Roséole bébé : guide pratique pour les parents

Publié le 22 juillet 2024
Santé bébé
5 minutes

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Dans la famille des maladies éruptives infantiles, je demande… la roséole (ou exanthème subit pour les plus scientifiques) ! Eh oui, la peau de votre bébé n’échappe pas aux boutons en tout genre. C’est même plutôt l’inverse : elle est particulièrement sensible à son environnement et aux agressions externes.

On fait le point sur la roséole !

Quels sont les symptômes typiques de la roséole chez les bébés ?

Comme la varicelle, la roséole est causée par un virus appartenant au groupe des herpès. Il s’agit d’une maladie courante chez les enfants. Fort heureusement, la roséole est une maladie bénigne avec peu de complications, même si ses symptômes ne sont pas très agréables pour votre bébé. Ils apparaissent généralement après une phase d’incubation qui dure entre cinq et quinze jours.

➡️Forte fièvre : elle peut monter jusqu’à 40°C pendant trois jours. Cette fièvre est généralement bien tolérée par les enfants. En revanche, si votre bébé a moins d’un mois, allez directement aux urgences en cas de fièvre. S’il a moins de trois mois, consultez un·e professionnel·le le jour même. Si votre bébé a entre trois et six mois, consultez dans les 48h.

➡️Fatigue et perte d’appétit : la fièvre peut également entraîner une certaine fatigue et une perte d’appétit. Même si ces symptômes sont courants, nous vous recommandons de rester attentif à leur évolution.

➡️Autres symptômes : il est également possible que votre bébé ait mal à la gorge, un peu de diarrhée, le nez qui coule ou des ganglions dans le cou.

C’est seulement lorsque la fièvre retombe que l’éruption cutanée apparaît.

➡️L’éruption cutanée : il s’agit de petites taches rosées de 3 à 5 mm qui peuvent parfois être un peu en relief. Elles apparaissent sur le thorax et peuvent s’étendre sur le visage. En revanche, elles apparaissent rarement au-delà de la racine des bras ou des jambes. Les taches disparaissent naturellement au bout de 24h à 48h. Elles ne sont pas censées gratter.

Y a-t-il des risques de complications dues à la roséole ?

Les risques de complications dues à la roséole sont très rares. Dans certains cas exceptionnels, elle peut entraîner des convulsions en raison de la fièvre élevée et des méningites virales sans gravité.

Nous vous invitons à consulter votre médecin si :

  • Votre bébé a moins de trois mois et a de la fièvre,
  • La fièvre persiste plus de deux jours pour les enfants de moins de deux ans (trois jours si votre enfant a plus de deux ans),
  • Vous trouvez votre enfant très fatigué ou somnolent, son comportement est anormal, il ne mange pas ou ne boit pas,
  • L’éruption persiste plus de trois jours.

La roséole est-elle contagieuse et comment se propage-t-elle ?

Autre différence avec la varicelle, la roséole est une maladie qui n’est que moyennement contagieuse. Cela étant, il est recommandé de garder votre bébé à la maison tant qu’il n’est pas en forme.

Le saviez-vous ? La roséole, en plus d’être une maladie bénigne, touche presque exclusivement les jeunes enfants (90% des sujets ont moins de 2 ans). Elle se transmet par voies respiratoires.

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Comment peut-on traiter la roséole chez les jeunes enfants ?

Comme toujours : si vous avez le moindre doute quant à la marche à suivre face à une situation médicale, n’hésitez surtout pas à consulter votre pédiatre ou un·e professionnel·le de l’équipe May.

Concernant la roséole, il n’existe pas de traitement spécifique si ce n’est de soulager les symptômes avant l’apparition de l’éruption cutanée.

➡️Pour soulager la fièvre : si elle est élevée ou mal tolérée, vous pouvez lui donner du paracétamol. Si votre bébé a moins de six mois, vous vous invitons à consulter un médecin rapidement (et à vous rendre aux urgences si votre bébé a moins d’un mois). De manière générale, lorsque votre enfant a de la fièvre, nous vous invitons à lui donner régulièrement de l’eau afin de prévenir une éventuelle déshydratation et à vérifier que sa chambre n’est pas trop chauffée (la température idéale se situe entre 19 et 20 degrés).

➡️Pour soulager le nez qui coule : nous vous conseillons de moucher régulièrement votre bébé afin de faciliter sa respiration et son sommeil. Vous pouvez également tenter une désobstruction rhino-pharyngée (DRP) à l’aide de sérum physiologique (psst : sur May, on vous a fait des fiches pratiques pour apprendre à déboucher le nez de votre bébé en fonction de son âge, schémas inclus).

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Quelles mesures de prévention peut-on prendre contre la roséole ?

Il n’existe pas réellement de mesures préventives contre la roséole : il n’y a actuellement aucun vaccin existant. En revanche, les complications sont très rares et un enfant qui a eu la roséole est immunisé à vie contre le virus à l’origine de cette maladie.

Puisque la roséole est une maladie contagieuse, il est cependant possible d’appliquer les gestes barrière pour limiter l’exposition de votre bébé. Si ce n’est pas déjà le cas, nous vous conseillons de prendre l’habitude de vous laver les mains avant de vous occuper de votre bébé et de privilégier des promenades dans des lieux en extérieur de préférence (un jardin, un parc, dans la rue…) plutôt que dans des lieux confinés où la concentration de microbes et virus est plus importante.

Comment différencier la roséole d’autres maladies infantiles avec éruption cutanée ?

Les boutons et les taches, quand on n’est pas habitué·e, se ressemblent et peuvent être difficiles à différencier. Et avec un bébé, vous en verrez certainement de toutes les formes et de toutes les couleurs. On fait le point sur les plus courants et leurs principales caractéristiques.

La roséole

➡️Les symptômes : fièvre et petites taches roses.
➡️Que faire : pas de traitement mais fièvre à surveiller.

L’eczéma

➡️Les symptômes : plaques rouges et sèches.
➡️Que faire : hydratation quotidienne de la zone touchée ou crème spéciale prescrite par votre médecin.

L’impétigo

➡️Les symptômes : croûtes jaunâtres, cloques et pustules.
➡️Que faire : nettoyer à l’eau et au savon ou avec une solution désinfectante. Si les lésions s’étendent, consultez votre médecin qui vous prescrira une crème antibiotique, voire un antibiotique à prendre par voie orale.

La varicelle

➡️Les symptômes : petites taches rouges qui grattent et sur lesquelles apparaissent rapidement des petites cloques d’eau.
➡️Que faire : mieux vaut consulter pour éviter les cicatrices disgracieuses.

L’acné du nourrisson

➡️Les symptômes : petits boutons rouges, roses ou blancs localisés sur le visage, le torse ou le dos.
➡️Que faire : laver délicatement à l’eau et pas de crème grasse. En cas de boutons d’acné typiques assez étendus, nous vous invitons à consulter.

Les grains de Milium

➡️Les symptômes : tout petits boutons blancs au niveau du visage.
➡️Que faire : il n’y a rien à faire, les grains de Milium disparaissent seuls.

Les boutons de chaleur

➡️Les symptômes : petits boutons qui peuvent apparaître sur les fesses, le ventre ou dans les plis.
➡️Que faire : découvrir un peu votre bébé.

L’urticaire

➡️Les symptômes : des boutons comme des piqûres d’orties qui peuvent changer de position et qui grattent beaucoup.
➡️Que faire : consulter votre médecin qui vous prescrira un antihistaminique (à partir d’un an).

La rougeole et la rubéole

➡️Les symptômes : petits boutons rouges ou rosés sur tout le corps, fièvre.
➡️Que faire : consulter votre médecin pour le diagnostic et le traitement. Le vaccin (PRIORIX® ou M-M-R Vaxpro®) qui protège contre ces infections est désormais obligatoire à partir de l’âge d’un an.

La scarlatine

➡️Les symptômes : angine accompagnée d’une forte fièvre et d’une éruption cutanée rosée débutant au niveau de l’aine.
➡️Que faire : consulter votre médecin, la scarlatine nécessite un traitement antibiotique.

Éruptions cutanées : quand s’inquiéter ?

Comme mentionné précédemment, certaines éruptions cutanées peuvent présenter des similitudes… Mais quand s’inquiéter ? Les problèmes de peau chez l’enfant sont rarement des urgences médicales, mais dans le doute, vous pouvez tout de même faire le “test du verre” :

  • Munissez-vous d’un verre transparent propre.
  • Appliquez le fond ou l’un des côtés du verre sur l’éruption qui vous inquiète.
  • Si l’éruption disparaît sous le verre, aucune inquiétude. Si l’éruption reste rouge, cela peut être un purpura (une mini hémorragie de la peau qui peut indiquer une infection grave), il faut alors appeler le 15 en urgence.
  • Vous pouvez également étirer légèrement la peau de votre enfant entre deux doigts pour voir si les boutons disparaissent.

Et comme toujours, appelez le SAMU au 15 si :

  • Comportement : votre enfant est mou ou somnolent, grognon, il ne se comporte pas comme d’habitude. Il dort beaucoup et est difficile à réveiller.
  • Coloration : il est très pâle, ses yeux sont cernés et les globes oculaires ont l’air enfoncés, sa peau est marbrée.
  • Respiration : il a du mal à respirer ou il a une respiration rapide.
  • Alimentation : votre enfant mange moins que la moitié de sa ration alimentaire journalière.

La roséole est donc une maladie bénigne et moyennement contagieuse dont les complications restent très rares. Il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin pour lutter contre, en revanche la fièvre est à surveiller attentivement chez les nourrissons. Si vous avez le moindre doute, nous vous invitons à consulter rapidement.

Écrit par Sonia Monot avec les expert·e·s May.

Photo : kwanruanp

Notre astuce
  • La roséole chez le bébé est une maladie virale fréquente chez les enfants qui se manifeste par une forte fièvre durant environ trois jours, suivie d’une éruption cutanée.
  • L’éruption cutanée se distingue par ses petites taches rosées de 3 à 5 mm qui peuvent parfois être un peu en relief. Elles apparaissent sur le thorax et peuvent s’étendre sur le visage. 
  • Cette maladie, causée par un virus du groupe des herpès, est bénigne et moyennement contagieuse.
  • Les symptômes de la roséole peuvent inclure fièvre, fatigue, perte d’appétit, mal de gorge, ganglions au niveau du cou, un peu de diarrhée et parfois un nez qui coule.
  • Il n’existe pas de traitement spécifique pour la roséole, en dehors de la gestion de la fièvre et des symptômes. 
  • Les complications de la roséole sont rares.
  • Comme toujours, il est important de consulter un médecin en cas de doute.
  • La prévention de la roséole repose principalement sur l’application des gestes barrières.

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