Guide pratique pour la rééducation du périnée en post-partum

Rédigé par Andréa Lepage
Révisé par Léa Kourganoff
Publié le 16 août 2024
Douleurs post-partum
4 minutes

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L’accouchement est passé, vous avez enfin votre bébé dans les bras ! Durant le post-partum, vous allez entendre parler de la rééducation du périnée. Eh oui, votre corps, ce héros, a besoin d’un petit coup de pouce pour récupérer de la grossesse.

May fait le point sur la rééducation périnéale.

Qu’est-ce que la rééducation périnéale et pourquoi est-elle importante ?

Pour comprendre ce qu’est la rééducation périnéale, il faut d’abord savoir ce qu’est le périnée.Ce terme désigne l’ensemble des “parties molles” qui ferment le bassin (une dizaine de muscles, des vaisseaux, des nerfs…). Sans lui, tous les organes du ventre et du thorax tomberaient par terre à travers le bassin. C’est dire son importance !

Lors de la grossesse et de l’accouchement, le périnée est extrêmement sollicité et se relâche. Sa rééducation est donc indispensable pour qu’il puisse continuer d’assurer son rôle de la même manière et ainsi soutenir vos organes.

Quand faut-il commencer la rééducation du périnée après l’accouchement ?

Idéalement, il est recommandé de débuter la rééducation périnéale entre six et huit semaines après l’accouchement.

Quelle est la durée recommandée pour une rééducation du périnée efficace ?

A la sortie de la maternité, le·la professionnel·le de santé vous a normalement prescrit dix séances de rééducation. Toutefois, rien ne dit que c’est ce dont vous aurez besoin.

Certaines femmes en auront besoin de deux, alors que d’autres dépasseront les vingt séances. Et c’est tout à fait normal, chaque corps, chaque accouchement est différent.

C’est au cours de la première séance que le·la praticien·ne sera en mesure de vous en dire plus sur le nombre qu’il·elle estime nécessaire.

Au niveau du rythme, il s’agit généralement d’une séance par semaine, mais là aussi, tout dépendra de votre professionnel·le de santé.

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La rééducation périnéale est-elle nécessaire après chaque accouchement ?

La réponse est oui. Qu’il s’agisse du premier, du deuxième, du troisième… Après un accouchement, la rééducation périnéale est très importante.

Quels sont les risques à négliger la rééducation périnéale ?

Sans rééducation, le périnée peut avoir du mal à faire son travail et perd en tonicité.

Il n’est pas rare d’avoir des fuites, notamment lorsque la pression abdominale augmente brusquement (port de charge lourde, rire, toux, éternuements…) : on parle alors d’incontinence à l’effort. Il arrive parfois aussi de souffrir d’incontinence d’urgence, qui se traduit par un besoin impérieux d’uriner dans certaines situations.

Ces “petits soucis” peuvent finalement se transformer en “gros problèmes” : sensations de pesanteur, incontinence anale, douleurs pelviennes, prolapsus (descentes d’organe). C’est pour cette raison qu’il est important de s’en préoccuper dès les premiers signes !

Ces problèmes ne sont pas anodins et surtout pas définitifs ! Un travail de rééducation peut être instauré avec un·e sage-femme (si vous avez déjà accouché) ou un·e kinésithérapeute formé sur la question.

Vous l’aurez compris, la rééducation du périnée a toute son importance lors des mois qui suivent votre accouchement.

Vous avez d’autres questions ? Téléchargez l’application May, une équipe de sages-femmes est disponible 7 j / 7 de 8 heures à 22 heures pour vous répondre.

Comment la rééducation périnéale peut-elle améliorer la santé sexuelle ?

Là aussi, le périnée a un rôle à jouer ! Si les muscles du périnée sont relâchés, il est possible de perdre en sensation lors de rapports sexuels. La rééducation périnéale est là pour que vous retrouviez ce plaisir ! En effet, renforcer vos muscles c’est gagner en sensibilité.

Quels sont les principaux exercices de rééducation périnéale ?

Avant de parler des exercices, notez qu’il existe deux techniques principales, la rééducation avec sonde et la rééducation manuelle :

La rééducation avec sonde

Deux techniques sont possibles :

  • L’électrostimulation : la sonde vaginale (ou rectale) est connectée à un appareil qui envoie des impulsions électriques pour “réveiller” les muscles du périnée. Cela existe aussi pour les abdominaux.
  • Le biofeedback : là encore, le travail s’effectue avec une sonde vaginale mais qui n’envoie pas de courant électrique. Cette fois, la sonde évalue l’efficacité et le nombre de contractions que vous ferez. Souvent l’appareil est relié à un ordinateur.

La rééducation manuelle

Dans ce cas, le·la praticien·ne n’utilise pas une sonde mais ses doigts et vous propose de solliciter les deux types de fibres musculaires avec des contractions rapides puis lentes.

Voici quelques exemples d’exercices :

  • Des exercices avec des contre-appuis, afin de favoriser des contractions avec une résistance maximale.
  • Des exercices de contractions ciblées à différents endroits, de façon à prendre conscience des différentes zones.
  • Des exercices avec visualisation d’images.

Et tout un tas d’autres choses que vous allez découvrir !

A chaque femme, la bonne méthode. Pas de généralisation possible ! Toutefois, le travail manuel est souvent beaucoup plus intéressant parce qu’il permet de travailler plus précisément chaque groupe de muscles.

Certaines femmes ressentent une gêne lors de la rééducation. Si cela fait mal, il faut le dire et trouver une solution pour que ce ne soit pas le cas.

En parlant d’activité physique, il est important de savoir que nous déconseillons la reprise de sport intensif ou à impact avant d’avoir terminé votre rééducation. Pourquoi ? Cela va accentuer la fatigue de votre périnée. En revanche, vous avez le feu vert pour ce qui est de la marche, de la nage et du vélo mais sans solliciter les abdominaux ! En somme, allez-y doucement.

Quels professionnels de santé peuvent aider avec la rééducation périnéale ?

Deux possibilités s’offrent à vous : ce peut être un·e sage-femme ou un·e kinésithérapeute.

Il n’y a pas de corps de métier meilleur que l’autre en ce qui concerne la rééducation périnéale. L’essentiel c’est de trouver un·e professionnel·le qui s’intéresse au périnée ! Les praticien·ne·s ne pratiquent pas forcément la rééducation du périnée, nous vous recommandons donc de vous renseigner auprès d’eux avant de prendre un rendez-vous.

N’hésitez pas à demander autour de vous, à une sage-femme, un·e gynécologue ou votre médecin généraliste par exemple.

Un précieux conseil : prenez vos rendez-vous de rééducation le plus vite possible après avoir accouché car les délais d’obtention de rendez-vous sont parfois très longs. Si cela est possible évidemment, la période est bien chargée

Bon à savoir : la rééducation du périnée est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie dans les suites de l’accouchement. Mais attention, les dépassements d’honoraires sont très fréquents. Une nouvelle fois, n’hésitez pas à vous renseigner en amont pour éviter les mauvaises surprises.

Pour résumer, la rééducation périnéale après un accouchement est un précieux allié bien-être. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à vous adresser à un·e professionnel·le de santé ou à nos sages-femmes May via la messagerie ouverte 7 j / 7 de 8 heures à 22 heures.

Photo : Rimidolove

Notre astuce
  • La rééducation périnéale est essentielle pour retrouver une tonicité au niveau de votre périnée. Il s’agit d’un ensemble de muscles, nerfs et vaisseaux qui soutiennent les organes du ventre et du thorax.
  • Durant la grossesse et l’accouchement, votre périnée est fortement sollicité et peut se relâcher. La rééducation sert à prévenir des problèmes comme l’incontinence urinaire ou la descente d’organes.
  • Nous vous recommandons de commencer cette rééducation entre six et huit semaines après l’accouchement.
  • La durée et le nombre de séances varient selon vos besoins.
  • La rééducation peut se faire via des techniques avec sonde (électrostimulation ou biofeedback) ou de manière manuelle par un·e sage-femme ou un·e kinésithérapeute qualifié·e·s.
  • La rééducation est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie, bien que des dépassements d’honoraires soient fréquents.

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