Pleurs inconsolables, torticolis, sommeil perturbé, problèmes posturaux… Il y a quelques années, un scientifique allemand a tenté de relier et d’expliquer tous ces maux chez le bébé par l’existence d’une maladie : le syndrome de KISS. Non reconnu par la médecine traditionnelle, il fait aujourd’hui l’objet de nombreuses controverses.
Syndrome de KISS : faisons le point.
Qu’est-ce que le syndrome de KISS ?
Théorisé par le Dr. Heiner Biedermann, médecin et chirurgien allemand, le syndrome de KISS, ou “Kopfgelenk Induzierte Symmetrie Störungen” (que l’on pourrait traduire par “troubles de la symétrie induits de la jonction crânio-cervicale”) désigne un problème de jonction crânio-cervicale (c’est-à-dire entre une vertèbre et la base du crâne) qui serait à l’origine de divers maux, à la fois physiques et comportementaux chez les nourrissons. Parmi ces différents symptômes on retrouverait le torticolis ainsi que des douleurs articulaires/musculaires persistantes.
Pour l’instant, aucune étude ne prouve de façon certaine l’existence de ce syndrome, c’est pourquoi le syndrome de KISS n’est pas reconnu par la médecine traditionnelle à ce jour.
Les débats autour de l’existence du syndrome de KISS
Le syndrome de KISS suscite donc de nombreux débats et d’autant plus nombreuses interrogations chez les parents. Faut-il croire en l’existence de ce syndrome ? Peut-il vraiment expliquer les différents maux d’un bébé ?
Points de vue divergents
Plusieurs parents rapportent que leur nourrisson a montré des signes de soulagement après des interventions ciblées sur le syndrome de KISS (visant à traiter un problème de jonction crânio-cervicale donc) telles qu’une séance d’ostéopathie. De même, certain⸱e⸱s praticien⸱ne⸱s soutiennent ces témoignages et affirment que les soins apportés peuvent aider à corriger des déséquilibres articulaires et musculaires.
Du côté de la médecine traditionnelle en revanche, la plupart des professionnel⸱le⸱s de santé restent sceptiques quant à l’existence du syndrome de KISS. L’absence de consensus médical et d’études scientifiques solides remet en question la pertinence de ce diagnostic. Les symptômes attribués au syndrome de KISS, tels que le torticolis, les difficultés de rotation de la tête et les problèmes de système digestif, sont souvent considérés comme des manifestations physiologiques communes chez les bébés, pouvant être causées par d’autres facteurs.
Les raisons de la controverse
La controverse autour du syndrome de KISS s’explique par plusieurs facteurs :
- A ce jour, aucune étude rigoureuse n’a confirmé l’existence du syndrome de KISS, ce qui alimente les doutes quant à sa validité en tant que diagnostic médical.
- Les symptômes associés, tels que les reflux, les pleurs fréquents et les problèmes de tétée, sont courants chez les nourrissons et peuvent avoir de multiples origines.
- Les méthodes de traitement, souvent basées sur l’ostéopathie ou la kinésithérapie, varient largement et leur efficacité est sujette à débat. Certains parents rapportent des améliorations, tandis que d’autres ne constatent aucun changement significatif.
Ce point est donc à garder en tête lors de la lecture de cet article où nous présentons les symptômes, causes, traitements communément associés au syndrôme de KISS.
Symptômes du syndrome de KISS chez le nourrisson
Ce syndrome est souvent évoqué lorsque le bébé présente :
- des déformations du crâne,
- une posture inclinée en virgule,
- une tête en extension,
- des problèmes articulaires et musculaires (notamment un torticolis, ou une hyperextension du rachis),
- des difficultés de rotation de la tête,
- des troubles du sommeil,
- des troubles de la digestion,
- des difficultés à l’allaitement,
- des pleurs fréquents et inexpliqués,
- de l’irritabilité,
- des reflux,
- …
Et si ce syndrome fait débat c’est parce qu’à nouveau, il se trouve que la plupart de ces symptômes sont très fréquents chez les bébés et peuvent souvent s’expliquer par d’autres causes.
Dans tous les cas, si vous avez la moindre inquiétude ou question concernant la santé de votre bébé, n’hésitez pas à consulter votre professionnel⸱le de santé afin d’identifier le problème et de mettre en place un traitement adapté.
De même, si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe d’infirmières puéricultrices et de pédiatres vous répond 7j/7 de 8h à 22h.
Causes possibles du syndrome de KISS
Comme nous l’avons évoqué, l’existence du syndrome reste controversée. Aussi, ses potentielles causes font également l’objet de débats, mais voici les causes les plus évoquées :
- Une aide instrumentale lors de l’accouchement : s’il est vrai qu’une naissance instrumentale peut entraîner des complications pour le bébé, elles sont en général passagères et peu susceptibles d’entraîner une pathologie musculaire sur le long terme.
- La position fœtale au cours de la grossesse : une position prolongée in utero peut laisser des tensions en place chez le nourrisson, comme un torticolis congénital, mais ne peut expliquer l’ensemble de ce syndrome.
- Une prédisposition génétique : il est vrai que l’on découvre chaque jour de nouvelles choses en génétique. En revanche, nous n’avons à ce jour rien qui puisse prouver une prédisposition génétique au syndrome de KISS.
Options de traitement pour le syndrome de KISS
Bien que faisant l’objet de nombreux débats, des options de traitement du syndrome de KISS existent.
Le traitement ostéopathique est souvent proposé pour soulager les symptômes associés au syndrome de KISS. Cette approche viserait à rétablir l’équilibre du corps en travaillant sur les tensions musculaires et articulaires. Si l’ostéopathie peut effectivement être conseillée dans certaines situations, rien ne permet d’affirmer ses effets sur un potentiel syndrome de KISS et les résultats de ces manipulations varient énormément d’un enfant à l’autre.
Dans tous les cas, nous vous recommandons de consulter votre médecin ou pédiatre avant de commencer un quelconque traitement afin de vous assurer qu’il est adapté à l’âge et aux besoins particuliers de votre enfant. Notez également qu’un médecin ou pédiatre pourra vous orienter vers des professionnel⸱le⸱s qualifié⸱e⸱s si vous souhaitez avoir recours à l’ostéopathie.
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