La thyroïdite du post-partum est une pathologie qui touche peu de femmes. Bien qu’elle soit peu connue, il reste important d’en faire la prévention. Comment la reconnaître ? Quelles sont les causes qui justifient son apparition ?
Toutes nos réponses, dans cet article ! ?
Quels sont les symptômes de la thyroïdite du post partum ?
La thyroïdite du post-partum ou thyroïdite lymphocytaire silencieuse est une inflammation auto-immune indolore de la thyroïde. Cette tendance d’auto-immunité s’explique par le dysfonctionnement du système immunitaire de la jeune maman qui fabrique des anticorps contre ses propres tissus. Elle survient généralement 3 à 4 mois après l’accouchement. La thyroïdite entraîne une augmentation du volume de la glande thyroïde sans qu’elle ne devienne sensible ou douloureuse. Elle se développe en deux phases chez les jeunes mamans : une première phase d’hyperthyroïdie durant laquelle un excès d’hormones thyroïdiennes est produit et une deuxième phase d’hypothyroïdie où des carences en hormones thyroïdiennes sont observées.
Les symptômes de la thyroïdite du post-partum sont les suivants :
- la fatigue
- la prise de poids
- la constipation
- la sécheresse de la peau et des cheveux
- l’intolérance au froid
- les bouffées de chaleur
- l’anxiété
- l’irritabilité
- l’augmentation du rythme cardiaque
- la perte de poids inexpliquée
- les palpitations
- l’insomnie
- la perte de concentration
Certains femmes présentent des facteurs de risques d’apparition d’une thyroïdite du post-partum :
- celles qui ont déjà présentés une thyroïdite du post-partum lors d’une grossesse précédente
- celles qui ont des antécédents familiaux ou personnels de maladie auto-immune
- celles qui sont porteuses d’anticorps anti-thyroïdiens
La thyroïdite du post-partum dure rarement plus de 6 mois mais des cas de rechute de la pathologie en période de régression voire de rémission apparente ont déjà eu lieu chez certaines femmes. Rassurez-vous, cela reste peu commun.
Comment est diagnostiquée la thyroïdite post partum ?
Avant tout, le médecin réalise un examen et un palpage du cou de la patiente pour évaluer la présence de nodules (grosseurs). Le diagnostic de la thyroïdite du post-partum est ensuite posé après dosage des hormones thyroïdiennes. Afin d’évaluer le bon fonctionne de la thyroïde, le médecin mesure les taux d’hormones TSH (thyréostimuline), T4 (thyroxine ou tétraiodothyronine) et T3 (triiodothyronine) dans le sang. La thyréostimuline est le meilleur indicateur de la fonction thyroïdienne car elle stimule la thyroïde. Lorsque son taux dans le sang est élevé, cela signifie que le travail de la thyroïde est insuffisant et qu’elle a besoin d’être stimulée davantage. À l’inverse, lorsque son taux dans le sang diminue, cela signifie qu’elle travaille excessivement et qu’elle a besoin de moins de stimulation.
Le diagnostic de la thyroïdite du post-partum s’appuie également sur les symptômes persistants ressentis par la jeune maman et sur une potentielle échographie thyroïdienne mettant en évidence les zones d’ombres indiquant une anomalie de la glande thyroïde. Dans de rares cas, le médecin pratique une biopsie de la thyroïde pour confirmer le diagnostic.
?Les risques de récidive d’une thyroïdite du post-partum après chaque grossesse étant probable, un dépistage est réalisé lors des grossesse ultérieures.
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La thyroïdite post partum disparaît-elle d’elle-même ? Quels sont les traitements possibles ?
La thyroïdite du post-partum finit généralement par se calmer seule mais un traitement symptomatique des signes peut vous être proposé. Notamment des bêtabloquants (aténolol), un anti-diarrhétique ou un anxiolytique. Lors de la phase d’hypothyroïdie, un traitement substitutif par L-thyroxine est prescrit.
La thyroïdite du post partum affecte-t-elle l’allaitement ?
Les hormones thyroïdiennes jouent bien un rôle dans la fonction mammaire en participant à la régulation des taux de prolactine et d’ocytocine. Jusqu’à présent, aucune étude n’a démontré l’apparition de complications lors de l’allaitement suite à un dysfonctionnement thyroïdien. Vous pouvez donc allaiter votre bébé sans soucis si vous êtes concernée par une thyroïdite du post-partum ! Il est juste demandé à la jeune maman d’arrêter l’allaitement pendant quelques jours lors de la période de diagnostic.
La thyroïdite du post-partum guérit dans 90 à 95% des cas. Seule une petite proportion des femmes voient la phase d’hypothyroïdie persister ou se développer plusieurs années après. Rassurez-vous, une surveillance régulière de la TSH (voire un suivi médical) est mise en place chez les patientes qui ont déjà présenté une thyroïdite du post-partum.