La pneumonie ou pneumopathie est une infection des poumons qui peut toucher les enfants, provoquant des symptômes comme la fièvre, une gêne respiratoire et une toux. Comment reconnaître les premiers signes de la pneumonie ? Quand consulter un·e médecin ?
Pneumonie chez le bébé : faisons le point.
Comprendre la pneumonie chez le bébé
La pneumonie est une infection des poumons. Elle se manifeste par une inflammation des bronches et des alvéoles pulmonaires, souvent accompagnée de fièvre, de difficultés à respirer et d’une toux. Contrairement aux adultes, les bébés ont un système immunitaire encore en développement, ce qui les rend plus vulnérables aux infections.
Causes de la pneumonie
Les causes de la pneumonie chez les bébés sont variées.
- Origine virale : des virus, comme le virus respiratoire syncytial (VRS), mais également les virus de la grippe, les rhinovirus etc… peuvent entraîner une pneumonie.
- Origine bactérienne : le pneumocoque est la bactérie la plus redoutée dans les pneumopathies de l’enfant. Heureusement le vaccin contre les infections graves à Pneumocoques (Prevenar13 ou Vaxneuvance), réalisé à partir de l’âge de 2 mois et obligatoire, protège contre un bon nombre de pneumocoques responsables de pneumonies. L’Haemophilus B compris dans le vaccin hexavalent était également responsable de pneumonie avant la mise en place de la vaccination obligatoire. D’autres bactéries comme le Streptococcus ou le mycoplasme peuvent également entraîner des pneumopathies.
- Des champignons peuvent également être responsables de pneumonies mais en général sur des terrains particuliers, comme les nourrissons infectés par le VIH.
Bon à savoir : les bactéries et les virus peuvent se propager par inhalation de gouttelettes en suspension dans l’air, notamment lors de toux ou d’éternuements, ce qui facilite la contamination et fait de la pneumonie une maladie contagieuse.
Pneumonie chez le bébé vs. chez l’adulte
La pneumonie chez le bébé se distingue des infections respiratoires chez les adultes par plusieurs aspects. Les symptômes peuvent inclure une respiration sifflante et une aggravation de la toux, qui peuvent être plus sévères en raison de la taille réduite des voies respiratoires du bébé. De plus, les bébés sont susceptibles de présenter des symptômes non spécifiques comme une diminution de l’appétit ou une grande fatigabilité.
Facteurs de risque pneumonie bébé
Certains facteurs augmentent le risque de pneumonie chez les bébés :
- la prématurité,
- certaines maladies chroniques,
- le tabagisme passif.
La pneumonie dans le monde
L’UNICEF déclare que “la pneumonie est la maladie infectieuse la plus meurtrière pour les enfants à l’échelle mondiale”. Si en Europe nos systèmes de santé permettent de limiter les risques d’infection et de complications – rendant la pneumonie désagréable mais très rarement mortelle – ce n’est pas le cas partout. Toujours selon l’UNICEF, “40% des enfants dans le monde ne sont pas entièrement protégés par le vaccin primaire contre la pneumonie”, c’est particulièrement vrai dans en Afrique subsaharienne et en Asie.
Symptômes de la pneumonie chez le bébé
Reconnaître les symptômes de la pneumonie chez un bébé permet d’agir rapidement et ainsi de limiter les risques de complications. Voici les signes à surveiller :
- La toux : une toux grasse est fréquente et ne doit pas être réprimée, car elle aide à évacuer les sécrétions des bronches. Une toux sèche peut également être présente, notamment au début de l’infection.
- La fièvre : une fièvre modérée à élevée est courante.
- Une gêne respiratoire : une respiration rapide ou des signes de lutte respiratoire sont bien souvent présents en cas de pneumonie. Ces signes inclus une respiration rapide (plus de 60 par minutes), les narines qui bougent avec la respiration, les lèvres bleues, des creux entre les côtes ou au niveau des clavicules pendant la respiration ou bien le ventre et le thorax qui se soulèvent chacun leur tour (plutôt qu’ensemble). Une respiration sifflante est également un indicateur à ne pas négliger.
- Des changements comportementaux : un bébé qui est habituellement actif peut devenir léthargique ou irritable. Il peut également manger moins ou perdre du poids.
Quand consulter en cas de pneumonie
Certains symptômes doivent immédiatement vous alerter et vous amener à appeler les urgences. Nous en avons déjà évoqué plus haut.
- De la fièvre : si votre bébé a moins de 6 mois et présente de la fièvre, il est faut consulter rapidement un·e médecin. Les bébés de moins de 3 mois sont particulièrement fragiles, tout symptôme doit être pris en charge rapidement.
- Des difficultés respiratoires : si votre bébé a du mal à respirer, montre une respiration rapide ou laborieuse, cela peut être un signe de détresse respiratoire. Dans ce cas, il faut consulter d’urgence.
- Une toux persistante ou sévère : une toux qui ne disparaît pas ou s’aggrave au-delà de 10 jours nécessite une consultation médicale. Si la toux de votre bébé est rauque, s’accompagne d’une respiration sifflante, ou provoque des essoufflements ou des vomissements, il est temps de consulter.
- Des changements comportementaux : soyez vigilant·e si votre bébé est inhabituellement mou, grognon, ou difficile à réveiller. Ces signes peuvent indiquer une aggravation de son état.
- Une coloration de la peau : une pâleur inhabituelle, des yeux cernés, une coloration bleutée des lèvres ou des extrémités ou une peau marbrée sont des signes d’alerte. Ces symptômes peuvent indiquer une mauvaise oxygénation et nécessitent une consultation immédiate.
- Une perte d’appétit ou de poids : un bébé qui mange très peu ou perd du poids doit être vu par un médecin pour évaluer la situation et éviter des complications.
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Diagnostic et traitement
Le diagnostic de la pneumonie chez un bébé repose sur l’analyse des symptômes cliniques ainsi que des examens complémentaires.
Diagnostic pneumonie
Lors de la consultation, votre médecin examinera attentivement les signes tels que la toux, la fièvre, l’essoufflement et écoutera les poumons à la recherche de bruits anormaux, comme une respiration sifflante et des râles crépitants, signe assez pathognomonique d’une affection des poumons.
Pour confirmer le diagnostic, une radiographie thoracique permettra de confirmer et de bien localiser la zone infectée. Parfois l’infection n’apparaît pas immédiatement sur la radiologie et il faut savoir la répéter. Une radiographie de contrôle, à distance de l’épisode de la pneumopathie, est de même souvent nécessaire pour vérifier que l’infection a bien guéri sans laisser de séquelles.
Des analyses sanguines peuvent également être prescrites pour déterminer si l’infection est d’origine bactérienne ou virale, ce qui est crucial pour orienter le traitement. Dans certains cas, un test de culture du sang (hémoculture) et des sécrétions respiratoires peut être nécessaire pour identifier précisément le germe responsable, tel que le pneumocoque. De même en cas de pleurésie, quand une poche de liquide se forme au niveau des poumons, les médecins peuvent être amenés à ponctionner ce liquide pour le mettre en culture afin d’identifier le germe en cause.
Traitement
Le traitement varie selon la cause de la pneumonie. En cas de suspicion d’infection bactérienne, des antibiotiques sont prescrits. Le médecin prescrit souvent en première intention une pénicilline, l’amoxicilline qui est efficace contre le pneumocoque. En cas de tableau progressif et chez l’enfant de plus de 3 ans ou en seconde intention un macrolide peut être prescrit. Chez le nourrisson de moins de 6 mois ou dans les cas plus sévères, une hospitalisation peut être nécessaire pour administrer des antibiotiques par voie intraveineuse et fournir une oxygénothérapie si l’essoufflement est important.
Pour les pneumonies d’origine virale, les antibiotiques ne sont pas efficaces. Le traitement vise alors à soulager les symptômes le temps de la guérison. Cela peut inclure de traiter la fièvre avec des antipyrétiques et l’utilisation de la kinésithérapie respiratoire pour aider à dégager les bronches.
Soins à domicile
Les soins à domicile jouent également un rôle clé dans le rétablissement. Il est important d’assurer une bonne hydratation en donnant régulièrement de petites quantités de liquide à votre bébé.
- L’humidification de l’air ambiant, par exemple avec un bol d’eau sur le radiateur, peut aider à apaiser une toux sèche et facilite l’expectoration.
- La désinfection rhinopharyngée va permettre également de soulager la toux.
- Installez votre enfant confortablement en surélevant légèrement la tête du lit en mettant par exemple des livres sous pieds de la tête du lit.
- Nous l’avons vu, la fumée peut également favoriser une pneumonie. Aussi, essayez d’éviter d’exposer votre bébé à la fumée (cigarettes ou autres irritants) qui pourraient aggraver la situation.
Prévention de la pneumonie chez le bébé
L’un des moyens les plus efficaces de prévenir la pneumonie est la vaccination. Les vaccins contre les pneumocoques les plus sévères et l’Haemophilus sont obligatoires pour les nourrissons et aident à prévenir non seulement la pneumonie bactérienne (très fréquente chez les bébés), mais aussi d’autres infections graves comme les épiglottites, les otites et les méningites. Aussi, il est recommandé de s’assurer que votre bébé est à jour dans ses vaccins (y compris ceux contre la rougeole et la coqueluche, maladies également susceptibles d’entraîner une pneumonie).
Les mesures d’hygiène sont également importantes. Voici quelques gestes simples à adopter :
- Se laver les mains régulièrement pour éviter la propagation des bactéries et des virus.
- Nettoyer régulièrement les jouets et les doudous pour éliminer les germes potentiels.
- Aérer quotidiennement les pièces pour réduire la pollution de l’air intérieur et éviter l’inhalation de particules nocives.
- Éviter de fumer à l’intérieur de votre domicile, la fumée peut irriter les bronches et augmenter le risque d’inflammation.
La pneumonie est donc une infection potentiellement grave des poumons, en raison des complications qu’elle est susceptible d’entraîner. Heureusement, la vaccination et de bonnes pratiques d’hygiène permettent de réduire les risques de contamination. En cas de doute ou d’inquiétude, n’hésitez pas à consulter votre professionnel·le de santé.
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