La dysplasie de la hanche est une malformation au niveau de l’articulation de la hanche, elle est plutôt courante chez les nouveau-nés. Comment est-elle diagnostiquée ? Comment traiter cette luxation congénitale ?
Dysplasie de la hanche : on fait le point.
Comprendre la dysplasie de la hanche
La dysplasie de la hanche est assez courante chez les nourrissons. Mais de quoi s’agit-il concrètement ?
L’articulation de la hanche chez le nourrisson se compose principalement de la tête du fémur et du cotyle (ou cavité acétabulaire, soit la cavité où se loge la tête du fémur). Chez un bébé en bonne santé, la tête fémorale s’ajuste parfaitement dans le cotyle, permettant une mobilité fluide.
Il existe trois degrés de malformation.
- Hanche luxée : la tête du fémur est sortie de l’articulation de la hanche. Cela nécessite une prise en charge le plus rapide possible par des orthopédistes spécialisés en pédiatrie.
- Hanche luxable : la tête du fémur est en place mais on peut la faire sortir de sa place normale dans le cotyle. Dans ce cas, il faut faire tout son possible pour maintenir la hanche en bonne position.
- Dysplasie : c’est la malformation la plus fréquente et celle qui nous intéresse ici. Dans ce cas, le cotyle n’est pas complètement développé et ne recouvre pas complètement la tête fémorale.
Dépistage précoce et facteurs de risque
Puisqu’il s’agit d’une malformation courante chez le nourrisson, le système de dépistage est plutôt bien rôdé et commence très tôt.
Techniques de dépistage
À la maternité, vos professionnel·le·s de santé évaluent lors d’un examen clinique la mobilité de l’articulation de la hanche et recherche des signes de luxation ou de malformation. Cet examen est ensuite répété tous les mois lors des visites obligatoires chez votre médecin ou pédiatre. Si une anomalie est détectée, votre bébé devra passer une échographie afin de vérifier que tout va bien ou poser un diagnostic précis.
Le dépistage précoce de la dysplasie de la hanche chez le bébé permet de prévenir de potentielles complications futures comme des boiteries, des douleurs articulaires plus ou moins intenses et à une arthrose précoce.
Facteurs de risque
Certains facteurs rendent les bébés plus susceptibles de présenter une dysplasie de la hanche. Voici les principaux.
- Antécédents familiaux : il y a un aspect héréditaire à cette malformation, aussi, un historique familial de dysplasie de la hanche augmente le risque.
- Présentation par le siège : les bébés nés en siège sont plus susceptibles de développer cette condition.
- Grossesse gémellaire et bébé avec un poids au-dessus des courbes : ces conditions de grossesse augmentent la probabilité de dysplasie.
- Syndrome postural : des anomalies orthopédiques telles que le torticolis congénital sont aussi des indicateurs de risque.
Options de traitement
La dysplasie de la hanche chez le bébé nécessite une attention particulière pour éviter des complications à long terme. Les options de traitement varient en fonction de la gravité de la condition, allant des traitements non-chirurgicaux à des interventions plus invasives.
Traitements non-chirurgicaux
Pour les cas de dysplasie de la hanche détectés tôt, les traitements non-chirurgicaux sont souvent privilégiés. Ces méthodes visent à stabiliser l’articulation de la hanche et à favoriser un développement normal.
- Le harnais de Pavlik : ce dispositif constitué de sangles souples maintenant les jambes de votre bébé écartées est utilisé pour maintenir la tête du fémur dans le cotyle. Il est généralement porté en continu, sauf pendant les changes et le bain, et est particulièrement efficace pour les hanches luxables.
- Le lange calin ou la culotte d’abduction : ce lange spécial permet de maintenir les cuisses en abduction, permettant ainsi à la tête fémorale de se réintégrer correctement dans sa cavité. Ils sont souvent utilisés pendant les premiers mois, surtout lorsque l’échographie montre un développement insuffisant du cotyle.
- La rééducation orthopédique : en complément, des exercices de rééducation peuvent être recommandés pour renforcer les muscles autour de l’articulation de la hanche et améliorer la stabilité.
Intervention médicale
Dans certains cas, où les traitements non-chirurgicaux ne suffisent pas ou lorsque la dysplasie est sévère, une intervention médicale plus poussée peut être nécessaire.
- Réduction fermée : cette procédure consiste à manipuler la hanche luxée pour la replacer dans le cotyle sans incision. Elle est souvent suivie d’une immobilisation avec un plâtre.
- Ostéotomie : cette intervention chirurgicale est envisagée lorsque la dysplasie persiste malgré les traitements évoqués plus haut. Elle vise à remodeler l’os pour améliorer la couverture de la tête fémorale et stabiliser l’articulation.
- Suivi post-opératoire : après la chirurgie, un suivi régulier avec des radiographies est crucial pour surveiller la guérison et prévenir des complications comme l’arthrose.
Bon à savoir : le choix du traitement est déterminé par un·e orthopédiste en fonction du diagnostic et des résultats de l’examen clinique et des imageries.
Suivi médical
Dès le diagnostic, un suivi est mis en place par vos professionnel·le·s de santé, souvent sous la supervision d’un·e orthopédiste pédiatrique. Ce suivi inclut des examens réguliers (via des échographies et, plus tard, des radiographies) pour évaluer l’évolution de l’articulation de la hanche et adapter le traitement si nécessaire (grâce à des recommandations concernant l’utilisation du harnais de Pavlik ou du lange câlin par exemple).
En parallèle, un programme de rééducation peut être proposé, pour renforcer les muscles autour de la hanche. Par exemple, des mouvements doux de flexion et d’abduction peuvent être intégrés de manière ludique dans les routines quotidiennes, comme le changement de couche ou le bain. Cela aide non seulement à renforcer la hanche, mais aussi à stimuler le développement moteur global du bébé.
La dysplasie de la hanche est donc une malformation congénitale fréquente chez le bébé. Elle est généralement repérée assez tôt, grâce aux visites obligatoires de votre enfant et se traite grâce à la supervision d’un·e orthopédiste.
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