Le syndrome de mort inattendue du nourrisson est sans doute l’une des plus grosses peurs des parents, bien qu’il ne touche que 250 à 350 bébés en moyenne par an. Cette peur est bien légitime. Comment la prévenir ?
On fait le point !
Qu’est-ce que le syndrome de mort inattendue du nourrisson ? Définition
Le syndrome de mort inattendue du nourrisson (MIN), autrefois appelé mort subite du nourrisson (SMSN) est défini comme la mort brutale et inattendue d’un bébé, considéré jusque-là comme étant en bonne santé, généralement pendant le sommeil. Le syndrôme peut toucher les bébés de leur naissance à leur 1 an, mais il se produit majoritairement entre 2 et 4 mois. Le diagnostic de la MIN est établi après une autopsie approfondie qui élimine la possibilité d’une autre cause de décès.
Rassurez-vous, le risque de MIN reste un événement très exceptionnel mais il est important de se renseigner sur ce sujet, car il existe des moyens de prévention très efficaces.
Quelle est la différence entre mort subite du nourrisson (MSN) et mort inattendue du nourrisson (MIN) ?
La différence entre mort subite du nourrisson (MSN) et mort inattendue du nourrisson (MIN) est liée à la cause du décès.Tandis que les morts inattendues peuvent s’expliquer à postériori, les morts subites du nourrisson restent inexpliquées. C’est donc une petite part des MIN, que l’on classe ainsi en MSN après l’autopsie (environ 50% des cas).
Quelles sont les causes possibles de MIN ?
Les MIN peuvent avoir une cause infectieuse, cardiaque ou environnementale (en général un défaut de couchage qui a conduit à une suffocation ou à une asphyxie). Les causes du syndrome de mort subite du nourrisson sont encore inconnues à ce jour. Cependant, certaines études ont démontré que, dans certains cas de mort subite, les enfants touchés avaient des anomalies au niveau des cellules nerveuses du tronc cérébral.
Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Quelles précautions prendre pour en réduire les risques ?
Diminuer le risque de mort inattendue du nourrisson est possible à l’aide de petits gestes au quotidien :
- Faites dormir votre bébé sur le dos dans son berceau pour éviter les risques de mort inattendue du nourrisson en raison d’un étouffement dans son matelas avec obstruction des voies respiratoires.
- Au moment du couchage, ne mettez aucun objet dans le lit de votre bébé (cale-bébé, tour de lit, oreiller, peluches, etc.).
- Utilisez une gigoteuse ou une turbulette plutôt que des couvertures jusqu’à ses 2 ans.
- Ne faites pas dormir votre bébé dans le lit des parents mais dans son propre lit dans la chambre des parents. L’OMS recommande de garder son enfant dans sa chambre les 6 premiers mois de vie du nouveau-né.
- Utilisez un matelas ferme et plat pour les nourrissons, recouvert d’un drap housse (pas de pouf, coussin d’allaitement ou matelas mou).
- Lorsqu’il dort, gardez la température de la chambre entre 18 et 20 degrés en hiver (saison où la MIN est plus fréquente).
- Évitez de fumer en présence de votre bébé. Le tabagisme passif du nourrisson ou de la mère en cas d’allaitement maternel est un facteur de risque pour ce syndrome.
N’hésitez pas à consulter un.e pédiatre à la maternité ou une infirmière puéricultrice pour obtenir des réponses à vos questions et connaître les moyens qui permettent de prévenir ce risque.
Est-ce que la mort inattendue du nourrisson est fréquente ?
La MIN est la 1ère circonstance de décès chez les nourrissons entre 28 jours et 1 an. On compte environ 300 MIN par an dont la moitié est classée comme mort subite du nourrisson.
Jusqu’à quel âge y a-t-il un risque de mort inattendue du nourrisson ?
Selon l’HAS, la MIN peut toucher un nourrisson de 0 à 2 ans. Dans 90% des cas, elle survient dans les 6 premiers mois et touche les garçons en majorité. L’âge médian est de 3 mois avec un pic entre 2 et 4 mois puisqu’il s’agit de l’âge où le nourrisson peut se retourner seul dans son sommeil. Bien qu’elle soit rare après l’âge de 1 an, la vigilance est recommandée jusqu’à 24 mois en raison du risque infectieux.
Comment être accompagné après la perte d’un nourrisson ?
Après la perte d’un nourrisson, les parents sont bouleversés par le deuil car ils ne sont pas préparés à cette tragédie. La cause de la perte n’étant pas toujours certaine, le sentiment de culpabilité se retrouve exacerbé. N’hésitez surtout pas à vous entourer de votre famille et de vos amis durant les jours et les mois qui suivent la perte de votre enfant.
Sachez qu’un accompagnement, un soutien psychologique et un suivi des parents endeuillés est proposé par des psychologues dans des centres de référence de la mort inattendue du nourrisson. Ce soutien par des professionnel.le.s de santé est proposé pour discuter de l’adaptation des parents face à la perte et de l’attitude à adopter lorsqu’il y a d’autres enfants. Ces centres peuvent également vous suivre lors de vos futures grossesses.
La mort inattendue du nourrisson n’arrive que dans des cas exceptionnels. Cependant, il reste important d’en faire la prévention, car c’est cette prévention, notamment en termes de sécurité du couchage, qui a permis de diminuer drastiquement les chiffres de cas de MIN. Il s’agit d’un événement très traumatisant en tant que parent, d’autant qu’elle est souvent inexpliquée, ce qui complique le travail de deuil. Il existe des associations d’accompagnement des parents endeuillés, ainsi qu’un réseau de professionnels formés. Vous trouverez les ressources dans l’application May.
Source : Santé Publique France.