
Devenir parent est un bouleversement, surtout lorsqu’un accouchement prématuré vient peut-être bousculer vos plans. Quelles sont les causes de la prématurité ? Combien de temps reste un bébé prématuré à l’hôpital ? Quelles sont les conditions de retour à la maison ?
Faisons le point.
Qu’est-ce que la prématurité ?
On parle de bébé prématuré lorsque celui-ci naît avant 37 semaines d’aménorrhée (SA), une naissance à terme se situe autour de 41 semaines d’aménorrhée. Ce type de naissance nécessite une prise en charge plus importante que pour une naissance “classique” puisque le bébé n’a pas eu le temps de finir son développement, ce qui peut avoir un impact sur sa santé en fonction du degré de prématurité. D’après le site OpenData Périnat IDF (qui publie les principaux chiffres liés à la périnatalité en Île-de-France) les naissances prématurées représentaient 6,78 % des naissances 2023 en Île-de-France.
Les stade de la prématurité
On divise souvent la prématurité en différents degrés, basés sur la date de terme du bébé.
- Entre 24 SA et 27+6 SA, on parlera d’extrême prématurité.
- Entre 28 SA et 31+6 SA, on parlera de grande prématurité.
- Entre 32 SA et 36+6 SA, on parlera de prématurité.
Plus le degré de prématurité est élevé, plus il y a de chance que votre enfant ait besoin d’un soutien médical important à la naissance.
Les causes de la prématurité
Un accouchement prématuré peut avoir lieu pour diverses raisons. En effet, en fonction des cas, une naissance prématurée peut être spontanée (c’est-à-dire qu’elle se déclenche seule) ou induite (la naissance est décidée par le corps médical dans l’intérêt de l’enfant ou de la mère, par déclenchement ou césarienne).
Dans le cas d’une naissance prématurée spontanée, les causes les plus courantes sont les suivantes :
- une rupture prématurée des membranes, ou mise en travail spontanée, dont l’origine est souvent infectieuse mais parfois non retrouvée,
- une grossesse multiple.
En ce qui concerne les naissances prématurées induites, vos médecins peuvent y avoir recours pour les raisons suivantes :
- Hypertension et ses complications (pré-éclampsie, hématome rétro-placentaire, …) : la naissance peut être indiquée pour la sécurité de la mère et de l’enfant.
- Hémorragie (placenta praevia, hématome rétro-placentaire, …) : il s’agit de situations nécessitant une naissance urgente.
- Retard de croissance in utéro : la santé du fœtus est impliquée car il ne bénéficie pas de bons apports placentaires in utero.
- Complication de la grossesse multiple monochoriale (syndrome transfuseur-transfusé) : l’un des deux jumeaux présente un retard de croissance nécessitant une naissance précoce.
Notez que ces listes ne sont pas exhaustives, il existe une multitude de raisons possibles. Enfin, parfois, la cause d’une naissance prématurée reste inconnue.
Les conséquences de la prématurité pour un nouveau-né
Les bébés prématurés font face à plusieurs problèmes de santé en raison de l’immaturité de leur développement. Ce qui justifie souvent une hospitalisation prolongée en soins intensifs néonatals. Voici les problèmes de santé les plus fréquents :
- Une détresse respiratoire : les poumons des grands prématurés ne sont pas toujours assez développés pour fonctionner sans assistance.
- Des problèmes d’alimentation : l’immaturité de leur système digestif peut rendre l’alimentation difficile.
- Une mauvaise régulation de la température : les prématurés ont souvent du mal à maintenir leur température corporelle, d’où l’utilisation de la couveuse.
- Des risques d’infections : leur système immunitaire étant encore en développement, ils sont plus vulnérables aux infections.
Prise en charge des prématurés
Un bébé prématuré est pris en charge dès la naissance afin de pallier son immaturité de développement. Voici comment cela se passe.
Les soins intensifs néonatals
Les soins intensifs néonatals permettent de stabiliser l’état de santé des prématurés, réduisant ainsi le risque de séquelles à long terme. Ils se déroulent dans des unités spécialisées où les nouveaux-nés prématurés reçoivent une attention continue. Parmi les soins courants :
- Les couveuses ou incubateurs : elles aident à maintenir une température corporelle stable, essentielle pour ces bébés qui ne peuvent généralement pas encore réguler leur chaleur corporelle.
- La ventilation assistée : pour les bébés souffrant d’immaturité pulmonaire, des appareils respiratoires sont utilisés pour soutenir leur respiration.
- L’ alimentation par sonde : en cas de difficultés d’alimentation, une sonde peut être utilisée pour fournir les nutriments nécessaires.
Les examens et suivis médicaux
En plus des soins que nous venons d’évoquer, un bébé prématuré aura besoin d’un suivi médical attentif afin de vérifier que son état se stabilise. Ce suivi passe par différents examens médicaux.
- Une surveillance respiratoire : pour ajuster les besoins en oxygène et surveiller la fonction pulmonaire.
- Des tests neurologiques : ils aident à détecter d’éventuelles anomalies du système nerveux central ou du cerveau.
- Des contrôles de croissance : mesures régulières de la taille, du poids et du périmètre crânien pour s’assurer que le bébé grandit correctement.
- Des examens ophtalmologiques et auditifs : pour identifier tout potentiel problème sensoriel précoce.
C’est ce suivi qui permet de déterminer combien de temps reste un bébé prématuré à l’hôpital. La sortie de l’hôpital n’est envisagée que lorsque l’enfant est suffisamment stable et autonome pour manger et respirer.
Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Durée moyenne du séjour à l’hôpital
Le séjour à l’hôpital est souvent une période stressante pour les parents qui ont hâte de rentrer chez eux avec leur bébé. Mais alors, combien de temps reste un bébé prématuré à l’hôpital ? La réponse dépend de deux facteurs principaux :
- le degré de prématurité,
- l’état de santé de votre bébé.
C’est pourquoi la durée d’hospitalisation est très variable d’un bébé prématuré à l’autre. Pour les grands prématurés par exemple (nés avant 32 semaines d’aménorrhée), le séjour peut durer plusieurs mois. En revanche, les bébés nés entre 32 et 36 semaines peuvent avoir une hospitalisation plus courte, parfois de quelques semaines seulement.
Un autre facteur peut être déterminant : la capacité de votre bébé à s’alimenter sans assistance. Les bébés prématurés doivent souvent atteindre un certain poids et être capables de se nourrir au sein ou au biberon avant de pouvoir envisager une sortie de l’hôpital. Le peau à peau, une pratique encouragée dès que possible, joue un rôle essentiel dans ce processus en favorisant la création de liens d’attachement et en améliorant la prise de poids.
Retour à la maison : préparation et suivi
Ça y est. Après un séjour à l’hôpital plutôt mouvementé, il est enfin temps de faire découvrir à votre enfant sa nouvelle maison. Notez cependant que ce retour nécessite une préparation particulière et un suivi médical régulier.
Le retour à la maison
Voici quelques conseils pour faciliter la transition de l’hôpital à la maison :
- Aménager un espace calme et sécurisé : assurez-vous que l’environnement de votre bébé soit paisible et sûr, idéalement dans votre chambre les premiers mois (ce qui réduit les risques de MIN).
- S’équiper avec du matériel adapté : prévoyez des vêtements adaptés à la taille de votre bébé et faciles à enfiler, des couches (taille prématuré si besoin) et un thermomètre pour surveiller la température corporelle de votre bébé.
Si vous en ressentez le besoin (stress, anxiété…) n’hésitez pas à demander un soutien psychologique à un·e professionnel·le de santé ou à échanger avec d’autres parents dans votre situation.
Suivi médical à domicile
Même sorti de l’hôpital, votre enfant aura besoin d’un suivi médical régulier, afin de vérifier qu’il se développe correctement. S’il est né à moins de 32 SA ou présente une pathologie néonatale sévère, il intégrera un réseau de suivi. Il peut également être suivi par un centre d’action médico sociale précoce (CAMSP). Il sera de toute façon suivi régulièrement par un médecin du service de néonatalogie, ou par un pédiatre libéral, d’autant plus s’il fait partie du réseau. Ce suivi s’articulera ainsi :
- Visites de contrôle régulières : ces visites, plus régulières que pour un bébé né à terme, permettent de détecter précocement d’éventuelles difficultés ou complications et d’ajuster les soins si nécessaire.
- Interventions précoces selon son développement, par un.e orthophoniste, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien.ne, ophtalmologue….
- Soutien à l’allaitement si vous avez choisi ce mode d’alimentation : vous pouvez vous entourer d’une consultante en lactation si besoin pour vous soutenir à la sortie de l’hôpital.
La prématurité vient donc bouleverser le programme d’une naissance. Déjà parce qu’elle arrive plus tôt que prévu initialement mais aussi parce que votre enfant aura certainement besoin d’un séjour à l’hôpital, séjour plus ou moins long en fonction de son degré de prématurité. A la question : combien de temps reste un bébé prématuré à l’hôpital, la réponse est alors variable car elle dépend des progrès de votre enfant (croissance, prise de poids, aides médicales…). Dans tous les cas, n’hésitez pas à demander conseil à votre professionnel·le de santé en cas de doutes ou d’inquiétudes.
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