
La coqueluche est une infection respiratoire bactérienne extrêmement contagieuse. Il s’agit d’une maladie grave lorsqu’elle apparaît chez les nourrissons. Quels sont les symptômes associés à cette infection ? Comment la reconnaître ?
Prévenir la coqueluche chez le nourrisson : faisons le point.
Quand faut-il faire vacciner les nourrissons contre la coqueluche ?
La vaccination des nourrissons contre la coqueluche est réalisée avec le vaccin DTCP qui protège contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite. Le DTCP fait partie des 12 vaccins obligatoires chez l’enfant de moins de 2 ans avec ceux contre l’Haemophilus influenzae B, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, les méningocoques B et ACWY et les pneumocoques les plus virulents. Le vaccin DTCP est obligatoire en France depuis 2018 en s’associant avec les vaccins HIB et hépatite B.
La vaccination contre la coqueluche débute par 2 injections à 2 mois puis à 4 mois et se termine par une vaccination de rappel aux 11 mois de votre enfant. La dose de vaccin est administrée par voie intramusculaire au niveau de la cuisse de votre bébé. Des effets secondaires peuvent être observés chez le nourrisson à la suite du vaccin même si elle est tolérée sans difficulté dans la majorité des cas.
Dans plus de 10% des cas, une douleur, une rougeur, un gonflement ou un nodule sont observables autour du point d’injection. La fièvre apparaît, quant à elle, 24 à 48 heures après l’injection dans moins de 10% des cas. Il arrive également que le nourrisson soit touché par une douleur musculaire ou articulaire. Le premier rappel du vaccin s’effectue ensuite à 6 ans puis un second entre 11 et 13 ans.
Enfin, un rappel est prévu à l’âge de 25 ans. Pour les adultes qui ne l’auraient pas reçu à ce moment-là, un rattrapage pourra être effectué jusqu’à l’âge de 39 ans révolus.
Coqueluche : la vaccination chez la femme enceinte
Il est recommandé de vous faire vacciner à partir du 2e trimestre de votre grossesse, en privilégiant la période entre la 20e et 36e semaine d’aménorrhée pour protéger votre bébé. En effet, les anticorps créés par le vaccin vont passer dans votre cordon ombilical et protéger votre bébé jusqu’à ce qu’il ait ses propres vaccins.
Si vous n’avez pas fait le vaccin contre la coqueluche pendant votre grossesse, vous devrez alors l’effectuer post-partum, avant de sortir de la maternité. Il est également important que les membres de votre entourage proche (co-parent, grands-parents, frères et sœurs…) ainsi que les personnes qui vont garder votre bébé lors de ses 6 premiers mois soient à jour dans leurs vaccins de coqueluche ou se fassent vacciner si leur dernier vaccin date de plus de 5 ans (stratégie dite du cocooning).
Attention : contrairement à la varicelle, l’immunité contre la coqueluche n’est pas permanente. Même après avoir contracté la maladie, la protection immunitaire diminue progressivement au fil des années, exposant ainsi à de nouvelles infections. Pour garantir une protection efficace, il est donc essentiel de suivre un schéma vaccinal comprenant plusieurs rappels.
Quels sont les symptômes de la coqueluche qui doivent alerter chez les nourrissons ?
La coqueluche est due à une bactérie nommée Bordetella pertussis ou bien à une bactérie nommée Bordetella parapertussis dans certains cas.
Les symptômes de la coqueluche chez le nourrisson sont : une toux sévère (une toux caractéristique en quinte avec une reprise bruyante de la respiration. C’est ce que l’on appelle le « chant du coq »), un écoulement nasal abondant et une difficulté à respirer.
La coqueluche se développe en trois phases :
- Une phase d’incubation : lors de la période d’incubation, le nourrisson n’a pas de symptôme pendant 7 jours à 3 semaines (comptez 10 jours en moyenne) puis un écoulement nasal (rhinite) va progressivement apparaître pendant deux semaines environ. A ce stade, les premiers symptômes de la coqueluche peuvent aisément être confondus avec un rhume.
- Une phase de développement : elle se manifeste par une toux persistante de plus de 7 jours avec des difficultés à reprendre son souffle et est parfois accompagnée d’une légère fièvre. La crise de toux devient de plus en plus importante et est parfois suivie de vomissements. Des apnées peuvent également survenir chez les nourrissons.
- Une phase de convalescence : cette période de rétablissement dure plusieurs semaines. Le nourrisson tousse de moins en moins.
Attention : Consultez très rapidement un·e professionnel·le de santé dès l’apparition de symptômes chez votre nourrisson !
Une respiration laborieuse accompagnée d’apnées, d’une coloration bleutée de la peau due à une cyanose chez votre nourrisson doit vous alerter immédiatement : ces signes exigent un avis médical sans délai en raison du risque d’hypoxie (le manque d’apport en oxygène). Des signes de convulsions ou d’évanouissement doivent également vous alarmer et nécessitent de vous rendre aux urgences immédiatement.
Comment s’effectue le diagnostic de la coqueluche ?
Après observation de certains symptômes, l’infection doit être confirmée par un diagnostic biologique réalisé par un·e médecin. Le diagnostic est réalisé à l’aide d’un test PCR, c’est-à-dire d’un prélèvement d’échantillons nasopharyngés qui permet de détecter la bactérie. Si la coqueluche est diagnostiquée suffisamment tôt, un traitement antibiotique (antibiothérapie) peut possiblement être prescrit au nourrisson par le·la professionnel·le de santé.
Le traitement permet de limiter la transmission de cette maladie très contagieuse aux personnes proches du nourrisson. L’antibiothérapie est également recommandée à toutes les personnes de l’entourage du nourrisson malade et ce, quel que soit leur âge, si elles n’ont pas reçu leur rappel vaccinal dans les 5 dernières années.
Attention : Les contacts avec votre nourrisson sont évidemment inévitables et primordiaux. Pour autant, vous devez rester vigilant·e surtout si vous n’êtes pas vacciné·e. Pour ce faire, n’hésitez pas à faire attention à adopter une bonne hygiène des mains mais également une bonne hygiène au sein de votre maison (nettoyage des surfaces touchées par le bébé, aération etc.) toute la durée de la coqueluche.
Comment se propage la coqueluche chez les nourrissons ?
La contagion est très rapide en cas de coqueluche. D’après Santé publique France, une personne infectée peut transmettre cette maladie virale à en moyenne quinze à dix-sept autres personnes, généralement dans son entourage familial. La transmission se fait par voie aérienne, c’est-à-dire via la salive et les gouttelettes du nez ou de la bouche lors d’éternuements par exemple.
Dans la plupart des cas, la contamination se fait par la famille proche. Ce sont souvent les parents ou les grands-parents qui transmettent la coqueluche à leur nourrisson non-vacciné.
Comment réduire les risques de propagation de la coqueluche ?
Certaines mesures peuvent, toutefois, être mises en place pour la protection des nourrissons telles que :
- La vaccination des femmes enceintes : elle est recommandée lors de la grossesse. La femme enceinte transmet alors des anticorps au fœtus afin de le protéger durant ses premiers mois de vie.
- La vaccination des parents et des grands-parents après la naissance, si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse: elle permet la protection et l’immunisation de toute la famille contre la coqueluche.
À savoir : La femme enceinte ne peut transmettre la coqueluche au fœtus. Toutefois, si elle est touchée en fin de grossesse, elle peut contaminer son nouveau-né après la naissance par voie respiratoire.
En cas de symptômes respiratoires chez vous ou un membre de votre entourage, le port du masque est recommandé, particulièrement en présence de nourrissons ou d’individus fragilisés. Outre la vaccination, l’application des gestes barrières reste essentielle pour limiter la transmission des maladies infectieuses, notamment pendant la période estivale.
La période de contagion débute avec l’apparition du rhume et atteint son pic au cours des sept premiers jours de toux. En l’absence de traitement, la contagiosité persiste pendant trois semaines, tandis qu’un traitement antibiotique la réduit à cinq jours après le début du traitement. Afin de ne pas propager la maladie, il est important que votre enfant respecte ces jours de quarantaine.
L’épidémie de coqueluche de 2024
Une épidémie de coqueluche a touché la France en 2024. Selon Santé Publique France, en septembre 2024, les consultations de médecine générale ont permis d’estimer à 134 639 le nombre de cas de coqueluche. Ce nombre étant déjà en hausse depuis quelques années, les autorités de santé recommandent une vigilance accrue, accompagnée d’un renforcement des recommandations vaccinales.
Cette maladie, qui provoque une toux importante en quinte, est très grave chez les nourrissons car elle peut entraîner des pauses respiratoires, voire des arrêts respiratoires. C’est pourquoi les recommandations vaccinales visent en premier lieu à réduire le risque de forme grave chez les nouveau-nés.
Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Quels sont les risques et les complications de la coqueluche chez les nourrissons ?
La coqueluche peut être à l’origine de complications plus ou moins graves chez le nourrisson allant d’une pneumonie à une détresse respiratoire. Elle peut donner lieu à une hospitalisation chez les nourrissons non vaccinés de moins de 6 mois. Le séjour à l’hôpital est systématique chez ceux de moins de 3 mois pour permettre la surveillance de leur système cardiaque et pulmonaire.
Dans les cas les plus graves, la coqueluche peut même provoquer un pneumothorax ou une fracture des côtes chez le nourrisson, à cause des violentes quintes de toux. En règle générale, si des complications importantes surviennent chez votre enfant, quel que soit son âge, une hospitalisation peut être nécessaire.
La coqueluche peut avoir des conséquences importantes sur la santé du nourrisson. Le but n’est pas de vous faire peur mais plutôt de faire la prévention de cette maladie afin que vous puissiez avoir toutes les clés en main pour reconnaître les symptômes associés. Rassurez-vous, un suivi médical adapté sera mis en place par votre professionnel·le de santé en cas de coqueluche chez votre nourrisson !
**
Crédits Photos : Prostock-studio| yanadjana | solovei23 | yanadjana