Sushis enceinte : quels sont les risques ?

Publié le 6 septembre 2024
Alimentation grossesse
5 minutes

Partager l'article

En 2016, Statista relevait qu’en France 30% des 20-34 ans consommaient régulièrement des sushis, ainsi que 26% des 35-44 ans. Plus récemment, l’Observatoire des aliments a déclaré que “22% des Français en commandent au moins une fois par mois”. Une chose est sûre : les sushis ne laissent pas indifférent·e. Mais a-t-on le droit d’en manger durant la grossesse ?

Sushis enceinte : on vous dit tout.

Est-il sûr de manger des sushis pendant la grossesse ?

Enceinte, les risques liés à l’alimentation se multiplient et vous imposent quelques restrictions temporaires. La liste des précautions alimentaires est d’ailleurs l’un des premiers documents que les professionnel·le·s de santé qui vous suivent vous remettront. Et, malheureusement pour les amatrices de cuisine japonaise, les sushis n’y ont pas la cote.

On ne vous fait pas languir plus longtemps : les sushis pendant la grossesse, s’ils contiennent du poisson cru (ou fumé ou peu cuit) sont malheureusement fortement déconseillés. En effet, manger du poisson cru pendant la grossesse, vous expose – vous donc votre bébé – à des risques de listériose (on vous détaille les risques un peu plus bas).

On vous parle de sushis mais bien entendu, les mêmes recommandations s’appliquent aux makis, temakis, chirashis, sashimis, futomakis… Et tout ce qui est susceptible de contenir du poisson cru, peu cuit ou fumé (fumer un aliment n’équivaut pas à le cuire).

Toutes ces règles concernant l’alimentation peuvent être difficiles à retenir (surtout lorsqu’elles s’accumulent). Sur May, nous vous avons préparé des fiches récapitulatives ainsi qu’un outil pratique : “Enceinte, est-ce que je peux ?”.

Quels sont les risques de consommer du poisson cru pour une femme enceinte ?

Nous l’avons mentionné plus haut : le plus grand risque avec la consommation de poisson cru, c’est la listériose…mais pas que !

Les risques de listériose

La listériose est une maladie causée par une bactérie, la listéria, qui peut entraîner des risques de complications pendant la grossesse. Parmi ces risques :

Les deux premiers points sont très liés à l’épisode de fièvre que peut entraîner la listériose. Heureusement, il existe un antibiotique contre la listériose. Mais son efficacité est relative à son délai d’administration : le plus tôt est le mieux. Au moindre symptôme inquiétant (la fièvre principalement, mais qui peut être accompagnée de maux de tête et de troubles digestifs), n’hésitez à consulter rapidement votre médecin ou sage-femme. A savoir que la période d’incubation peut durer jusqu’à deux mois.

La listéria est une bactérie très résistante au froid (mais pas au chaud, d’où l’intérêt de bien cuire ses aliments), qui a tendance à pulluler dans l’environnement et les maisons (particulièrement dans les frigos car elle a tendance à coloniser les aliments).

Les risques liés au mercure

Notez également que certains poissons, qu’ils soient crus ou cuits, peuvent contenir du mercure. Vous vous en doutez : consommer du mercure pendant la grossesse (mais pas que !) est plutôt déconseillé… Ce sont surtout les gros poissons (ceux tout en haut de la chaîne alimentaire) qui présentent le plus de risques comme : le requin, l’espadon, le marlin, le thon, la silure, etc. (la liste complète est disponible sur le site de l’ANSES).

Les risques de toxoplasmose

Un autre risque qui va avec la consommation de sushis : la toxoplasmose. Notez que ce risque concerne plutôt les crudités qui accompagnent parfois ces mets japonais (si elles ne sont pas correctement nettoyées) que le poisson cru en lui-même. Il s’agit d’une infection causée par un parasite qui a la capacité de traverser la barrière placentaire et de transmettre au fœtus une toxoplasmose congénitale pouvant provoquer des anomalies de développement, voire un arrêt de grossesse.

Dans 90% des cas, le bébé naît sans symptômes : les risques sont donc faibles, mais très graves. C’est pourquoi mieux vaut se méfier de la toxoplasmose.

Bon à savoir : toutes les femmes ne sont pas concernées par la toxoplasmose. Si vous l’avez déjà attrapée, alors il y a de fortes chances que vous soyez immunisée. La personne qui suit votre grossesse pourra le confirmer grâce à une prise de sang qui vous sera automatiquement proposée.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

gif SEO

Comment éviter les risques de listériose et de toxoplasmose avec les sushis ?

Nous l’avons vu, les sushis contenant du poisson cru ou peu cuit sont déconseillés pendant la grossesse, à cause des risques de listériose et de toxoplasmose.

Nous en profitons également pour vous rappeler quelques précautions hygiéno-diététiques, dans le but de limiter encore plus les risques.

  • Écarter certains aliments de votre assiette : certains fromages à base de lait cru et non pasteurisé (comme le brie, le camembert, etc.), le poisson, la viande et les œufs (s’ils sont pas ou peu cuits)
  • Vous laver régulièrement les mains, surtout avant et après avoir préparé le repas ainsi qu’avant et après manger.
  • Bien laver vos ustensiles de cuisine.
  • Bien rincer vos aliments qui ont été en contact avec la terre avant de les consommer.
  • Les aliments industriels vendus sous vide quant à eux, sont généralement lavés et traités et donc sûrs.

Une dernière recommandation : chez les chats, la toxoplasmose prend une forme active puis le parasite est éliminé dans leurs excréments. C’est ce qui explique que l’on recommande aux femmes qui ont des chats qui se nourrissent d’autres animaux (typiquement l’oiseau dans le jardin), d’éviter le contact direct avec leur chat ou sa litière.

Quels types de sushis sont recommandés pour les femmes enceintes ? Comment s’assurer que les sushis sont préparés de manière sûre ?

Vous l’aurez compris, la plupart des sushis sont déconseillés aux femmes enceintes parce qu’ils contiennent du poisson cru ou peu cuit. Heureusement, la cuisine japonaise regorge de merveilles qui ne contiennent pas de poisson cru.

On pense par exemple aux sushis végétariens (qui utilisent du tofu, des légumes ou des fruits plutôt que du poisson), au poisson cuit (entendons bien cuit, à cœur, pas juste légèrement fumé) ou aux sushis à base de riz et de fromage à tartiner type ®Carré frais ou ®Kiri (un type de fromage autorisé pendant la grossesse).

Et si vous profitiez de la grossesse pour faire des découvertes culinaires (dans la limite des recommandations de votre professionnel·le de santé, bien entendu !) ? Et pour cela, si vous ne souhaitez prendre aucun risque, les sushis (sans poisson cru toujours !) les plus sûrs sont ceux que vous faites vous-même. Cela vous permet de :

  • Vous assurez que toutes les consignes d’hygiène sont bien respectées (fruits et légumes rincés, mains correctement lavées en amont, pas de contact avec des aliments non-recommandés type fromages au lait cru, des ustensils propres).
  • Respecter les recommandations alimentaires (soit pas de poisson cru, votre principal ennemi dans les sushis).

C’est peut-être l’occasion de vous découvrir une passion pour l’art de cuisiner à la japonaise. D’ailleurs, il existe un certain nombre de gadgets et tutos sur internet pour réussir facilement vos sushis (finie l’époque de la natte de bambou difficile à manier), on vous laisse découvrir !

Y’a-t-il des bienfaits de consommer du poisson cuit pendant la grossesse ?

Nous avons beaucoup parlé des dangers du poisson cru lors de la grossesse. Mais ce n’est pas une raison pour rayer cet aliment de tous vos menus : s’il est bien cuit, il peut être source de nombreux bienfaits.

Les poissons contiennent des nutriments aux nombreuses vertus pour votre organisme. Parmi eux :

  • Des lipides : matières grasses indispensables à votre organisme et à votre bébé, notamment des Oméga 3 (essentiels au bon développement cognitif et moteur du bébé). Privilégiez plutôt des petits poissons gras (maquereau, sardine, anchois) qui sont moins susceptibles de capter les métaux lourds dont nous parlions plus haut.
  • Des protéines : les besoins en protéines augmentent beaucoup durant la grossesse, le poisson comme la viande est une bonne source d’approvisionnement (tant qu’ils sont bien cuits).
  • De la vitamine D : présente dans les poissons gras et les produits laitiers non écrémés, il s’agit d’une vitamine très importante pour le développement de votre enfant. Si importante qu’on vous propose systématiquement une supplémentation en vitamine D vers la fin du 2ème trimestre.
  • Du fer : la vitamine D permet également de mieux absorber le fer (la nature est bien faite non ?), présent entre autres dans la viande rouge, les œufs et… le poisson !
  • Des iodes : enfin, le poisson est aussi une très bonne source d’iode, qui intervient dans le développement intellectuel de votre enfant.

Les sushis pendant la grossesse sont donc déconseillés, sauf s’ils ne contiennent pas de poisson cru ou peu cuit. En revanche, rien ne vous empêche d’expérimenter un peu et de tester la version végétarienne ! N’hésitez pas à demander conseil à un·e nutritionniste spécialisé·e dans la grossesse et/ou à la personne qui suit votre grossesse.

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

Photo : tycoon101

Notre astuce
  • Durant la grossesse, les sushis, makis, sashimis et autres spécialités de la cuisine japonaise contenant du poisson cru ou peu cuit, comme le saumon ou le thon rouge, sont fortement déconseillés.
  • Les risques de listériose, toxoplasmose et d’exposition au mercure liés à ces plats sont bien réels et peuvent compliquer votre grossesse et mettre en danger la santé du fœtus.
  • Pour une dégustation sans danger, privilégiez les plats préparés avec du poisson cuit, comme le saumon cuit ou les crevettes ou optez pour des versions végétariennes.
  • Pensez également à bien laver les fruits et légumes qui accompagnent vos plats, comme dans les rouleaux ou les california rolls et à consommer uniquement des produits frais.

Inscrivez-vous
à notre newsletter
pour tout savoir sur votre grossesse

Vous serez ainsi alerté lors de la publication de nouveaux articles.

Je m'inscris à la newsletter
May Santé

Ces ressources pourraient vous intéresser