
Orgasme et contractions : quel risque pendant la grossesse ?
D’après l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les grossesses extra-utérines concernent 2% des grossesses, soit environ 15 000 femmes par an en France. En quoi consiste cette complication importante mais relativement peu connue du public ? Comment la détecter ?
Grossesse extra-utérine : faisons le point.
La grossesse extra-utérine (GEU) ou grossesse ectopique est une complication grave de la grossesse. Concrètement, au moment de la nidation, l’œuf fécondé s’implante en dehors de la cavité utérine (contrairement à une grossesse “classique”, qualifiée de grossesse intra-utérine) et donc de l’endomètre. Généralement, l’œuf vient s’implanter dans d’une des deux trompes de Fallope au lieu de poursuivre son chemin pour se fixer dans l’utérus (comme il devrait normalement le faire).
Bon à savoir : on parle de grossesse car il y a bien eu fécondation de l’ovule par un spermatozoïde, notez en revanche que cette grossesse ne peut aboutir. Une grossesse extra-utérine ne peut pas évoluer ni donner un enfant, à terme. Elle doit obligatoirement s’arrêter, que ce soit spontanément, médicalement ou chirurgicalement. Une GEU représente également un danger pour la santé de la femme enceinte et doit être traitée rapidement.
Même si on ne détermine pas toujours son origine, une grossesse extra-utérine peut être favorisée par certains facteurs. On distingue les principaux en deux grandes catégories.
Les infections génitales hautes (causées par des bactéries de type chlamydia, gonocoque ou mycoplasme) peuvent affecter les trompes de Fallope, notamment en réduisant leur mobilité. La trompe par laquelle passera l’œuf fécondé aura alors plus de mal à le “pousser” vers la cavité utérine. L’œuf a alors plus de risques de s’implanter directement dans la trompe.
Bon à savoir : la mycose n’est pas une infection génitale haute mais basse – elle n’expose donc pas à ce type de risque !
Vous le savez sans doute déjà, le tabac est fortement déconseillé pendant la grossesse : il en va de même en période préconceptionnelle. En effet, le tabac affecte les petits cils à l’intérieur des trompes, ceux qui permettent l’acheminement de l’œuf vers l’utérus. Pour cette raison, il est fortement recommandé d’arrêter le tabac dès lors que vous avez un projet de grossesse.
Si vous rencontrez des difficultés à vous défaire de cette addiction, n’hésitez pas à demander l’aide d’un·e professionnel·le de santé, à utiliser le numéro vert disponible sur tabac-info-service.fr ou à télécharger l’application Tabac info service.
Il existe d’autres facteurs de risques, moins fréquents, comme des antécédents de chirurgie au niveau des trompes ou le recours à une fécondation in vitro (FIV).
Notez également que le dispositif intra-utérin (stérilet) protège des grossesses intra-utérines mais pas des GEU. Aussi, il est possible de faire une GEU même sous stérilet. Cela étant, un stérilet n’est pas lui-même un facteur de risque de grossesse extra-utérine.
Enfin, sachez que dans la plupart des cas de grossesses extra-utérines, aucun facteur de risque cités précédemment n’est observé.
Comment identifier une grossesse extra-utérine ? Provoque-t-elle des symptômes spécifiques ?
Les symptômes d’une grossesse extra-utérine peuvent être particulièrement difficiles à établir car ils sont souvent identiques aux signes d’un début de grossesse classique. Parfois même, une GEU est totalement asymptomatique.
Néanmoins, on peut observer de manière aléatoire et selon les femmes :
Bon à savoir : tout saignement pendant la grossesse n’est pas forcément synonyme d’une GEU, toutefois ils doivent automatiquement faire l’objet d’une consultation médicale afin de s’assurer que tout va bien.
Notez également qu’une grossesse extra-utérine peut entraîner une complication majeure : la rupture de la trompe. Il s’agit d’une hémorragie interne, qui se manifeste par un malaise (avec ou sans perte de connaissance), de violentes douleurs abdominales, des vomissements, une douleur irradiante dans les épaules… Si vous constatez ces symptômes, rendez-vous immédiatement aux urgences gynécologiques, il s’agit d’une urgence vitale.
En raison de ses symptômes, parfois difficiles à identifier, il est possible d’avoir dû mal à distinguer un GEU d’une autre complication de grossesse comme la fausse couche (aujourd’hui plutôt appelée arrêt de grossesse). Voici les principales différences :
Critères | Grossesse extra-utérine | Fausse couche |
Définition | Implantation de l’embryon en dehors de l’utérus (souvent dans la trompe de Fallope). | Interruption spontanée de la grossesse. |
Localisation de l’œuf | En dehors de l’utérus (trompes de Fallope, ovaires, abdomen). | À l’intérieur de l’utérus. |
Symptômes | Douleurs pelviennes intenses et localisées, saignements vaginaux irréguliers, parfois évanouissements ou douleurs aux épaules (en cas de rupture). | Saignements vaginaux abondants, douleurs abdominales ressemblant à des crampes menstruelles, disparition des symptômes de grossesse. |
Évolution | Peut entraîner une rupture des trompes, une hémorragie interne et un choc hémorragique si non traitée. | Expulsion spontanée de l’embryon ou nécessité d’une prise en charge médicale (médicament ou aspiration). |
Pronostic | La grossesse ne peut aboutir et peut affecter la fertilité en cas de dommages aux trompes. | La grossesse ne peut aboutir non plus mais les pronostiques sont généralement bons, avec possibilité de concevoir à nouveau sans complications majeures. |
Pour confirmer une grossesse extra-utérine, il faut que vos professionnel·le·s de santé puissent constater la présence de l’œuf fécondé ailleurs que dans l’utérus (nous l’avons vu, dans les trompes le plus souvent).
Pour cela, on réalise une échographie : le diagnostic n’est pas évident car l’image échographique est une image reconstituée par ultrasons – il ne s’agit pas d’une photographie ou d’une vidéo. Ainsi, on parle très souvent de suspicion de GEU – sans avoir de vraie certitude. Trois options sont possibles à l’issue de cette échographie :
En cas de GEU, généralement, les taux de bêta-hCG (hormone sécrétée uniquement lors d’une grossesse) augmentent très lentement ou stagnent alors qu’ils sont censés augmenter progressivement (ils doublent toutes les 48h dans le cas d’une grossesse classique. Pour être fiables, les taux de bêta-hCG doivent être contrôlés dans un même laboratoire.
Bon à savoir : chez les femmes ayant un antécédent de grossesse extra-utérine, il est recommandé de faire une échographie précoce (dans les alentours de 6-7 semaines d’aménorrhée) afin de vérifier la localisation de la grossesse.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Vous pourrez accéder à une messagerie avec des sages-femmes qui vous répondent 7j/ 7 de 8h à 22h.
On vous a diagnostiqué une grossesse extra-utérine ? Voici les options qui vous seront proposées par votre professionnel·le·s de santé.
La grossesse extra-utérine ne peut pas et ne doit pas être menée à terme car elle constitue un danger pour la santé de la femme enceinte. Une fois le diagnostic établi, l’équipe médicale qui vous suit vous oriente vers le meilleur moyen pour arrêter la grossesse. Il peut s’agir d’un traitement médical ou d’une intervention chirurgicale (sous anesthésie).
La GEU est une complication grave de la grossesse qui nécessite une intervention rapide. S’il est possible qu’elle “s’arrête” seule, la plupart du temps, une intervention médicale reste nécessaire.
Si la grossesse extra-utérine est localisée dans la trompe, que vos taux de bêta-hCG stagnent (ou sont bas) et que vous ne présentez pas de signes cliniques de gravité (sensation de malaise, fortes douleurs) : vos professionnel·le·s de santé peuvent vous proposer une injection de méthotrexate. Il s’agit d’un médicament qui va provoquer la destruction des cellules de la grossesse par l’intérieur (ce qui n’entraîne donc pas d’expulsion de l’œuf).
Notez que vous serez surveillée de près les jours qui suivent avec plusieurs consultations afin de vérifier vos taux de bêta-hCG (qui doivent avoir considérablement baissé au bout d’une semaine) ou tout signe de complication. Bon à savoir également, le risque de rupture de la trompe n’est pas entièrement écarté tant que vos taux de bêta-hCG ne sont pas à 0.
Le traitement chirurgical d’une grossesse extra-utérine est préconisé si :
En fonction de votre cas, il vous sera proposé différentes options :
Dans la majorité des cas, la fertilité n’est pas affectée après une grossesse extra-utérine. Cependant, le risque de refaire une GEU est plus élevé chez les femmes ayant déjà des antécédents de grossesse extra-utérine. Restez donc vigilante aux signaux que vous envoie votre corps et en cas de doute ou d’inquiétude, consultez un·e professionnel·le de santé (sage-femme, gynécologue…). N’hésitez pas à vous faire accompagner lors d’un futur projet grossesse.
La grossesse extra-utérine est donc une complication grave qui n’est pas viable et ne peut aboutir. Elle nécessite donc une intervention médicale d’urgence. Il est nécessaire de consulter un·e professionnel·le de santé rapidement dès lors que vous observez un ou plusieurs symptômes suspects car il en va de votre santé !
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Crédits photos : simonapilolla | voronaman111 | YuriArcursPeopleimages | zamrznutitonovi | koldunov
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