs.
  • Il aide à la communication avec le monde extérieur (le bébé sent ce qu’il se passe autour, comme dans une piscine).
  • Il permet au bébé de faire ses premiers mouvements pour développer son squelette, ses muscles et ses articulations.

La perte des eaux, c’est le moment où cette poche des eaux se rompt (ou se fissure, selon les cas), laissant ainsi échapper du vagin le liquide amniotique en plus ou moins grandes quantités.

La perte des eaux donne le signal de départ de l’accouchement mais la phase de travail ne commence pas forcément dès la rupture de la poche des eaux, les choses peuvent encore prendre du temps !

Comment reconnaître qu’on perd les eaux pendant la grossesse ?

Pas forcément évident, on vous l’accorde : non seulement la perte des eaux est indolore mais en plus, elle peut ne pas être évidente quand il s’agit d’une fissuration et non d’une rupture franche de la poche des eaux.

Pour reconnaître une rupture de la poche des eaux, nous vous conseillons donc de vous concentrer principalement sur quatre points :

L’aspect : les pertes sont transparentes et liquides comme de l’eau.

L’odeur : le liquide amniotique n’a pas d’odeur.

La fréquence : sans être forcément continu, l’écoulement ne se retient pas et ne s’arrêtera pas tant que le bébé n’est pas né. Il peut s’agir d’un goutte à goutte ou d’un écoulement plus abondant, qui peut s’accentuer si vous bougez ou que le bébé bouge ce qui fait que vous avez une sensation d’humidité en continue

Le contexte : en temps normal, la perte des eaux n’arrive qu’en fin de grossesse.

Un sous-vêtement noir peut vous aider à distinguer les pertes de liquide amniotique des pertes blanches en fonction de l’aspect de la trace que vous voyez.

Si le doute persiste, rendez-vous aux urgences de votre maternité où l’on pourra réaliser un test afin de déterminer de façon sûre s’il s’agit ou non de liquide amniotique.

Les pertes de liquide amniotique nécessitent une consultation aux urgences. On vous détaille dans quels délais y aller selon votre situation un peu plus bas.

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Comment distinguer la perte des eaux des autres pertes vaginales ?

Généralement, la perte des eaux n’a pas le même aspect que les autres pertes vaginales et il convient donc d’être fine observatrice. Rappelons-le, le liquide amniotique est transparent, inodore et coule en continu. De la même manière, les autres pertes vaginales ont leur propre signes distinctifs :

Les pertes blanches

Elles sont blanches et plus épaisses que le liquide amniotique, elles sont ponctuelles et peuvent survenir n’importe quand.

Les fuites urinaires

Elles ont une teinte plus ou moins jaune selon votre hydratation. Elles sentent l’urine, sont ponctuelles et présentes en faible quantité. Elles peuvent être déclenchées par un effort (éternuement, toux, mouvement…) ou si la vessie est pleine.

Le bouchon muqueux

Il a un aspect glaireux ou gélatineux. Il peut être beige, brunâtre ou rosé et n’a aucune odeur. Le bouchon muqueux est expulsé en une ou plusieurs fois et peut survenir n’importe quand en fin de grossesse (sans pour autant annoncer un accouchement imminent !).

Il s’agit de pertes normales, qui ne nécessitent pas de consultation aux urgences.

En revanche, soyez vigilante en cas de :

  • Pertes blanches et grumeleuses.
  • Pertes grises avec une odeur de poisson.
  • Pertes vertes et malodorantes.
  • Traces de sang (si absence de contraception hormonale ou début de grossesse).
  • Pertes jaunes et douleurs pelviennes.
  • Pertes abondantes, jaunâtres ou blanc cassé.

En cas de pertes anormales, consultez une sage-femme ou un·e médecin.

Que faire en cas de perte des eaux ?

Si vous pensez perdre du liquide : pas de panique ! Ne démarrez pas la voiture au quart de tour comme dans les films : dans la plupart des cas, vous avez un peu de temps devant vous avant de vous rendre aux urgences de votre maternité.

On observe en général deux types de perte des eaux :

La rupture franche

C’est la rupture qu’on peut voir dans les séries ou au cinéma : vous vivez votre quotidien le plus normalement du monde et tout à coup un liquide chaud et abondant se met à couler entre vos jambes. Vous ne pouvez contrôler ni le flux, ni le débit !

La fissuration

Moins théâtrale que la rupture franche, la fissuration est une perte des eaux courante. Le liquide s’écoule en toute petite quantité, comme un robinet qui goutte. Et ne vous inquiétez pas : maintenant que vous savez que ça existe, vous ne risquez pas de passer à côté. Le liquide s’écoule par intermittence en fonction de vos mouvements et de ceux de votre bébé.

Dans le cas d’une rupture franche comme dans le cas d’une fissuration :

  • Si le liquide est transparent comme de l’eau : vous avez 1 à 2 heures pour vous rendre à la maternité sauf indication contraire. De quoi prendre le temps de manger, de vous laver, de finir vos sacs, etc.
  • Si le liquide est teinté (la couleur peut aller du jaune urine au vert guacamole) : rejoignez la maternité au plus vite pour vérifier que le bébé se porte bien.
  • Si vous aviez déjà des contractions intenses et régulières : ne traînez pas trop ! La rupture de la poche des eaux peut accélérer le travail.

Comment se passe le suivi médical après la perte des eaux ?

Le plus souvent, la perte des eaux survient lors du dernier mois de la grossesse, puis l’accouchement se produit dans les heures qui suivent.

Malgré tout, dans des cas très rares, il se peut que la membrane s’ouvre bien avant le terme de la grossesse.

Dans ce genre de cas, la mère et l’enfant sont surveillés de très près. Des antibiotiques sont donnés dans le but que le bébé reste le plus longtemps possible à l’intérieur ainsi que pour hâter sa maturation, s’agissant notamment de ses poumons.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Quelles sont les complications possibles après la rupture des membranes ?

Nous l’avons vu au début de cet article : la poche des eaux contient le liquide amniotique et protège le bébé.

Une rupture anticipée peut être signe d’un accouchement prématuré car souvent, l’accouchement se produit peu de temps après la rupture de la poche.

Plus généralement, une rupture de la poche des eaux peut à terme causer des risques d’infection : la poche sert en effet à protéger le bébé des infections extérieures et elle ne peut plus jouer ce rôle une fois rompue.

La perte des eaux peut-elle se produire progressivement ?

Eh oui, comme nous l’avons vu ensemble, perte des eaux ne rime pas tout le temps avec un grand “splash” comme à Hollywood.

En cas de fissuration de la poche des eaux, la perte du liquide se fera progressivement et rappelez-vous, elle ne s’arrêtera pas avant que le bébé soit né.

La perte des eaux est-elle douloureuse ?

Rassurez-vous : la rupture de la poche des eaux n’est absolument pas douloureuse, ni pour vous, ni pour votre bébé d’ailleurs !

Elle peut être un peu impressionnante en cas de rupture franche, mais ne fait pas mal.

Existe-t-il des méthodes naturelles pour déclencher la perte des eaux ?

La poche des eaux peut se rompre seule ou elle est parfois percée par une sage-femme au cours du travail pour l’accélerer. Certaines femmes perdent les eaux avant même le début du travail alors que d’autres bébés naissent “coiffés”, c’est-à-dire que leur poche des eaux ne se perce qu’au moment de la naissance.

Sans parler spécifiquement de la rupture de la poche des eaux qui, vous l’avez compris, se produira à des moments et de façon différente pour chaque femme, il existe quelques méthodes naturelles pour aider à mettre en route l’accouchement (attention, elles ne sont certainement pas efficaces à 100% mais peuvent contribuer à accélérer le travail) :

Le décollement des membranes : vous pouvez le demander lors de la consultation de terme si votre col est “favorable”. Le décollement permet la libération de prostaglandines, hormones responsables de la dilatation du col. Attention, ce geste peut être désagréable.

Les relations sexuelles : non seulement lors de rapports plaisants votre corps sécrète de l’ocytocine, mais en plus, le sperme contient les fameuses prostaglandines qui aident à l’ouverture du col.

La stimulation des mamelons : elle permet elle aussi de libérer de l’ocytocine. Point bonus, elle permet aussi de préparer vos seins si vous souhaitez allaiter.

La marche, l’activité physique : elle aide le bébé à descendre dans le bassin et amplifie la pression de sa tête sur le col, et ce faisant elle permet la libération de prostaglandines.

L’acupuncture et l’homéopathie : à ce jour, aucune étude ne prouve leur efficacité, mais pourquoi ne pas essayer ?

Les dattes : la consommation de 6 dattes par jour peut aider. Les dattes ont en effet une composition biochimique similaire à l’hormone ocytocine. Lorsque vous en consommez, les récepteurs d’ocytocine sont stimulés, ce qui renforcerait l’efficacité de la sécrétion naturelle d’ocytocine le jour J.

Notez quand même que l’influence de la consommation de dattes sur le temps de travail et l’absence de faux travail n’a jamais été évaluée par des études sérieuses. Surtout, évitez de consommer des dattes si vous faites du diabète gestationnel car celles-ci sont riches en glucides.

La tisane de framboisier sauvage : tournez-vous vers votre sage-femme pour consommer les bons produits et en quantité adaptée (jamais plus de 2-3 tasses par jour).

Nous l’avons vu ensemble, la perte des eaux n’a rien à voir avec ce qu’on voit sur nos écrans de cinéma mais la bonne nouvelle, c’est que la rencontre avec votre bébé se rapproche à grands pas et ça, c’est mieux que n’importe quel film.

Écrit par Sonia Monot avec les expert.e.s May.

Photo : nrradmin

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