Interdits après une césarienne : ce qu’il faut éviter

L’accouchement par césarienne, (qu’elle soit programmée ou non), vous est proposé lorsque les conditions d’accouchement ne sont pas favorables à une naissance par voie basse : complications lors de l’accouchement, pathologie de grossesse… Dans ces cas-là, la récupération post-partum est un peu différente qu’en post-partum “classique” puisqu’il faut également prendre soin de votre cicatrice. Notez cependant que ces conseils visent plus à maximiser votre confort et votre récupération plutôt qu’à vous donner des interdits stricts.

Les interdits après une césarienne : faisons le point.

Activités physiques à éviter

Après un accouchement par césarienne, vos professionnel·le·s de santé vous feront une liste de recommandations pour prendre soin de vous, favoriser une récupération rapide et éviter les complications. Il ne s’agit donc pas d’interdits après une césarienne à proprement parler mais plutôt de conseils. Parmi eux : le moment de la reprise d’une activité physique. 

Les charges lourdes

Idéalement, il vous sera recommandé d’éviter de soulever des charges lourdes dans les premières semaines qui suivent la césarienne afin de ne pas exercer une trop grande pression sur votre abdomen, ce qui risquerait de tirer sur les fils de suture en plus de créer un inconfort. 

Bon à savoir : si vous devez absolument soulever quelque chose, assurez-vous d’utiliser vos jambes pour soulever (en les pliant), plutôt que de solliciter votre dos ou votre abdomen.

Les sports intenses

De la même façon, il vous sera recommandé de limiter la pratique d’exercices physiques intenses pendant votre période de récupération. Autant que possible, laissez à votre corps le temps de guérir et de se remettre de l’accouchement. En fonction du sport, les mouvements peuvent aussi tirer sur les fils de votre cicatrice.

Notez en revanche que tous les sports ne vous sont pas interdits après une césarienne. La pratique d’une activité physique douce ne pose aucun problème. En voici quelques exemples : 

• La marche : commencez par de courtes promenades, augmentant progressivement la durée au fil des semaines.
• Des étirements légers : des mouvements doux peuvent aider à maintenir la souplesse sans solliciter l’abdomen.
• Du yoga doux : certaines postures peuvent être bénéfiques, mais – idéalement – assurez-vous de consulter un·e professionnel·le de santé en amont afin de vous assurer de ne pas compromettre votre récupération. Evitez cependant les postures en torsion dans un premier temps.

Dans tous les cas, écoutez-vous et si vous ressentez une gêne ou une douleur, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre sage-femme.

Interdits après une césarienne : l’alimentation

L’alimentation peut également jouer un rôle important dans votre récupération post-césarienne. Encore une fois, il s’agit surtout de recommandations plus que de règles strictes à suivre.

Les aliments à privilégier

Certains aliments sont plus riches en nutriments que d’autres. Aussi, il est possible que l’on vous conseille de consommer : 

• Des protéines maigres : les protéines aident à la réparation des tissus endommagés.
• Des fruits et légumes : riches en vitamines et antioxydants, ils soutiennent le système immunitaire et aident à la cicatrisation. Les légumes verts à feuilles, comme les épinards, sont particulièrement recommandés.
• Des noix et graines : sources d’acides gras essentiels, elles aident à réduire l’inflammation et à améliorer la santé de la peau autour de la cicatrice.
• Des produits laitiers : le calcium et la vitamine D renforce les os et les dents, ce qui peut être bénéfique après les efforts de l’accouchement.

Bon à savoir : l’hydratation est importante en toute occasion (il est recommandé de boire au moins 1,5L par jour) mais elle l’est plus encore après une anesthésie, qui a tendance à déshydrater.

Les aliments à éviter

Au contraire, certains aliments peuvent vous causer de l’inconfort après une césarienne (même s’ils n’impactent pas directement la cicatrisation). Si possible, essayez d’éviter ou de limiter la consommation des aliments suivants : 

• Les aliments transformés : ils peuvent provoquer des ballonnements, une sensation qui n’est jamais très agréable, particulièrement après une césarienne.
• Les sucres raffinés : ils peuvent augmenter l’inflammation et retarder le processus de cicatrisation.
• L’alcool et la caféine : ces substances peuvent déshydrater (ce qui n’est donc pas idéal après une anesthésie) et affecter la qualité du sommeil, essentiel à la récupération.
• Les aliments riches en sel : ils peuvent faciliter la rétention d’eau et donc augmenter votre inconfort au niveau de l’abdomen.

Césarienne : prendre soin de sa cicatrice

Un accouchement par césarienne implique également une cicatrice dont il faudra prendre soin pour pouvoir cicatriser correctement. Ces soins peuvent également aider à améliorer l’apparence de la cicatrice.

Les produits à éviter

Juste après la césarienne, et dans les semaines qui  suivent, la zone de votre cicatrice est encore sensible. Il vous sera donc recommandé de faire attention aux produits que vous appliquez à cet endroit. Voici quelques recommandations :

• Éviter les produits cosmétiques parfumés ou contenant de l’alcool : ils peuvent irriter la peau, déjà sensibilisée par la cicatrisation.
• Certaines crèmes ou lotions : certains produits peuvent contenir des ingrédients qui ne sont pas adaptés à une plaie chirurgicale. N’hésitez pas à demander l’avis de votre pharmacien·ne en amont.
• Attention aux huiles essentielles : bien qu’elles soient naturelles, les huiles essentielles peuvent être trop agressives pour une cicatrice récente. Mieux vaut demander l’avis d’un·e professionnel·le avant d’en appliquer au niveau de votre cicatrice.

Bon à savoir : il est conseillé de nettoyer votre cicatrice quotidiennement, avec un savon neutre non parfumé, et de la sécher à l’air libre ou en tamponnant délicatement avec un tissu propre pour réduire les risques d’infection.

Les techniques de massage

Le massage de la cicatrice peut être bénéfique pour améliorer sa souplesse et son apparence, mais certaines techniques ne sont pas adaptées à une plaie chirurgicale. Par exemple, les massages trop vigoureux peuvent endommager les tissus (en plus d’être potentiellement douloureux). Il est aussi déconseillé de commencer les massages trop tôt, attendez un mois après la césarienne pour commencer, ce qui permet à la peau de commencer à se rétablir.

Voici quelques techniques de massage qui peuvent vous être bénéfiques : 

• Réaliser des petits cercles doux : en utilisant une huile ou une crème adaptée, faites des mouvements circulaires doux pour aider à assouplir la peau.
• Faire des mouvements de gauche à droite et de haut en bas : cela peut aider à limiter les adhérences et favoriser la souplesse de la peau.
• Pincer doucement la cicatrice : cela aide à décoller la peau des tissus sous-jacents et peut améliorer l’élasticité.

N’hésitez pas à demander conseil à votre sage-femme, médecin ou kinésithérapeute pour vous montrer comment réaliser ces massages. Prenez le temps de vous installer confortablement, par exemple en position allongée avec des coussins pour soutenir vos jambes et votre dos. Ces gestes, bien que parfois inconfortables au début, ne doivent pas être douloureux et contribueront à améliorer l’apparence de votre cicatrice.

Si vous avez des questions sur le sujet, n’hésitez pas à télécharger l’application May. Une équipe de sages-femmes vous répond 7j/7 de 8h à 22h.

Interdits après une césarienne : au quotidien 

Durant votre convalescence, on vous recommandera également de faire attention à votre posture ou à certaines activités, afin de ne pas tirer sur les fils ou trop tendre le fils de suture.

Positions et mouvements brusques

Pour réduire la tension sur votre cicatrice, il vaut mieux éviter certaines positions et mouvements :

• Éviter de vous pencher en avant : cela peut exercer une pression sur l’abdomen et l’incision, retardant ainsi la guérison. Utilisez vos genoux pour vous baisser lorsque vous devez ramasser quelque chose.
• Ne pas s’allonger pas à plat ventre : cette position peut étirer la cicatrice et causer de l’inconfort. Privilégiez une position allongée sur le dos avec des coussins sous les genoux pour soulager la pression.
• Éviter les torsions brusques du torse : ces mouvements peuvent solliciter les muscles abdominaux et la zone de votre cicatrice.

Les tâches domestiques

N’hésitez pas à vous faire aider par votre partenaire ou un·e proche. La césarienne est une opération chirurgicale qui nécessite un temps de convalescence. Si toutefois vous voulez ou devez vous attelez à certaines tâches domestiques, nous vous conseillons de prêter attention aux points suivants : 

• Cuisiner : utilisez des outils et appareils qui vous permettent de cuisiner sans avoir à soulever des objets lourds. Par exemple, optez pour des casseroles légères et demandez de l’aide pour manipuler des plats volumineux ou les robots de cuisine.
• Faire du ménage : évitez de passer l’aspirateur ou de balayer, car ces activités peuvent solliciter votre abdomen. Si possible, déléguez ces tâches.
• Étendre des lessives  : pliez et rangez le linge à une hauteur confortable pour éviter de vous pencher. Idéalement, utilisez un chariot à linge à roulettes pour transporter les vêtements sans effort.
• Réaliser les soins de votre  bébé : installez sa table à langer à une hauteur qui vous permet de ne pas vous pencher. Lorsque vous portez votre bébé, assurez-vous de bien soutenir votre abdomen et évitez de le soulever au-dessus de votre tête.

Les bains

Et concernant les bains ? Il est recommandé d’éviter une baignade prolongée tant que la cicatrisation n’est pas terminée. 

D’autre part, la chaleur a un effet vasodilatateur qui empêche la bonne circulation du sang, notamment dans les jambes. En post-césarienne, le risque de phlébite est particulièrement important : éviter les sources de chaleur et préférez plutôt l’application de froid, la surélévation des jambes et le port quotidien de bas de compression veineuse.

Aspects émotionnels et psychologiques

Une césarienne, qu’elle soit réalisée en urgence ou programmée, ainsi que la cicatrice qui l’accompagne peuvent être difficiles à vivre pour certaines femmes, tant sur le plan émotionnel que psychologique.

Stress

Avec un bébé qui vient réorganiser votre quotidien et le stress qui peut découler de l’opération il se pourrait que vous soyez sujette au stress. Alors bien sûr, difficile d’ajouter le stress dans la liste des interdits après une césarienne puisqu’il s’agit d’une émotion qui ne se contrôle pas. En revanche, voici quelques conseils pour prendre soin de vous pendant cette période : 

• Prendre du temps pour soi : accordez-vous des moments de repos et de détente pour vous ressourcer, même si ce n’est que quelques minutes par jour. Vous pouvez par exemple demander à votre conjoint·e de s’occuper du bébé le temps de rattraper un peu de sommeil.
• Techniques de relaxation : si vous sentez que cela vous fait du bien, intégrez des techniques de relaxation comme la respiration profonde ou la méditation à votre routine.

Soutien émotionnel

Autant que possible, éviter de vous isoler. Au contraire, essayer d’être la plus entourée possible.

• Contacter des proches : que ce soit votre partenaire, votre famille ou vos amis, assurez-vous d’avoir des personnes sur qui vous pouvez compter pour partager vos émotions et vos expériences.
• Consulter un·e professionnel·le : si vous ressentez le besoin d’un soutien supplémentaire, n’hésitez pas à consulter un·e psychologue spécialisé dans le post-partum ou tout autre professionnel·le susceptible de vous aider.
• Groupes de soutien : rejoindre un groupe de soutien pour les nouvelles mamans peut être une excellente façon de partager vos expériences et de vous sentir moins seule. Ces groupes peuvent offrir un espace sûr pour exprimer vos préoccupations et recevoir des conseils pratiques.

Concrètement, il n’existe pas réellement d’interdits après une césarienne, plutôt quelques recommandations. Dans tous les cas, écoutez-vous. Faites en fonction de votre ressenti et, à la moindre inquiétude, n’hésitez pas à demander l’aide d’un·e proche ou d’un·e professionnel·le de santé.

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