Lorsqu’une maman pratique l’allaitement, il est normal qu’elle se questionne sur l’impact d’une potentielle maladie sur son nourrisson allaité. Peut-on poursuivre l’allaitement maternel exclusif en cas de maladie ? Quels sont les effets sur les enfants nourris au sein ?
On fait le point ! ?
Peut-on continuer à allaiter si on a une grippe ou une bronchite ?
Les maladies aiguës comme la grippe ou la bronchite ne vous empêchent pas de continuer à allaiter. A vrai dire, l’allaitement est même possible en cas de contamination par la Covid-19. Les maladies ou les infections courantes comme la grippe, la bronchite, le rhume, la gastro-entérite ou la diarrhée ne nécessitent pas l’arrêt de l’allaitement. Au contraire, l’allaitement maternel est bénéfique pour le bébé, non seulement parce qu’il apporte tous les nutriments dont le bébé a besoin pour se développer mais aussi parce qu’il fait office de protection immunitaire.
Mais comment explique-t-on cela ?
Lorsque la mère allaite et est malade, elle fabrique des anticorps qui luttent contre la maladie ou l’infection. Ces anticorps sont transmis au bébé via le lait maternel. Ce processus aide au développement du système immunitaire du bébé. Attention, cette transmission d’anticorps ne signifie pas que vous ne pouvez pas contaminer votre nourrisson. De ce fait, nous vous conseillons de bien vous laver les mains avant de donner le sein à votre nouveau-né et d’éviter le contact salivaire en mettant un masque lors de la tétée ou lorsque vous vous occupez de lui. L’allaitement n’aggrave pas la maladie, n’hésitez pas à demander un suivi auprès de votre médecin ou de votre pédiatre si vous éprouvez des difficultés à allaiter.
Quelles maladies empêchent la poursuite de l’allaitement ?
Les virus
Lorsque vous allaitez et que vous contractez un virus, la conduite à tenir dépendra surtout de la maladie concernée.
A ce jour, seul le virus de la leucémie humaine à lymphocyte de type 1 (HTLV1) empêche la poursuite de l’allaitement de façon totale car il est transmis de la mère à l’enfant via le lait maternel. Vous l’aurez donc compris, ni l’allaitement exclusif, ni l’allaitement mixte ne sont possibles pour les femmes atteintes de ce virus.
Les mamans allaitantes séropositives, c’est-à-dire atteintes du virus de l’immunodéficience humain (VIH) peuvent continuer à allaiter si elles sont sous traitement antirétroviral. L’OMS promeut même l’allaitement des femmes atteintes du VIH si elles suivent bien leur traitement.
Parfois, l’allaitement doit être interrompu temporairement. C’est notamment le cas lorsque la mère est atteinte du virus Ebola ou Marburg.
Les maladies chroniques
Dans le cas d’une maladie chronique, il est possible que votre médecin vous prescrive un traitement qui maintient la maladie sous contrôle, sans être dangereux pour votre enfant allaité.
La question de l’allaitement se pose particulièrement pour les femmes atteintes du cancer du sein. L’arrêt de l’allaitement est plus ou moins évitable lorsque les femmes qui allaitent sont atteintes d’un cancer du sein. Au meilleur des cas, la maman peut suspendre l’allaitement pendant une période précise et reprendre l’allaitement exclusif au sein un peu plus tard. Elle doit alors tirer son lait puis le jeter pour continuer à stimuler la lactation. Cependant, la toxicité du traitement anticancéreux pris par ces mères allaitantes rend souvent la poursuite de l’allaitement impossible.
Les infections
Tout comme pour les virus, la conduite à tenir lors de l’allaitement dépend du type d’infection.
Lors d’une infection urinaire, il peut arriver que le.la professionnel.le de santé prescrive un traitement antibiotique incompatible avec l’allaitement. Cela arrive majoritairement lors d’une infection urinaire à germe résistant. Vous ne pouvez alors plus allaiter votre enfant durant une période donnée. Si cela venait à vous arriver, il est vivement conseillé de tirer votre lait et de le jeter afin de stimuler la lactation et reprendre tranquillement l’allaitement une fois votre traitement terminé. Nous tenons quand même à vous rassurer car il existe peu d’antibiotiques qui soient réellement contre-indiqués pour les femmes qui allaitent.
Un autre cas de maladie infectieuse : la varicelle. Lorsqu’une maman qui allaite son bébé contracte la varicelle entre 5 jours avant et 2 jours après l’accouchement, il est possible qu’un arrêt temporaire de l’allaitement de 7 à 10 jours lui soit prescrit. Cette décision est propre à chaque maternité car d’autres modes de prises en charge existent.
?La fièvre n’est pas un symptôme alarmant. Vous n’avez pas nécessairement besoin d’interrompre l’allaitement. Néanmoins, si la raison de cette fièvre reste inexpliquée, votre professionnel.le de santé peut vous conseiller de stopper l’allaitement au sein jusqu’à établissement d’un diagnostic. L’entretien de la lactation se fait alors avec un tire-lait.
Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Quels médicaments sont autorisés pour la mère allaitante ?
Nombreux sont les médicaments autorisés pour les mères qui allaitent. La plupart du temps, ils ne passent pas dans le lait maternel ou en trop faibles quantités pour avoir un impact sur la santé du bébé. Toutefois, il reste préférable de ne pas pratiquer l’automédication et de consulter votre médecin afin qu’il.elle juge de l’utilité d’un traitement médicamenteux.
Certains médicaments ont des effets secondaires et peuvent diminuer ou augmenter la production de lait chez la mère qui allaite. Dans certains cas, des effets sont aussi remarqués chez le bébé. C’est notamment le cas lors de la prise d’un antihistaminique car il a tendance à provoquer une sédation passagère chez le bébé allaité. Il arrive que les médicaments aient une action à long terme sur le nourrisson. Les tétracyclines en sont un exemple car elles ont un effet toxique sur le développement dentaire du bébé.
Voici quelques exemples d’antalgiques compatibles avec l’allaitement :
- le paracétamol
- l’ibuprofène
- le kétoprofène
- le flurbiprofène
L’aspirine passe dans le lait maternel mais elle est ingérée en faible quantité par le nourrisson allaité lorsque la posologie prescrite est respectée.
Toutes les informations concernant une possible contre-indication sont présentes sur la notice des différents médicaments. Bien que beaucoup de traitements médicamenteux soient disponibles sans ordonnance, nous vous conseillons de consulter votre médecin afin de connaître la bonne posologie et d’éviter tous risques inutiles. Vous pouvez également prendre des renseignements auprès de votre pédiatre ou d’une infirmière puéricultrice consultante en lactation.
Les bienfaits de l’allaitement ne sont plus à démontrer. Les cas où l’arrêt de l’allaitement est nécessaire sont rares. Toutefois, rien ne vous oblige à poursuivre l’allaitement, surtout si vous vous sentez trop faible pour le faire !