Rougeole bébé : comment réduire le risque d’infection

Publié le 6 décembre 2023
Santé bébé
7 minutes

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La santé des bébés est fragile. On a beau les protéger, ils n’échappent jamais à toutes les petites maladies infantiles : rhumes, virus, infections… sont monnaie courante pour bien des parents.

Rassurez-vous : la plupart sont bénignes lorsqu’elles sont prises en charge rapidement. C’est pourquoi aujourd’hui on vous apprend à réagir face à la rougeole.

Quels sont les symptômes de la rougeole chez les bébés ?

Comme la varicelle ou la rubéole, la rougeole est une maladie virale très contagieuse et relativement courante chez les enfants, surtout gardés en collectivité (crèche, garderie…). Et pour cause, une personne contaminée peut infecter 15 à 20 autres personnes !

Une rougeole peut parfois prendre une forme plus grave. Les complications sont loin d’être rares. Parmi les risques les plus courants : la pneumonie et l’encéphalite. Dans certains cas, une rougeole non prise en charge peut aller jusqu’à la mort de l’enfant.

C’est pourquoi il faut attentivement surveiller les symptômes associés à cette maladie, soit au début des symptômes similaires à ceux d’un rhume :

Après 3-4 jours de fièvre, des boutons ou des petites taches rouges surélevées apparaissent, ce qui rend la rougeole rapidement identifiable. Ces taches partent du haut du corps (le visage) et se répandent jusqu’aux pieds pour disparaître après une semaine environ.

En dehors des complications, il n’y a pas de médicament particulier pour traiter la rougeole en dehors du paracétamol. Mais il est nécessaire de consulter votre médecin pour établir le diagnostic, d’autant qu’il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire en France.

À quel âge peut-on vacciner un bébé contre la rougeole ?

Depuis le 1er janvier 2018, le vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) est obligatoire en France.

Ce vaccin est obligatoire dès 12 mois avec un rappel entre 16 et 18 mois, sauf contre-indication médicale souvent dûe à une maladie rare. Cependant, certains cas peuvent nécessiter d’avancer la date de vaccination :

  • Si le bébé a plus de 6 mois et a été en contact avec un cas de rougeole : une première dose de vaccin ROR peut lui être administrée dans les 72h après le contact.
  • Si le bébé a plus de 9 mois et qu’il fait face à une épidémie de rougeole : une dose de vaccin ROR peut lui être administrée (dans les 72h si le bébé a été en contact avec un cas de rougeole).

Dans ces deux cas, on poursuivra la vaccination à 12 mois avec rappel entre 16 et 18 mois.

Le vaccin contre la rougeole est normalement efficace dès la première dose. La seconde dose est cependant indispensable, au cas où la première dose n’aurait pas été pleinement efficace. Une fois ces deux doses injectées, le vaccin ROR protège à 97% contre la rougeole, à 100% contre la rubéole et à 90% contre les oreillons.

Les vaccins, s’il s’agit d’un moment désagréable, sont donc un élément clé pour prévenir la rougeole et ses conséquences, que ce soit pour votre enfant ou pour les autres enfants. Si tous les enfants sont vaccinés, on ne rencontrera plus d’épidémies.

Et si vous projetez d’avoir un bébé, vérifiez bien que vous avez eu les deux injections du vaccin ROR. La rougeole peut donner lieu à des complications pendant la grossesse.

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Comment se transmet la rougeole aux bébés ?

Comme nous l’avons vu plus tôt, la rougeole est une maladie très contagieuse, c’est-à-dire qu’elle se transmet très facilement, notamment chez les enfants qui ont tendance à aimer partager leurs jouets, doudous ou tétines.

Comme bien des virus, la rougeole se transmet par voie aérienne, en passant par l’intermédiaire de la salive projetée à l’occasion d’un éternuement, d’une toux, d’un mouchage ou de tout contact avec de la salive contaminée.

❗La rougeole est une maladie qui ne touche pas que les enfants, elle peut s’attraper à tout âge. C’est pourquoi il est important d’être à jour dans ses vaccinations.

Sur son site, l’Assurance Santé mentionne des chiffres très positifs concernant l’impact du vaccin ROR devenu obligatoire en 2018 :

  • En 2019 : 2 636 cas de rougeole ont été déclarés.
  • En 2020 : 240 cas ont été enregistrés.
  • En 2021 : 16 cas.
  • En 2022 : 15 cas seulement et aucun décès dûs à la rougeole.

Quels sont les risques de complications de la rougeole chez les nourrissons ?

En général, la rougeole se soigne en une dizaine de jours. Une fois guéri, le malade est immunisé à vie.

En revanche, les complications de la rougeole sont très courantes (environ 30% des cas), c’est particulièrement vrai pour les bébés de moins d’un an, non vaccinés.

Certaines complications sont plus graves que d’autres, mais doivent toutes être prises au sérieux :

  • une otite aiguë,
  • une laryngite,
  • de la diarrhée et des vomissements,
  • une pneumonie et/ou des difficultés respiratoires,
  • une grave conjonctivite (qui peut impacter la vue de l’enfant, cette complication est très rare en France),

  • des convulsions fébriles,
  • une encéphalite (environ un cas sur mille) pouvant entraîner la mort ou de graves séquelles.

Si votre enfant est suspecté d’avoir contracté la rougeole, contacter le SAMU 15 en cas de :

  • maux de tête et/ou de vomissements
  • s’il présente des convulsions.

Et, comme toujours appelez le 15 si vous constatez l’un des troubles suivants en plus de l’éruption cutanée :

  • Comportement : votre enfant est mou ou somnolent, grognon, il ne se comporte pas comme d’habitude. Il dort beaucoup et est difficile à réveiller.
  • Coloration : il est très pâle, ses yeux sont cernés et les globes oculaires ont l’air enfoncés, sa peau est marbrée.
  • Respiration : a du mal à respirer ou a une respiration rapide.

Comment prévenir la propagation de la rougeole dans les crèches et garderies ?

Si un bébé est atteint de la rougeole, il doit être isolé pendant au moins 5 jours après l’apparition des premiers boutons. Ce qui bien sûr veut dire : pas de crèche, de garderie, d’école ou tout autre lieu en dehors de la maison (chez la nounou par exemple).

De manière générale, pour limiter les risques de contagion dans les collectivités, vous pouvez apprendre à votre enfant quelques petites consignes d’hygiène rappelées par l’Assurance maladie :

  • Bien se laver les mains à l’eau et au savon de façon régulière, tout au long de la journée,
  • Se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir jetable ou dans le coude au moment d’un éternuement ou en toussant,
  • Jeter son mouchoir dans une poubelle (idéalement fermée) : ne pas garder de mouchoir usagé dans ses poches,
  • Lui laver régulièrement le nez au sérum physiologique si votre enfant ne sait pas encore se moucher seul,
  • Nettoyer les objets et jouets qu’il touche en particulier ceux susceptibles d’être contaminés par de la salive,
  • Ne pas échanger sa tétine ou tout autre jouet ou doudou qui sont de véritables nid à microbes,
  • Aérer plusieurs fois par jour : ça permettra de renouveler l’air et d’évacuer le virus,
  • Prévenir son entourage : le cercle familial, l’école, la crèche… en bref, toutes les personnes qu’il fréquente régulièrement.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sage-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Comment diagnostiquer un cas de rougeole chez un bébé ?

La rougeole ne peut être diagnostiquée que par un·e professionnel·le de santé. Si vous remarquez un ou plusieurs des symptômes énumérés au début de cet article, contactez votre médecin traitant afin qu’il ou elle puisse mettre en place un traitement efficace et adapté pour votre enfant.

Il est possible que votre médecin ne décèle pas tout de suite la rougeole et diagnostique une autre maladie : si des plaques ou des boutons rouges apparaissent, demandez une nouvelle consultation. De même si les symptômes empirent.

De telles consultations permettent également un suivi qui diminue le risque de complications. Elles permettent en outre au médecin de pouvoir contacter les autorités sanitaires. C’est une procédure courante pour les maladies aussi contagieuses.

Comment aider un bébé atteint de la rougeole à se rétablir ?

La première chose à faire après avoir consulté un médecin est de bien suivre le traitement prescrit et de manière générale, d’éviter l’automédication.

En revanche, rien ne vous empêche de traiter certains symptômes grâce à des méthodes naturelles.

Pour lutter contre la fièvre, il est conseillé de :

  • ne pas trop le couvrir,
  • vérifier la température de sa chambre (entre 19 et 20°C dans l’idéal),
  • lui donner régulièrement de l’eau à température ambiante,
  • lui donner du paracétamol, si la fièvre est mal tolérée, selon la prescription de votre médecin.

Pour apaiser la toux, il est possible de :

  • laver son nez ou lui demander de se moucher s’il est assez âgé,
  • lui donner à boire régulièrement et en petites quantités,
  • réhausser sa tête avec un coussin pour dormir (avant 2 ans, mieux vaut mettre des livres sous les pieds de la tête du lit ou des couvertures sous le matelas),
  • rassurer votre enfant afin de l’aider à moins tousser et mieux respirer,
  • si la toux est très rauque, transformer la salle de bain en espace chaud et humide dans lequel vous pourrez le bercer,
  • donner un verre de lait tiède avec une cuillère à café de miel avant le coucher (si votre enfant a plus de un an),
  • lui faire boire un peu d’eau sucrée s’il vomit après une quinte de toux (éviter les médicaments contre la toux sans avis médical),
  • veiller à ne pas exposer votre enfant à des substances qui peuvent irriter les bronches comme la fumée de cigarette, les parfums d’ambiance…
  • humidifier sa chambre avec de la vapeur d’eau.

Il est possible d’humidifier facilement sa chambre en posant un bol d’eau sur un radiateur en route et même d’y ajouter quelques gouttes d’huile essentielle de thym ou d’eucalyptus en fonction de son âge.

Surtout, il est important de :

  • ne jamais percer les boutons,
  • si la peau se décolle, ne pas la retirer,
  • ne pas appliquer de crème désinfectante (agressive pour la peau) sans avis médical.

La vaccination contre la rougeole a-t-elle des effets secondaires chez les bébés ?

En général, le vaccin ROR est plutôt bien toléré par les bébés. Cependant, il est possible que vous remarquiez quelques effets secondaires dans les 8 à 10 jours suivant l’injection :

  • une rougeur, une douleur, un gonflement ou un nodule autour du point d’injection,
  • un peu de fièvre,
  • de la fatigue,
  • des douleurs musculaires ou articulaires,
  • quelque fois, des plaques rouges sur la peau,
  • des ganglions au niveau de l’aine,
  • un gonflement des glandes salivaires.

Pas de panique, ces “effets secondaires” sont dûs aux réactions immunitaires induites par le vaccin. Ils vont s’estomper seuls et sans traitement en quelques jours. En cas de doute ou d’inquiétude, contactez votre médecin. De même si les symptômes semblent s’aggraver.

Comment différencier la rougeole d’autres maladies infantiles courantes ?

La rougeole n’est pas la seule éruption cutanée susceptible d’affecter un bébé. Elle reste cependant facilement identifiable.

La varicelle : petites tâches rouges sur lesquelles apparaissent rapidement comme des cloques contenant du liquide clair. Elles débutent souvent sur le torse ou la nuque puis s’étendent partout. Ces taches auront tendance à gratter énormément.

La roséole : après 3 jours de fièvre souvent élevée, des petites taches rosées apparaissent sur le torse et le ventre. Ces boutons disparaissent en 1 à 3 jours spontanément et ne perturbent pas votre enfant.

La rougeole et la rubéole : se caractérisent aussi par des éruptions cutanées. Ces dernières apparaîtront d’abord sur le visage puis descendront vers le bas du corps. Les taches ou petits boutons rouges seront aussi légèrement surélevés.

Dans tous les cas, consultez votre médecin traitant dès l’apparition des premiers symptômes : la santé d’un bébé est fragile et la rougeole est une maladie qui peut facilement faire l’objet de complications.

N’oubliez pas, en agissant vite, en suivant les traitements et en faisant vacciner votre enfant dès qu’il en a l’âge, la rougeole ne devrait pas trop vous embêter.

Pour aller plus loin :

Écrit par Sonia Monot avec les expert.e.s May.

Photo : Prostock-studio


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