L’analyse de la glycosurie est un examen des glycémies fréquent lors de la grossesse. Cette pathologie touche 7% des femmes environ et sert à dépister un éventuel diabète gestationnel. Comment est-elle diagnostiquée ? Quels sont les risques ?
On fait le point ! ?
Qu’est-ce que la glycosurie et pourquoi la mesure-t-on au cours de la grossesse ?
La glycosurie correspond à la présence anormale de sucre dans les urines. Normalement, on ne trouve que peu de traces de glucose dans l’urine. Ce taux de sucre trop élevé peut également signifier que le taux de sucre dans le sang est trop élevé (hyperglycémie). La glycosurie est avant tout mesurée pour déceler un éventuel diabète gestationnel chez les femmes enceintes. Toutefois, ce test de glycémie est également réalisé pour dépister un diabète de type 1 ou 2 et une anomalie rénale telle que le syndrome de Fanconi.
? La glycosurie est également un moyen pour contrôler le taux de protéines dans les urines. Lors de la grossesse, le fonctionnement des reins est perturbé. Il est alors possible d’observer une protéinurie chez la femme enceinte.
Comment se déroule l’examen de la glycosurie ? A quel moment de la grossesse intervient-il ?
La glycosurie est systématiquement recherchée au cours des rendez-vous de suivi mensuels de la femme enceinte. L’examen consiste en une recherche des sucres dans les urines grâce à une bandelette urinaire. Il s’agit d’un examen indolore au cours duquel la femme enceinte recueille son urine dans un petit pot. Les urines sont ensuite analysées en laboratoire afin que le professionnel de santé diagnostique ou non la glycosurie.
Le taux de glucose chez la femme enceinte doit être inférieur à 0,5 g/l. Si les résultats sont plus élevés, un dosage sanguin de la glycémie est effectué voire une hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO).
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Quels sont les risques pour la santé de la mère et du fœtus associés à une glycosurie trop élevée pendant la grossesse ?
Le risque majeur pour la santé de la mère et du fœtus suite à une glycosurie trop élevée est le diabète gestationnel.
Mais, le diabète gestationnel, qu’est-ce que c’est ?
Le diabète gestationnel correspond à un trouble de la tolérance aux glucides lors de la grossesse. Cette intolérance au glucose conduit à une hyperglycémie, soit à une élévation du taux de sucre dans le sang. La glycémie est régulée par l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas. Moins l’insuline est produite, plus le taux de sucre est élevé dans le sang et inversement. Lors de la grossesse, l’imprégnation hormonale crée une insulinorésistance dans le corps de la femme. Cette insulinorésistance doit être compensée. Pour ce faire, la future maman doit produire plus d’insuline afin de maintenir une bonne glycémie. Lors d’un diabète gestationnel, l’insulinorésistance est trop importante et la sécrétion d’insuline insuffisante. Le taux de sucre dans le sang se retrouve mal régulé, on observe alors une hyperglycémie, parfois même à jeun, chez la femme enceinte.
Le diabète gestationnel peut provoquer une macrosomie (prise de poids anormale voire extrême du bébé). Cette prise poids importante rend parfois l’accouchement plus difficile. Dans cette optique, l’utilisation d’instruments peut être envisagée et dans certains cas, c’est plutôt le recours à la césarienne qui est privilégié.
L’unique moyen pour diagnostiquer le diabète gestationnel est le dépistage sanguin. Il s’effectue en deux étapes :
1. Le dosage de glycémie à jeun (GAJ) au premier trimestre
2. L’hyperglycémie provoquée orale (HGPO) au 6ème mois de grossesse
L’HPGO s’adresse principalement aux femmes ayants de facteurs de risque soit :
- Les femmes enceintes en surpoids ou en obésité avec un indice de masse corporelle supérieur ou égal à 25kg/m²
- Les femmes enceintes âgées de plus de 35 ans
- Les femmes enceintes ayant un antécédent de diabète de type 2 au 1er degré
- Les femmes enceintes ayant des antécédents de diabète gestationnel ou un bébé en surpoids
- Les femmes enceintes suspectées d’avoir un bébé au poids anormalement élevé ou une quantité de liquide amniotique anormalement augmentée
L’HGPO est la réalisation d’une série de prises de sang qui permettent de doser votre taux de glycémie avant et après avoir bu une solution très sucrée qui contient 75 grammes de glucose. Lors du dosage de la glycémie, vous devez être à jeun depuis au moins 12 heures. Une première prise de sang est réalisée, vous devez ensuite boire la boisson puis une nouvelle prise de sang est effectuée 1 heure après avoir bu. Ce processus de dépistage est assez long ! Le diagnostic de diabète gestationnel est ensuite posé en fonction des résultats.
❗ Le diabète gestationnel doit faire l’objet d’un suivi sérieux par le.la professionnel.le de santé afin d’éviter tout risque pour la mère et son bébé.
Le diabète gestationnel peut avoir des conséquences sur la future maman et son bébé. La survenue d’une hypertension artérielle gravidique ou d’une pré-éclampsie est plus fréquente chez les personnes atteintes de diabète gestationnel. Une surveillance accrue est alors de mise pour éviter les risques de complications (décollement du placenta, accouchement prématuré, retard de croissance du fœtus…) pour la maman et son bébé.
Peut-on prévenir la glycosurie chez la femme enceinte ? Faut-il ajuster son régime alimentaire ?
Plusieurs facteurs peuvent favoriser un taux de glucose dans le sang particulièrement élevé chez la femme enceinte sans que cela s’explique nécessairement par un mauvais régime alimentaire. Pour autant, n’hésitez pas à mettre en place une alimentation saine et variée avec l’aide votre professionnel.le de santé.
Les personnes atteintes de diabète gestationnel doivent suivre quelques mesures hygiéno-diététiques. Notamment la mise en place de 3 repas équilibrés et espacés accompagnés de 2 ou 3 collations par jour pour éviter les grignotages. On leur conseille également d’éviter les boissons sucrées et le gras inutile comme les gâteaux, les sucreries ou encore le soda. Ces mesures permettent d’apprendre à catégoriser chaque aliment (lipides, glucides, protéines, fibres) et à organiser les repas. De plus, la pratique d’une activité physique régulière de 30 à 60 minutes, 3 à 5 fois par semaine, adaptée à la grossesse (yoga prénatal, marche, gymnastique douce) est plus que recommandé ! Prudence néanmoins car cet exercice physique ne doit pas se faire en cas de contre-indication par le médecin ou la sage-femme.
Ces mesures sont proposées aux personnes atteintes de diabète gestationnel mais vous pouvez tout à fait les suivre pour tenter de prévenir la glycosurie et maintenir une bonne hygiène de vie ! ?
La mesure de la glycosurie est très importante, d’où le fait qu’elle soit réalisée tous les mois. Le but est de pouvoir réagir rapidement en cas de dépistage de diabète gestationnel afin de mettre en place un suivi adapté, pour préserver votre santé et celle de votre bébé.