Post-partum

Le post-partum a fait couler beaucoup d’encre et agite les mentalités depuis quelques temps… et c’est tant mieux ! Médicalement, il s’agit de la période qui s’étend de la fin de l’accouchement au retour de couche. Les choses sont en réalité plus complexes que cela… Entre remaniements physiques et chamboulements psychologiques, le post-partum est une période cruciale, au cours de laquelle la nouvelle maman “apprend” son rôle de mère, rencontre son bébé et découvre son nouveau corps.

Mais de quoi parle-t-on, au juste ? Concrètement, le post-partum, c’est quoi ?

Le post-partum, ça dure combien de temps ?

Selon le consensus médical, le post-partum dure 6 à 8 semaines. Soit le temps nécessaire pour que l’utérus retrouve sa forme et sa position originelle. Cependant, le post-partum ne repose pas uniquement sur les aspects physiques liés à la fin de la grossesse et de l’accouchement ! Mais également sur les bouleversements psychiques provoqués par l’arrivée d’un nouveau-né. Si l’on s’en tient à cette deuxième perspective, la durée varie en fonction des femmes. Certaines mamans décrivent leur post-partum comme un “4ème trimestre” tandis que dans certaines cultures, notamment dans la culture chinoise, une “phase de 40 jours” est évoquée.

Post-partum : quels désagréments ?

La période du post-partum est rythmée par la chute hormonale… et autres petits désagréments physiques. Faisons le point sur certains d’entre eux.

• Les lochies : ce sont les saignements qui surviennent après l’expulsion du placenta. Très abondants les premiers jours, rassurez-vous, ils diminuent au fil du temps. Les lochies sont normales mais si vous utilisez plus d’une serviette hygiénique par heure, que vos saignements sont très malodorants ou que vous avez de la fièvre, consultez un.e professionnel.le de santé !
• Les tranchées : un mot qui fait redouter le pire, nous l’admettons… Néanmoins, rien d’effrayant ! Ce sont des contractions ressenties après l’accouchement qui permettent la rétractation de votre utérus afin qu’il retrouve sa taille d’avant grossesse. Plus une femme a d’enfants, plus les tranchées sont ressenties de façon intenses mais la prise d’antalgiques atténuent bien la douleur !
• La consultation post-natale (entre 6 et 8 semaines après l’accouchement) vous permettra de faire le point avec votre gynécologue ou votre sage-femme 🙂

Le professionnel de santé effectue alors plusieurs vérifications : tension artérielle, pouls, poids, bilan sur l’état des seins, de l’utérus et des muscles du périnée. Une dizaine de séances de rééducation périnéale sont prescrites par le professionnel lors de ce rendez-vous. Ces exercices sont essentiels car ils préviennent ou font disparaître les troubles urinaires ;). Profitez-en pour poser toutes vos questions et déposer toutes vos inquiétudes !

Dépression du post-partum et baby blues : quelle différence ?

Vous avez tant attendu, tant imaginé, tant idéalisé la rencontre avec votre nouveau-né mais voilà que vous vous sentez assaillie d’émotions contradictoires ? Quoi de plus normal… Le corps a été éprouvé par 9 mois de grossesse et un accouchement ! Mettre des mots sur cette période mouvementée émotionnellement est important mais peut s’avérer être difficile… nous vous l’accordons !

Le baby blues : un état transitoire

Ah… le baby blues ! De nombreuses mères en font l’expérience (près de 80%), après l’accouchement. Il dure 15 jours au maximum et intervient à cause du bouleversement émotionnel provoqué par la venue au monde d’un nouveau né.
Fatigue, sautes d’humeur, manque de sommeil… impressionnant peut-être mais SANS GRAVITÉ. Pas de solution miracle : le mieux est de bien se reposer et de bien s’entourer durant cette période ! Si, toutefois, vous constatez que la situation ne s’améliore pas et que votre état se dégrade, consultez un.e professionnel.le de santé.

La dépression post-partum : plus si tabou

La dépression post-partum (DPP), quant à elle, survient dans les 4 premières semaines suivant l’accouchement. Ses principales manifestations sont : humeur dépressive, grande tristesse, anxiété, diminution de l’intérêt et du plaisir, perte d’appétit, de poids, troubles du sommeil, culpabilité, etc.

La dépression post-partum est fréquente mais insidieuse car difficile à diagnostiquer. Ne culpabilisez pas et sachez que vous n’êtes pas seule. Entourez-vous, demandez de l’aide. Et soyez vigilante : en cas de pensées suicidaires, consultez un.e professionnel.le de santé en urgence !

Pendant longtemps, les femmes devaient considérer l’arrivée d’un enfant comme la plus belle chose du monde et ne surtout pas se plaindre…. Souvent minimisé, le voile se lève progressivement sur le mal-être maternel. Nous n’avons de cesse de le dire : entourez-vous et gardez en tête que cela ne fait pas de vous une mauvaise maman. On ne naît pas mère, on le devient.

La perte de poids après l’accouchement

La perte de poids est l’un des grands sujets du post partum… Néanmoins : chaque chose en son temps. Lors de l’accouchement, la mère perd entre 4 et 6 kg en moyenne (c’est déjà ça !). Certaines femmes perdent rapidement leurs kilos de grossesse tandis que pour d’autres, c’est plus compliqué. Nombreux sont les facteurs qui jouent sur la perte de poids : l’allaitement maternel, le métabolisme, l’évacuation de la rétention d’eau, le nombre de kilos pris pendant la grossesse, l’âge, l’activité physique ou encore le sommeil.. La liste est longue !

S’il s’agit vraiment d’un sujet qui vous préoccupe, vous pouvez vous tourner vers un nutritionniste ou un diététicien pour obtenir des conseils. Il faut garder en tête que vous venez d’accoucher, tentez d’être indulgente avec votre corps qui a conçu ce petit-être pendant 9 mois !

Vous êtes une jeune maman : évitez d’être trop dure avec vous-même. Et rassurez-vous, vous finirez par prendre vos marques avec votre bébé. Il vaut mieux éviter d’occulter votre souffrance. Prenez soin de votre santé mentale et physique avant tout !